Boughazelli et consorts : Macky Sall, théoricien de la médiocratie et fabriquant d’imposteurs
L’une des pierres angulaires du droit des Obligations, c’est la Responsabilité du commettant du fait de ses préposés. Autrement dit, quand on dispose de l’autorité sur certains subordonnés, d’un lien de préposition ou d’une faculté de commandement, on est responsable de leurs faits et agissements délictueux. Malheureusement, au Sénégal, ce principe est totalement inopérant en politique.
Le Sénégal sous l’ère Macky est une fontaine à scandales. Délinquance financière, banditisme économique, corruption de Haut niveau, disparition de territoire, évaporation de cocaïne… La liste serait très longue mais curieusement, JAMAIS un des mis en cause n’a été inquiété par la justice.
Il va de soi que ces malfrats à col blanc bénéficient tous de l’immunité politique que Macky Sall leur a délivré en violation flagrante de son serment, de la séparation des pouvoirs et de la constitution.
Mais pourquoi une telle recrudescence de cette anarchie politique?
Prenons le CAS Boughazelli.
Accordons à l’homme la présomption d’innocence pour aller au delà de sa culpabilité dans cette affaire de faux-monnayeurs.
Qu’on s’arrête un moment de rire de sa comedy-show sur 7Tv, qu’on s’éloigne de la tragi-comédie de sa cavale, qu’on remballe nos railleries légitimes sur sa radiation-démission pour essayer d’appréhender l’HOMME Boughazelli, et son parcours politique qui l’a placé dans l’antre de la confection des lois et de la fabrique de destin de notre Nation, l’Assemblée nationale.
Boughazelli n’a pas eu le temps de terminer son brevet, il s’est alors spécialisé dans la monnayage de pièces détachées et de véhicules d’occasion.
C’est Macky Sall qui l’a nommé pour la première fois de sa vie, « Chargé de mission à la Primature » lorsqu’il était Premier ministre du Gouvernement de Wade. Il l’a reconduit dans son poste de « Chargé de mission », lorsqu’il est devenu Président de l’Assemblée nationale. Boughazelli l’ayant suivi après sa rupture avec le parti présidentiel, Macky en a fait Député du Peuple » en 2012 pour récompenser sa fidélité.
Son ascension politique aurait pu s’arrêter là, mais Macky Sall, conscient de l’importance du fief électoral de Boughazelli, la banlieue populeuse de Guédiawaye, l’a gratifié durant la 12éme Législature, du poste honorifique et bankable de « Président de la Commission des Délégations » de l’Assemblée nationale.
Pour comprendre l’ampleur de cette forfaiture politique, analysons les compétences constitutionnelles de cette Commission.
Selon l’Art 65 de la constitution: « l’Assemblée nationale peut autoriser à sa commission de délégations, le pouvoir de prendre des mesures qui sont du domaine de la loi.
(…) Ces délibérations sont promulguées comme des lois ».
L’Article 26 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale abonde dans le même sens et rajoute que cette Commission: « est, en outre, chargée de l’évaluation et du suivi de l’exécution des lois votées ».
Pour faire simple, la Commission dirigée alors par Boughazelli peut suppléer la plénière de l’Assemblée nationale en adoptant directement les lois, et s’occupe de l’évaluation du travail des ministres. Autant vous dire, que c’est une des Commissions parmi les importantes et prestigieuses de l’Assemblée nationale.
Malgré ses Pouvoirs exorbitants et l’importance de ses fonctions dans l’architecture institutionnelle de la République, quel a été le bilan de Boughazelli ? Qu’est-ce qu’on peut retenir de l’action de ce bateleur entré par effraction et en infraction dans les ors de la République ?
On retient surtout son caractère d’Ostrogoth, un adepte du catch politique, de la violence verbale et de la confrontation physique. Il n’a pas hésité à dégainer son arme à la television pour rappeler à ses adversaires ses méthodes expéditives. Le 27 octobre 2015, en plein jacqueries de la séance plénière, il avait reçu un célèbre soufflet (gifle) de la Députée, l’honorable Aïda Mbodji, excédée par ses provocations.
Boughazelli, ironie du sort, s’était aussi autoproclamé Chevalier de la morale et des bonnes mœurs en portant le projet de loi pour le rétablissement de la peine de mort.
Heureusement que son projet n’a pas abouti, car il aurait pu en être la première victime.
Voilà en définitive l’homme Boughazelli, individu sans aucune compétence, fait faiseur de lois par la VOLONTÉ et le DÉSIR de Macky Sall.
Et au delà du cas spécifique de Boughazelli, Macky champion de la Médiocratie, a fabriqué à la chaîne des Imposteurs qui n’auraient jamais dû avoir entre leurs mains, le destin des 15 millions de sénégalais.
Citons pêle-mêle les personnages les plus célèbres de son Régime : Cissé Lô, Abdou Mbow, Farba Ngom, Pape Gorgui Ndong et consorts. Même réunis, l’ensemble de ces personnages ne pourrait pas animer un séminaire d’une heure à des étudiants de première année.
C’est à ses Gens là que Macky Sall a confié les destinées de notre nation, dans notre indifférence et notre complicité.
Ne nous trompons pas, des Boughazelli, il y en a à la pelle dans toutes les Institutions et Administrations de la République. Une seule personne est responsable de cette déviance à la méritocratie républicaine, Macky Sall, celui qui nomme à Tous les emplois, politiques, civils et militaires, et pourvoit à tous les postes de Députés et maires.
Ne chassons plus l’ombre, dénonçons aussi la PROIE.
Amadou BA