Quand les hâbleurs de basse-cour envahissent la presse, par Amadou Sow
Le Sénégal, pays jadis marqué par la qualité de ses ressources humaines, du moins en ce qui concerne celles qui sont mises au-devant de la scène est, depuis bientôt deux décennies, en train de dégringoler à une vitesse exponentielle.
Pour s’en convaincre, il suffit de suivre l’actualité et de voir le « Nouveau Type de Sénégalais » qui bénéficie d’un coup de pouce de la presse pour émerger et, par conséquent, se substituer à tous ceux qui incarnent un minimum de professionnalisme dans leurs activités.
Ces derniers sont simplement écartés comme de vieilles chaussettes démodées, qui font inutilement et futilement perdre du temps, en voulant faire les « choses » dans les règles de l’art.
Maintenant, on peut parler, écrire et agir comme l’on veut, l’essentiel étant d’occuper le devant de la scène, comme le stipule l’expression consacrée : « buzz », « bourdonner » ou susciter le « bourdonnement », à la manière d’un insecte.
Ainsi, dans ces conditions, pourquoi s’étonner de cette animalisation et « reptilisation » des êtres humains qui domine le langage public ?
Des termes dégradants, abêtissants et insultants sont adressés à des adversaires politiques ou à des observateurs « neutres » qui expriment librement leur opinion.
Les divergences politiques, religieuses et privées sont soldées sur la place publique, par médias interposés, à l’aide de termes comme «porc », « singe », « chien », etc.
Le Sénégal offre l’image d’un pays où des compétitions d’arrogance, d’incivilité, d’indiscipline et surtout d’ignorance, sont organisées à tout bout de champ.
Il y en a à satiété, en tous lieux en toutes circonstances : marchés, places publiques, cérémonies religieuses et institutions de la République comme l’Assemblée nationale et le Palais présidentielle d’où nous viennent des échos des joutes oratoires et des empoignades, pour des raisons bassement personnelles.
La dernière en date est le qualificatif de « chiens de garde » qu’un journal de la place a adressé aux militants de PASTEF.
Ce journal, ou plutôt ce groupe de presse, nous le savons, est pro-mouvance présidentielle. Une bonne partie de ses employés- heureusement que certains résistent-, au lieu d’être des journalistes, sont plutôt des « cournalistes » à la recherche effrénée et éhontée du plaisir du prince.
Nous concédons à ce journal son droit le plus absolu d’être partisan. En revanche, il est incompréhensible qu’un groupe de presse qui se présente comme le « Real Madrid » journalistique puisse publier un article aussi insultant que léger.
Qualifier les militants de PASTEF de « chiens de garde ! »
Nous y reviendrons !
Disons un mot sur la guest-star de cet article à charge, en l’occurrence Cheikh Yérim Seck.
Il n’est pas de notre habitude de jeter la première pierre mais nous savons esquiver, ramasser une pierre et la balancer en pleine figure du destinateur.
Cheikh Yérim, je me rappelle, lorsque PASTEF vous a invité à l’occasion de la cérémonie de présentation du livre Solutions d’Ousmane Sonko, je faisais partie des personnes qui avaient des réserves sur votre présence à la place de l’Obélisque.
A l’époque, j’étais relativement nouveau dans le parti et, par conséquent, je n’avais directement accès aux instances de décision. J’étais obligé de passer par des intermédiaires. Vous savez mieux que moi, nul ne peut défendre sa position que soi-même.
Je n’ai naturellement pas été entendu. De toutes les façons, je suis intervenu au moment où votre invitation était déjà actée.
Cependant, mes réticences n’avaient rien de personnel car, en tant que farouche défenseur des libertés individuelles, je n’arrive pas à comprendre les « moralisateurs publics » dont vous semblez vouloir appartenir depuis un certain temps, curieusement à un moment où d’autres, à votre place, feraient profil bas
Comme nous sommes au Sénégal, pays où tout impossible peut devenir possible… !
C’était juste que, conformément aux idéaux de PASTEF, surtout à l’étique qui figure en bonne place dans le sigle de ce parti, je voulais éviter une critique tout à fait logique que vous connaissez mieux que moi.
