Sandiara et ses priorités (Par Modou fall GUEYE)
La commune de Sandiara dans la région de Thiès est sur la RN1 à 100 km de Dakar, elle compte 22 villages et 8 hameaux pour une superficie de 198,6 Km2. La population est de 30856 habitants répartis comme suit : 15569 hommes pour 15287 femmes Selon l’Agence Nationale de Statistique et de la Démographie (2016). L’effectif de la population de la commune est composé principalement de Sérères 72%, de Wolofs 18% et de Hall pulars 7%.
La pyramide des âges montre qu’en 2016, 60,2 % de la population a moins de 20 ans et 6 % a plus de 60 ans. La population active de 15-64 ans représente 46,7 % soit en chiffre absolu 13 456 actifs pour une population dont les 97 % vivent essentiellement d’agriculture, d’élevage et de commerce (ANSD, 2016).
Cet article est le fruit d’une documentation, d’une réflexion et d’une enquête sur la commune. Il a pour but d’éclairer la lanterne des populations puis d’inciter les autorités locales à faire focus sur les priorités de l’heure.
Depuis un certain temps on note une méga communication autour d’une ZES (zone économique spéciale) qui est très importante pour tirer l’économie de la commune mais actuellement, la zone ne profite qu’aux promoteurs industriels qui bénéficient de nos terres et utilisent peu de nos fils comme journaliers (si on pouvait avoir le nombre exacte ça serait parfait). Nous ne cessons d’entendre de nos autorités locales que la ZES emploie tantôt 300, 500 et quelques fois même 1000personnes. Comparé à ce qu’on voit tous les jours, on peut dire sans risque de se tromper que ces chiffres sont archi faux. Dite la vérité à la population et à l’opinion en donnant les vrais chiffres et ceci n’entachera en rien les efforts que vous fournissez dans ce domaine.
Chères autorités municipales, vouloir associer la ZES et les HLM n’est qu’une grosse erreur et n’engendrera que des catastrophes environnementales d’autant plus que vos services peinent à présenter les rapports d’étude d’impact environnementale (EIE) aux citoyens.
Le lycée technique et professionnel qui a reçu sa première pierre en 2012 peine à prendre fin. Qu’en est-il chers responsables ? Il faut tout de même admettre que l’initiative du lycée technique et professionnel ainsi que d’une zone industrielle constituent des initiatives salutaires pour le développement industriel.
Sur le plan sanitaire la commune dispose de 4 postes de santé fonctionnels (Sandiara, louly Ndia, Louly bentégné et Beersheba), une dizaine de case de santé, 2 ambulances, 4 infirmiers, 4 sages-femmes et 17 matrones. Comparativement aux normes d’implantation relatives à la Carte sanitaire en milieu rural, fixées par décret 2009-521 du 04 juin 2009 soit 01 poste de santé pour 4132 habitants, la Commune de Sandiara connait un déficit de 03 postes de santé. En effet, elle enregistre un ratio de 7714 habitants/poste de santé. Cette situation correspond à 01 infirmier pour 7714 habitants, ce qui situe la commune en-dessous des normes OMS qui impose 1 infirmier pour 3000 habitants. Chères autorités, la santé reste une priorité.
Je profite de cette tribune pour magnifier tous les efforts consentis dans le secteur de l’éducation en termes d’infrastructures et d’outils didactiques. La commune dispose, selon les dernières informations, de 15 écoles dans la petite enfance avec un ratio de 41 élèves par classe, de 27 écoles primaires avec un ratio de 30 élèves par classe, de 5 CEM et 2 lycées soit un ratio de 61 élèves par classe. La norme est de 45 élèves par classe, cela sous-entend que des efforts restent à faire dans le moyen-secondaire en termes de construction de classe et d’école. A côté d’un réseau d’infrastructures relativement dense dans le sous-secteur de l’éducation, on note toujours la présence d’abris provisoires, 7 établissements n’ont pas de lactrines, 10 n’ont pas de point d’eau, 20 n’ont pas de clôtures et 37 établissements ne sont pas électrifiés.
L’accès à l’eau potable, cher conseil municipal, reste un combat à gagner. On a eu écho de votre projet « Course contre la soif ». Où en êtes-vous ? Car les populations de Ndiouck fissel, Soussane, Ndollor, Ndiouck thiarokh, Godaguéne, Soukhéme, et une partie de Faylar ont toujours soif.
Chères autorités municipales, les services sociaux de base (Santé, eau, éducation, électricité, pistes praticables, l’assainissement) restent également des priorités.
Nous n’allons terminer sans pour autant vous interpelez sur la concentration des infrastructures publiques à Sandiara centre avec l’implantation de la ZES, des HLM, le lycée technique et professionnel, le lycée d’enseignement général, le périmètre maraicher, le port sec, le forail… Avec les habitations environnantes, cette zone constitue un cocktail molotov d’où l’impératif d’un POAS (Plan d’occupation et d’affectation des Sols) ou PUD (Plan d’Urbanisation Directeur) qui sont des outils d’aide à la prise de décision.
Ces documents dont vous avez tant chanté la disponibilité, ce qui n’est pas le cas, sont essentiels pour une urbanisation contrôlée, une meilleure gestion des risques industriels et une répartition équitable des ressources de la commune.
Modou fall GUEYE
Habitant de SANDIARA