dimanche 28 avril 2024
Politique

Sénégal: la date du 2 juin sur la table pour la présidentielle, l’opposition vent debout

Le président Macky Sall a fait un pas supplémentaire pour déterminer une date pour la présidentielle en recevant lundi un rapport préconisant la tenue du scrutin le 2 juin, deux mois après l’expiration de son mandat, au grand dam de l’opposition.

Les Sénégalais étaient censés se rendre aux urnes le 25 février 2024. Mais à 10 heures du début de la campagne électorale, le président a décrété le report de l’élection, invoquant les profondes dissensions causées par la validation des candidatures et le risque de nouvelles violences après celles, meurtrières, de 2021 et 2023.

Dénoncé comme un « coup d’Etat constitutionnel » par l’opposition, ce report a provoqué séisme dans l’opinion et des manifestations qui ont fait quatre morts. Le Conseil constitutionnel a depuis déjugé Macky Sall, plongeant le pays dans l’incertitude, est dans l’attente d’une nouvelle date de scrutin.

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Lundi, le président a officiellement reçu les recommandations d’un « dialogue national » qu’il a organisé il y a une semaine pour sortir de la crise. La quasi-totalité de l’opposition, qui réclame à cor et à cri une élection avant le 2 avril, avait boycotté la rencontre.

Un collectif regroupant 16 candidats de l’opposition plaide pour l’organisation accélérée du scrutin, avant l’expiration du mandat.

Un « Front de la résistance », alliance de l’opposition politique et d’organisations de la société civile scellée jeudi, a mobilisé quelques centaines de sympathisants samedi à Dakar et entend maintenir la pression avec des rassemblements annoncés mercredi et samedi.

Autre sujet de contentieux : un projet de loi d’amnistie sur les faits se rapportant aux manifestations politiques entre 2021 et 2024, qui ont fait des dizaines de morts et provoqué d’importantes dégradations matérielles comme le saccage de l’université de Dakar.

Le projet, initié par le président Macky Sall dans un « esprit de réconciliation », doit désormais être soumis à l’Assemblée nationale pour adoption, peut-être dès cette semaine. Mais il soulève une levée de boucliers dans l’opposition et ne fait pas l’unanimité au sein de la majorité présidentielle.

L’opposition dénonce un « déni de justice » et y voit une manœuvre pour assurer l’impunité aux responsables de la répression, y compris gouvernementaux.

Amnesty International, dans un communiqué publié lundi, voit dans le projet un « affront aux familles des victimes » et une « prime troublante à l’impunité ». L’organisation demande que des enquêtes soient menées « sur l’usage de la force par les forces de défense et de sécurité lors des manifestations ».

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