jeudi 28 mars 2024
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Jeudi Noir N° 63 : Les erreurs se suivent et ne se ressemblent pas

Les erreurs se suivent et ne se ressemblent pas, qu’elles proviennent d’un commissaire en mal de puissance ou de sa hiérarchie ou d’agents des services de police allant cueillir un citoyen après les heures légales, etc.

On peut louer la force des réseaux sociaux qui imposent le tempo à nos dirigeants et orientent leurs décisions, on peut aussi être perplexe quant aux méthodes pratiquées par cette administration.

Ainsi sanctionner ce Commissaire indélicat est logique, mais le faire dans le respect de procédures impersonnelles et sereines est une nécessité. La précipitation dans laquelle la sanction est survenue inspire tout autant la répulsion que la faute qui l’a suscitée. L’administration ce n’est pas de la politique, elle a ses règles propres. Or ce n’est pas la première fois que des décisions hâtives, trop hâtives sont prises. Rappelez vous la radiation de SONKO (toutes choses étant égales par ailleurs).

Comprenez moi bien, je ne compare pas ces événements sur le fond mais sur la forme. Même lorsque l’administration est fondée à sanctionner, des questions de forme entachent trop souvent les procédures. Ces irrégularités témoignent de la nécessité de revoir les procédures en général mais aussi de relever le niveau des agents de l’administration.

Le Président Macky SALL a bien vu qu’il ne peut y avoir un changement qualitatif sur le plan économique sans une bonne administration. Il a rappelé avec force que cette dernière doit faire des économies et être plus près des attentes des Sénégalais. Mais constater cela sept années après le début de son mandat et après cinq années de politique d’émergence (PSE) non vertueuse, c’est quand même paradoxal. De plus l’approche prosaïque promet tout au plus quelques mirages : des économies « de bouts de chandelle » puis circulez il n’y a rien à voir ! En fait il faut une approche plus globalisante – plus holistique comme diraient les intellectuels – Il nous faut une administration « professionnelle » et moderne. C’est par une mise à plat complète: organigramme, processus et procédures que nous y arriverons en mettant l’accent sur la modernisation des moyens matériels, l’optimisation du personnel qui doit être rajeuni, réduit, mieux recruté et mis à niveau. Bien sûr pour cela il faudrait une volonté politique et un effort soutenu sur plusieurs exercices budgétaires. C’est le prix à payer, comme l’ont fait d’autres pays avant nous pour émerger. L’expérience montre qu’il a fallu environ cinq (5) ans de tels efforts pour que les BRICS obtiennent des résultats macroéconomiques de façon structurelle, l’objectif pourtant affirmé par le PSE dans sa phase 1 déjà dépassée. Nous n’avons pas le choix et nos dirigeants doivent s’en convaincre : ils sont condamnés à subir comme les autres l’indigence de nos services de l’administration à un moment ou à un autre. Dans la santé, le meilleur exemple à prendre c’est l’urgence médicale. Impossible de vous en sortir quand l’AVC ou l’accident de circulation vous contraignent à vous soigner ici, malheureusement avec des problèmes de place ou encore de déficit de médicaments, ou même de sang. Vous deviendrez alors très vite convaincu que la fatalité est la conséquence de notre propre insouciance. Perdre un être cher aux urgences parce que l’hôpital manquait d’un produit injectable par voie intramusculaire, nous l’avons vécu récemment ; voir un Directeur d’hôpital accidenté risquant de perdre la vie par manque de poches de sang, c’est un paradoxe que nous avons vécu aussi le week-end dernier…

Nous sommes donc tous en danger ! Ainsi Guy Marius SAGNA a été poursuivi, du moins au départ, pour avoir attiré l’attention sur ce qui guette absolument tout le monde y compris ceux qui l’ont condamné : des services hospitaliers mal organisés sont un danger pour TOUS.

Le combat citoyen qui réclame des services plus justes ne devrait pas être l’affaire des politiques ou de la société civile seuls, il concerne tout le monde car viendra tôt ou tard le moment où l’on sera PERSONNELLEMENT affecté par un fonctionnement administratif INJUSTE et où l’on se sentira bien SEUL devant la machine administrative inconséquente. N’est ce pas ce qui arrive en ce moment à ces pharmaciens ? Que ce soit dans la justice ou même les questions électorales n’est ce pas aussi ceux qui en exerçaient les abus sous Wade qui se trouvent aujourd’hui aux premières loges pour les combattre ?

Voilà la preuve que l’intelligence dans la gouvernance consiste à agir dans l’intérêt général à l’exclusion de toute autre voie. Les marches pacifiques de protestation, celles des forces citoyennes fussent elles de concert avec l’opposition, sont la principale arme du peuple pour faire respecter ses droits élémentaires.

Continuez donc à rester dans vos échoppes, à boire le thé ou observer du haut de votre balcon pendant que d’autres battent le macadam, vous n’en serez que plus seuls quand, à votre tour, vous revendiquerez vos droits fondamentaux bafoués !

Forces citoyennes de tout le pays unissez vous car il temps de réveiller ceux qui nous gouvernent d’un profond sommeil !

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