Il est des voix dans la presse qui s’élèvent pour éclairer. Et d’autres qui s’épuisent à embrouiller. Madiambal Diagne, autrefois perçu comme un journaliste d’influence, semble aujourd’hui incarner une figure singulière de ce journalisme qui a troqué la rigueur contre l’obsession de nuire. À force de multiplier les contre-vérités, les récits arrangés et les attaques ciblées, il s’impose comme le parfait exemple de ce qu’on pourrait appeler : la boulimie du mensonge.
Pour assouvir ses pulsions, Madiambal ne lésine pas sur les moyens. Il a créé sa propre maison d’édition (Les éditions du Quotidien), comme ça, il n’aura besoin de personne pour partager ces histoires à dormir debout.
Des livres à charge pour défendre “son clan”
Entre 2023 et 2025, Madiambal Diagne s’est lancé dans une production littéraire fébrile, censée, selon ses termes, « rétablir certaines vérités ». Mais à la lecture, ce sont surtout des ouvrages à charge, truffés de biais, d’omissions volontaires et de jugements orientés :
– « Ousmane Sonko – Adji Sarr : l’Histoire » où il s’érige en chroniqueur judiciaire et moraliste partial.
– « Macky Sall derrière le masque » tentative d’autojustification de douze années controversées, sous couvert de témoignages.
– « Amadou Ba, la dernière marche une biographie politique élogieuse, en pleine campagne présidentielle.
Ces livres n’informent pas : ils militent, et trahissent une volonté claire de peser dans la bataille politique par tous les moyens disponibles.
Des anecdotes inventées pour convaincre
L’une des techniques récurrentes de Madiambal est la fabrication d’anecdotes invérifiables, insérées dans ses chroniques ou dans ses livres comme autant de “preuves” destinées à manipuler le lecteur. Témoignages imaginaires, conversations prétendument rapportées, citations sans source… Il bâtit ses récits sur un sable mouvant, où l’émotion l’emporte sur la vérité, et où la répétition du mensonge vise à le faire passer pour crédible.
Dans son dernier opus « Abdoulaye WADE, mille et une vies », il dit avoir recueilli plus de 70 témoignages de proches de Wade. Un hommage à son « mentor » dit-il. N’avait-il pas affirmé lors d’une émission Faram Facce, que c’est Wade qui avait « libéré la parole injurieuse »?
S’il utilise le fondateur du PDS comme prétexte, c’est pour trouver une nouvelle occasion de faire passer des messages politiques avec des « un tel m’a dit que Wade lui a un jour dit ». L’exemple de Massaly est juste hilarante! Massaly!
En inventant cette anecdote pour critiquer la posture de transparence du régime actuel, Mandiambal a dû oubier le contexte dans lequel Wade avait pris le pouvoir. Il avait pris le relais d’un régime qui avait été façonné par des ajustements structurels et des réformes économiques imposées par les créanciers internationaux. Bien que les réformes avaient restreint les marges de manoeuvre budgétaires, elles ont également contribué à la stabilité macroéconomique. Son objectif est de dire un mensonge et de le répéter plusieurs fois, espérant ainsi transformer le mensonge en vérité.
Une parole qui ne fait plus autorité
Madiambal Diagne ne fait plus peur. Sa crédibilité s’est effondrée, son nom suscite davantage l’ironie que le respect. Son journalisme, autrefois tranchant, est désormais vu comme un outil de règlement de comptes. Il parle encore, mais son discours ne produit plus d’onde, sinon celle du malaise.
À force de mentir pour convaincre, d’écrire pour attaquer, et d’inventer pour manipuler, il s’est coupé du socle fondamental du journalisme : la vérité. Sa boulimie du mensonge n’est plus une dérive passagère, mais le cœur même de sa stratégie de communication. Et lorsqu’on bâtit toute une posture publique sur la fiction, le réel finit toujours par se venger.
Ahmadou Bamba GUEYE
PASTEF FRANCE