La procréation médicalement assistée (PMA) au Sénégal : l’urgence de voter des garde-fous
Aucunement pour décrier la procréation médicalement assistée (PMA), il est juste à rappeler que le Sénégal autorise une technique médicale pleine de dangers avec une législation totalement inappropriée, parcellaire et en déphasage avec les enjeux actuels de la PMA dans le monde.
Oui la PMA peut permettre à des couples infertiles de procréer, mais elle est aussi la voie privilégiée par le lobby homosexuel pour imposer la maternité des couples lesbiennes et l’homoparentalité.
Notre loi n°2005-18 du 5 août 2005 relative à la santé de la Reproduction, avec des légèretés sémantiques inqualifiables, autorise la PMA sans aucuns garde-fous contre ses dérives.
Selon son art 6 : « les couples ont le droit de bénéficier, à leur demande, d’une assistance médicale à la procréation ».
Que signifie un Couple ? En droit, le spectre peut être large et va concerner aussi bien les personnes qui sont dans une situation légale (mariés) ou dans des situations de fait (concubins). Il y a lieu, et d’urgence, de préciser que la PMA au Sénégal ne s’adresse EXCLUSIVEMENT et UNIQUEMENT que les Couples légalement mariés.
Ensuite, la loi ne pose pas de façon spécifique, l’existence d’une situation d’infertilité préalable, médicalement attestée, avant de bénéficier d’une PMA. Autrement, les possibilités de dérives sont balisées.
Plus inquiétant, ce sont les utilisations indifférenciées dans la loi des notions différentes de « Couples », « Personne » et « Individu » qui ne recouvrent pas les mêmes réalités sociologiques et juridiques.
Ainsi, selon l’Art. 9. – « Toute personne » a le droit de décider librement des questions relatives à la santé de la reproduction la concernant (…).
Tout couple ou tout individu a le droit de décider librement de procréer, de déterminer le nombre d’enfants et de l’espacement de leurs naissances.
Est-ce à dire que les questions liées à la Reproduction, par essence relevant de deux personnes de sexe différent, est désormais individualisée ? Qu’une personne seule peut décider librement de sa Reproduction sans avoir besoin d’un partenaire de l’autre sexe?
Le plus bizarre de cet art 9, c’est qu’il autorise, au même titre, les Couples et les célibataires le droit de décider librement de procréer. Doit on en déduire, qu’une femme seule, peut décider librement de choisir la PMA parce qu’elle refuse, de par son orientation sexuelle lesbienne, d’être fécondée par un homme ?
Pour maintenir la confusion au maximum, l’Art. 10 dispose: « Toute personne est en droit de recevoir tous les soins de santé de la reproduction sans discrimination fondée sur l’âge, le sexe, le statut matrimonial, l’appartenance à un groupe ethnique ou religieux ».
Si n’importe qui, couple ou femme célibataire, est en droit de recevoir tous les soins de santé de la Reproduction sans discrimination fondée sur le statut matrimonial comme le mariage, une lesbienne peut cacher son orientation sexuelle et bénéficier d’une PMA sans restriction.
Cette loi sur la PMA a été votée depuis 2005, et il est certain que les députés de l’époque n’avaient aucune connaissance ou conscience des enjeux sociétaux et civilisationnels induits par la PMA et surtout ces dérives sur la génétique, la filiation et la parentalité.
On a l’impression d’un texte écrit par un Cabinet obscur qui a utilisé notre Assemblée nationale comme une chambre d’enregistrement d’un projet de société nouveau venu d’ailleurs et basé sur la philosophie du Genre et de la doctrine LGBT.
Il est urgent de réformer la loi de 2005 et de ne réserver la PMA qu’aux couples légalement mariés, et dont l’infertilité est attestée médicalement de façon irréversible.
Il est impératif d’interdire l’assistance médicale à la procréation (AMP) avec tiers donneur. C’est à dire la PMA basée sur le don d’ovocytes d’une autre femme ou le don de sperme d’un autre homme que le mari.
Il est aussi plus qu’urgent d’interdire dans le cadre d’une PMA :
-le don de gamètes et d’embryon,
– l’utilisation de mères porteuses,
– les inséminations post-mortem.
Il est aussi nécessaire de fixer la limitation de l’âge de la femme pour arrêter lestentatives de PMA afin d’éviter de très grands écarts d’âge entre le bébé et les parents.
La PMA n’est pas une simple opération médicale, c’est un enjeu de civilisation pour toutes les sociétés avec les risques de manipulation génétique et les modifications substantielles de la filiation et de la parentalité.