Rempiler en 2024 – Autopsie d’un fiasco (Par Hamadou Amar)
Encore loin de l’emballage 2024, le Sénégal vit le prologue d’un camouflet politique où la loi du silence est strictement de mise au sein de la mouvance présidentielle. En fait, le constat est flagrant; c’est une séquence pré-électorale, sous les coulisses d’un couac politique, en direction de la prochaine présidentielle. Et le président de la République jette son dévolu sur l’opacité pour brouiller les pistes pouvant édifier l’opinion.
Bien sûr, si on accepte de prendre le destin de la République, il y a des droits certes, il y a aussi des devoirs qu’un président ne doit surtout pas ignorer. Devenir chef de l’exécutif est une vocation très sacrée, c’est mettre sa personne au service du pays, de son peuple et non manipuler la constitution à sa guise pour se pérenniser au pouvoir. Faudrait-il sortir de cette routine dictatoriale, si pernicieuse, qui consiste à enfreindre le système électoral existant et rempiler par forceps. [C’est la loi de la jungle].
Aussi, le palais de la République projette un différentiel d’images erronées assimilables à des sondages. En tout état de cause, la pilule amère du chef de l’État, même enveloppée de sucre, de “Bouxaba” de “Ndiguele” aura du mal à passer en 2024, auprès d’un peuple esseulé, en particulier la jeunesse impatiente, pressée de porter notre Sonko national à la plus haute fonction de la République. Tant mieux pour un meilleur devenir de notre pays.
En démocratie, on ne choisit pas ses adversaires politiques. Le droit à la parole est essentiel dans la vie d’une nation. Le phénomène Sonko préoccupe et l’exécutif patauge après un sérieux épluchage du mémorandum sorti par le leader de Pastef, relatif aux 94 milliards. Et pourtant, notre Sonko national n’est pas un bunker anti pouvoir mais un contre pouvoir qui sait s’opposer avec discernement et mesure quand les intérêts du Sénégal sont spoliés. Ce patriote a le courage de défendre ses convictions, c’est devenu si rare dans l’arène politique que cela mérite d’être souligné et loué afin que les politiciens en prennent exemple.
Et l’opposition? Certains opposants, la tendance est aux girouettes qui tournent en direction du pouvoir. Si l’union fait la force, encore faut-il qu’elle ait une raison d’être, qui ne se limite pas seulement à déloger démocratiquement un adversaire politique commun, mais à assumer un programme comme axe prioritaire en ligne de mire de notre souveraineté pour restituer aux citoyens leurs dus.
En tout cas, un troisième mandat est une forfaiture inédite, fondée sur des utopies politiques. Puisse le Sénégal servir de bel exemple aux autres nations africaines et c’est au premier magistrat de la République de se retirer en 2024 pour donner cette faveur à notre pays, après ses deux mandats consécutifs.
Vive le Sénégal uni et prospère.
Hamadou AMAR/NY/USA
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