jeudi 25 avril 2024
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Le « Jëng » au prisme du « ihsan » et de la « rahmah », brève analyse islamique

Le « jëng », j’espère que c’est écrit correctement, est une pratique sociale de privation de liberté. Elle est appliquée à des récalcitrants et autres malades mentaux violents soit pour les empêcher de nuire à autrui, soit pour les besoins d’un traitement.

Par conséquent, elle n’est aucunement constitutive de la vocation des Daaras. La preuve : qu’elle que soit votre érudition, vous ne trouverez pas un verset ou hadith qui prescrit la technique du « Jëng »!

Dans le cas qui nous préoccupe, les jurisconsultes musulmans (fuqahas) savent que la sanction à appliquer à un enfant récalcitrant ou fugitif est laissé à l’appréciation des responsables de son éducation.

Ce qui veut dire qu’elle peut évoluer et elle le doit car le but est de toujours mieux et bien faire, tant que cette sanction n’est pas de nature à heurter un principe de la foi musulmane, ou de sa morale ou ne consiste à faire usage d’une pratique interdite en soi (on est dans le registre du moyen-wasîlah)

Cela étant dit, il est donc possible et souhaitable de faire évoluer les pratiques de sanction. Sur quelle base ? Sur la base de deux vertus fondamentales de l’islam, à savoir : al ihsan (bienfaisance) et ar rahma (compassion).

La première renvoie à la recherche du meilleur en tout, le hadith dit « Certes, Dieu a prescrit la bienfaisance en tout ». La deuxième renvoie à la compassion, le hadith dit « ayez de la compassion pour ceux qui sont sur terre, et Celui qui est ciel en aura pour vous ».

Il découle de cette analyse rapide de cette affaire d’enfants enchaînés, à l’aune des enseignements de l’islam, que j’invite en toute humilité et avec tout le respect dû, les serigne daaras à renoncer à la pratique du « Jëng »

En effet, des alternatives à cette pratique sont disponibles pour sanctionner les enfants récalcitrants. Et sa vocation universaliste fait que l’islam n’interdit pas, voire incite à l’usage des meilleures pratiques en tout, y compris tout ce qui concerne l’éducation et la protection des enfants.

En trouvant des alternatives au « Jëng », les serignou Daaras ne renonceront à rien d’immuable (thâbit) dans le dogme et autres prescriptions de l’islam. Dans cette optique, l’Etat, les associations de maîtres coraniques, les parents, la société civile, etc, ont un rôle déterminant à jouer.

Restons sereins et constructifs pour que la contribution inestimable et irremplaçable des Daaras dans notre cher pays puisse continuer à porter ses délicieux fruits pour longtemps encore. Et que le tout se fasse dans la bienfaisance et la compassion pour tous les enfants au Sénégal.

Diam rek
Bien à vous

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