Amadou BA et le populisme diplomatique…
Franchement, nous aimons l’Afrique et croyons fermement qu’elle n’a pas encore pris toute sa place dans la marche du monde et la destinée de l’humanité, elle qui en fut le berceau.
Mais cette « Exigence » de notre ministre des affaires étrangères Amadou Bâ, qui réclame 2 sièges de membres permanents au Conseil de sécurité avec droit de veto, relève du populisme diplomatique.
Il n’échappera à personne que les 5 membres permanents au conseil de sécurité ont ceci en commun d’avoir tous l’arme nucléaire. Que les Occidentaux avaient particulièrement exiger avant tout démantèlement de l’apartheid, celui préalable de son arsenal nucléaire et l’abandon de ses programmes qui ne devait jamais échoir à un gouvernement de noirs dirigeant l’Afrique du Sud.
Considérant par ailleurs:
La quasi impossibilité de réformer le conseil de sécurité sans un bouleversement total de la Charte des Nations-Unies.
Que la réforme du conseil de sécurité est un serpent de mer inscrit depuis 40 ans à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.
Qu’elle n’a jamais pu aboutir en raisons d’objections dirimantes de la part de certains membres permanents. La Chine n’acceptera jamais, eu égard aux tensions en mer de Chine, que l’Inde et le Japon deviennent membres permanents.
Abdoulaye Wade au nom du Sénégal avait contesté la priorité donnée au Nigeria corrompu et à l’Afrique du Sud pour une occuper le futur siège alloué à l’Afrique.
Que la France, en dépit de ses déclarations de bonnes intentions, voit d’un mauvais œil l’irruption de l’Allemagne dans ce cercle privilégié des membres permanents.
Qu’en l’occurrence, les membres permanents ont tous un droit de veto sur toute modification du Conseil de sécurité votée par l’Assemblée générale.
La priorité de l’Afrique devrait être de réformer l’Union africaine dont l’essentiel du fonctionnement est financé par les donations occidentales et étrangères.
Que 89 soldats nigériens viennent de perdre la vie dans la guerre contre le terrorisme.
Qu’un Continent qui ne peut pas résoudre les incursions de 500 djihadistes qui sont entrain d’annexer des pans de territoires de 3 pays Africains (Niger, Mali, Burkina…) a d’autres urgences qu’une hypothétique droit de veto au conseil de sécurité.
Repenser la sécurité de l’Afrique à l’aune de nos contingences et paradigmes, freiner cette razzia de nos souverainetés opérée par les Occidentaux et les nouveaux venus comme la Turquie et la Russie, solder la guerre sans fin en Somalie….les priorités diplomatiques, géopolitiques et sécuritaires sont ailleurs que dans cette chimère d’une réforme du conseil de sécurité dont ni le Sénégal, le Nigeria, l’Afrique du sud, l’Égypte, l’Éthiopie, le Maroc n’entende laisser la priorité au voisin.
PS: je soupçonne Amadou BA de par son populisme diplomatique faussement panafricain d’ajuster son costume de présidentiable…