jeudi 18 avril 2024
Société

À toutes les violences faites aux femmes, vient s’ajouter la lapidation !

Le cas Guéde Bousso est symptomatique des violations de la laïcité et des principes généraux d’égalité des citoyens. La lapidation des femmes (même avec leur souhait) ne saurait être acceptée dans ce pays que nous voulons être une République.

Ce sujet devrait avoir une portée nationale, surtout quand les velléités régressistes et antirévolutionnaires prennent de plus en plus place dans l’espace public. Nous connaissons la charia depuis très longtemps – peut-être le 11eme siècle – et jamais elle n’a été appliquée dans tout le pays. Diantre ! Pourquoi certains pseudo-éclairés redonnent vie à ces basses préoccupations et mobilisent insidieusement ces affects délirants ?

La réponse est simple. Ils savent que si demain la charia est appliquée au Sénégal, les hommes seront moins impactés, et par ricochet, une justice de classe s’établira comme superstructure. Les jugements phallocrates auront des victimes privilégiées : les PAUVRES et les FEMMES.

La démagogie de certains hommes politiques fait aussi très peur. C’est parfois eux qui se dressent en porte-parole de ces discours, non pas parce qu’ils y croient, mais parce que c’est un terreau fertile pour berner le peuple et gagner des voix en plus lors des élections.

Dr El Hadji Abdourahmane DIOUF propose dans son livre de la concurrence à la concordance, à la page 84 : « formaliser le métier de Cadi (magistrat religieux musulman, ndlr) dans les tribunaux et le démocratiser par des concours ». Aucun journaliste ne lui a posé de questions sur ce sujet pour savoir comment il ferait pour la mise en place d’une telle mesure et quelle en serait l’opportunité.

Certains appellent ceci POPULISME, moi je l’appelle POPULICIDE comme Gracchus Babeuf.

Les causes à défendre sont pourtant tellement nombreuses. L’égalité des citoyens doit être le moteur de nos luttes. Les pays africains risquent de reproduire les mêmes erreurs que les occidentaux et les asiatiques. Un développement totalement capté par une classe sociale, un hypothétique « ruissellement » que le peuple a du mal à ressentir et une terrible violence de classe.

Au lieu de vouloir établir des lois religieuses sur les mêmes cibles, nous ferions mieux de condamner toutes les violences, les inégalités politiques, la hiérarchisation des castes, l’abandon des enfants et les violences physiques, psychologiques et économiques faites aux femmes.

LE PROBLÈME DU CITOYEN SÉNÉGALAIS N’EST PAS MORAL. IL EST ÉCONOMIQUE ET SOCIAL. La terre avec toutes ses richesses naturelles qui devrait être la propriété commune de tous les citoyens est aujourd’hui monopolisée par des paresseux et des spéculateurs (capitalistes et bourgeois). Ceux-là même qui monopolisent aussi tous les moyens de production et la valeur ajoutée du travail. Ceux-là qui détournent l’argent public et qui forcent la classe ouvrière et paysanne à travailler pour une rémunération insuffisante et la condamne à l’esclavage social, à la misère et à la dégradation.

Voici DES INJUSTICES CRIANTES que nous devons combattre. Laissez les Sénégalais en paix et ne leur imposez pas des systèmes qu’ils n’ont jamais réclamés.

Usmaan Noorëyni Gëy
#paradisnoir

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