Quel spectacle de cirque pour sauver Macky Sall ?
Les élections législatives de juillet 2022 ont acté de manière définitive la grande popularité du leader de Pastef auprès des populations sénégalaises et clôt le débat sur le chef incontesté de l’opposition.
Au domaine du perchoir de la république, le maître des lieux s’active pour changer la donne. Avec un « génie politique » en perte de vitesse ou désavoué, et un manque d’hommes d’envergure dans son camp, Macky Sall se ruent à des manœuvres secrètes désespérantes pour une mise en scène salutaire en perspective des élections présidentielles de 2024.
Marionnettisme républicain, contorsionnisme constitutionnel, clownerie médiatique, illusionnisme gouvernemental, magie des suffrages, sur quelle ficelle tirer pour des élections de rêves afin d’éviter la chute fatale ?
Depuis l’installation des députés à l’Assemblée nationale, Macky Sall a annoncé le lever de rideau sur sa conquête du pouvoir. Résolument tourné vers les élections présidentielles de 2024, il lance sa troupe.
Des politiciens acrobates recyclés dont les saltos finissent toujours par des chutes ratées. Déchus à des élections locales principal baromètre de proximité avec le peuple, épinglés par plusieurs rapports des corps de contrôle de l’État, reconnus comme des « insulteurs » sur la toile et spécialistes du dénigrement, etc. ils sont tous promus et armés pour l’ultime combat (les présidentielles de 2024). Seule consigne, illusionner le peuple.
Un gouvernement d’attaque, de voltigeurs aériens, d’équilibristes !
Qui dribble le mieux, qui saute le mieux, qui vole le mieux, qui ment le mieux… réussit mieux sa mission.
Sur des sujets aussi délicats pour la paix et la stabilité d’une Nation en Afrique comme le troisième mandat ou troisième candidature, le respect de nos institutions, on contorsionne la constitution, on manipule l’opinion invoquant subtilement « des doctrines constitutionnelles ». On jongle avec le feu piétinant consciencieusement des cadavres avec une dextérité inimaginable.
Comme cela ne suffisait pas, pour venir en aide à ce bataillon de godillots, le président se met en selle. Des tours de magie dont il est l’instigateur principal au goût amer, indigestes qui révèlent son impopularité, son manque de talent et l’attachement profond qu’il a du pouvoir.
Sa récente scène de promenade sur la VDN bat tous les records de scénario catastrophe pour la validation du troisième mandat. Un président de la République, gardien de la constitution, qui accepte que ses militants foulent au pieds une loi constitutionnelle.
– « Président, vous êtes le meilleur. Le troisième mandat est une demande sociale ! »
De tels propos, le président devrait les censurer dans tous ses spectacles de clown. Ce bouffon inconscient du désastre que pourrait occasionner sa réplique devrait être placé en garde à vue et jugé. Il en est de même d’ailleurs pour un président qui laisse planer le doute par rapport à la question du troisième mandat créant un malaise institutionnel.
Habitué aux coups foireux, même pour liquider un adversaire politique, le camp présidentiel se cogne au mur et se retrouve dos au mur. L’affaire Adji Sarr, la farce spéciale, ne sont-elles pas aujourd’hui des bombes entre leurs mains ?
Même ses propres marionnettes lui sont insaisissables. Au fait, Macky ne détient plus tous les ressorts de son propre spectacle ni les enjeux de son propre jeu. Certaines s’égarent et se repositionnent dans l’échiquier politique, d’autres restent aux aguets. Mimi Touré qu’il a assez tournoyé continue d’accélérer la cadence dans le sens inverse mais Dieu seul sait où. D’autres tapis derrière leur ambition attendent de trouver une porte de sortie.
Lui, Macky Sall, il cherche toujours un spectacle pour un cirque des rêves…
Le peuple spectateur aguerri, regarde, applaudit, rit aux éclats en attendant 2024.
Il a tout compris !
Alassane Niang
Pastef-Gambie
Secrétaire administratif Pastef-Gambie