Deuxièmement, comme vous et Ousmane Sonko êtes les produits de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, j’ai voulu également éviter que certains en déduisent que ce sont des anciens camarades de « village » qui se retrouvent expressément pour se jeter des fleurs.
La réponse, c’est Ousmane Sonko lui-même qui me la donna, le jour de la cérémonie de présentation du dit livre, à l’Obélisque.
Prenant la parole, vous, Cheikh Yérim Seck, aviez exprimé votre satisfaction de retrouver à un niveau aussi prestigieux, un produit de l’Université que vous aviez fréquentée en tant qu’étudiant
En parlant ainsi, vous éveilliez les soupçons des esprits aussi « fouineurs » que le mien.
Prenant la parole après vous, Ousmane Sonko commença par lever l’équivoque, en soulignant sans détour, que fréquenter la même université ne fait pas de vous des copains.
Tout de suite après, je dis à celui qui était à côté de moi que Sonko venait d’avoir un nouvel adversaire. Il semblait étonné mais quand je lui expliquai pourquoi, il me comprit.
La raison est toute simple et « sénégalaisement » compréhensible : le grand journalisme de renommée internationale, qui a fait les beaux jours de « Jeune Afrique », verrait cette mise au point comme un affront à son rang de « faiseurs de présidents »
La suite des publications qui passaient sur votre « Yerim post » me donna raison.
Passons au fond de vos propos dans l’article « Ousmane Sonko et ses chiens de garde ».
Dans la forme, la démarche de l’auteure de cet « article » cache mal son parti pris manifeste. Toute personne ayant un minimum de connaissance du mode de fonctionnement de PASTEF sait que ce texte n’a aucune valeur scientifique. N’importe qui peut l’écrire à partir de sa chambrette car, rien dans ce pamphlet n’indique un effort de recherche de la part de son auteure.
Dans le fond, disons de manière catégorique que le siège de PASTEF n’a jamais été un lieu de refuge de militants oisifs et de parasites errants. Contrairement aux sièges-guichets automatiques et restaurants fast-track, il n’attire pas les vautours.
Au PASTEF, il n’y a pas de militants alimentaires ; au contraire ce sont les membres qui contribuent financièrement, matériellement et intellectuellement aux activités du parti.
Ce sont des élèves, des étudiants, des universitaires, des acteurs du secteur privé, des ouvriers, des ménagères ; bref des Sénégalais de toutes les couches sociales qui ont répondu non pas à un homme mais à un message.
Le fait que ce message patriotique, de préservation de nos maigres ressources soit véhiculé par Ousmane Sonko ne fait pas de lui un « gourou », entouré de « fanatisés » qui ont perdu toute capacité de discernement.
La particularité de PASTEF, c’est d’avoir des militants sensibles, déterminés et engagés, qui n’ont même pas besoin de connaître le leader du parti pour contribuer à son succès.
Il se trouve que nous sommes à l’ère des réseaux sociaux, avec ses avantages et ses inconvénients.
Aujourd’hui, le développement des réseaux sociaux à contribuer à la démocratisation de l’information. Par conséquent, n’importe qui peut constituer son propre canal de diffusion d’information, sans passer nécessairement par la presse classique.
C’est sans doute l’une des forces de PASTEF. Heureusement d’ailleurs !
Pour finir, je rappelle que le PASTEF n’a jamais prôné la violence. Au contraire, le parti ne cesse de lancer des appels à la retenue de ses militants, par le biais de ses instances comme l’Ecole du Parti.
Notons aussi que c’est ce parti qui a reçu la visite des forces de l’ordre au domicile de son leader, dont le siège et le cortège ont été attaqués par des individus dont certains sont encore restés impunis.
Évidemment, quand on est « cournaliste », on a tendance à oublier tout cela pour se frayer une bonne place parmi les « vieux singes de cour ».
Avoir des cordes vocales qui résonnent comme le tambour royal de Yang Yang ne donne à personne le droit d’insulter d’honnêtes gens.
Amadou SOW
Mouvement national des Cadres patriotes
École du PARTI
PASTEF