𝐋𝐞𝐬 « 𝐕𝐚𝐜𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 » 𝐝𝐮 𝐏𝐫é𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 : 𝐄𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐍𝐨𝐬𝐭𝐚𝐥𝐠𝐢𝐞, 𝐄𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐃𝐮𝐫 𝐑𝐞𝐭𝐚𝐫𝐝 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐓𝐫𝐚𝐧𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐄𝐧𝐞𝐫𝐠é𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐀𝐟𝐫𝐢𝐜𝐚𝐢𝐧𝐞

« 𝐿𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑢𝑟𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑔𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 ℎ𝑜𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑡𝑠, 𝑒𝑡 𝑙𝑒𝑠 ℎ𝑜𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑡𝑠 𝑏𝑎𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑠𝑝é𝑟𝑒𝑠 (…). » 𝐼𝑏𝑛 𝐾ℎ𝑎𝑙𝑑𝑜𝑢𝑚𝑒
Il y a des images qui nous renvoient au passé comme des miroirs. La photographie du Président de la République Bassirou Diomaye Faye, dans un champ, tenant une machine agricole manuelle tirée par un cheval, n’est pas seulement un geste personnel. Elle représente presque chacun d’entre nous. Notre génération — comme celle de nos arrière-grands-parents — a connu cette scène. Pendant les trois mois de vacances scolaires, nous troquions le repos contre le travail agricole. Nous aidions nos parents aux champs. 𝐶𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑙𝑒 𝑏𝑜𝑛 𝑙𝑎𝑏𝑜𝑢𝑟𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑡 𝑠𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑓𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑒𝑖𝑙𝑙é𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝐿𝑎 𝐹𝑜𝑛𝑡𝑎𝑖𝑛𝑒, 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑟𝑒𝑚𝑢𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒 𝑎𝑝𝑟è𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑖𝑠𝑠𝑜𝑛𝑠, 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑐𝑟𝑒𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑓𝑜𝑢𝑖𝑙𝑙𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑏ê𝑐ℎ𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑟 𝑎𝑢𝑐𝑢𝑛𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑐𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑜𝑢 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑖𝑛 𝑛𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑒𝑡 𝑟𝑒𝑝𝑎𝑠𝑠𝑒.
Cet effort collectif ne servait pas seulement à acheter cahiers et uniformes ou à préparer la rentrée : il assurait aussi la subsistance de toute la famille pour l’année suivante. 𝐀𝐢𝐧𝐬𝐢 𝐚𝐯𝐨𝐧𝐬-𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐩𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐭𝐫é𝐬 𝐭ô𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐥’é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐧’é𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐮𝐧 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐨𝐟𝐟𝐞𝐫𝐭, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐪𝐮ê𝐭𝐞 𝐚𝐫𝐫𝐚𝐜𝐡é𝐞 à 𝐥𝐚 𝐬𝐮𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐬 𝐯𝐚𝐜𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬.
𝑽𝒐𝒊𝒓 𝒂𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒅’𝒉𝒖𝒊 𝒖𝒏 𝑷𝒓é𝒔𝒊𝒅𝒆𝒏𝒕 𝒓𝒆𝒗𝒊𝒗𝒓𝒆 𝒄𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒔𝒄𝒆𝒏𝒆 𝒆𝒔𝒕 𝒊𝒏é𝒅𝒊𝒕. 𝑪’𝒆𝒔𝒕 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒔’𝒊𝒍 𝒅𝒊𝒔𝒂𝒊𝒕 : 𝒋𝒆 𝒔𝒖𝒊𝒔 𝒂𝒖𝒔𝒔𝒊 𝒍𝒆 𝒇𝒓𝒖𝒊𝒕 𝒅𝒆 𝒄𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒓é𝒂𝒍𝒊𝒕é. 𝑱𝒆 𝒔𝒖𝒊𝒔 𝒍’𝒖𝒏 𝒅𝒆𝒔 𝒗ô𝒕𝒓𝒆𝒔. 𝑼𝒏 𝒔𝒆𝒏𝒕𝒊𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒅’𝒂𝒑𝒑𝒂𝒓𝒕𝒆𝒏𝒂𝒏𝒄𝒆. 𝑬𝒏 𝒄𝒆𝒕 𝒊𝒏𝒔𝒕𝒂𝒏𝒕, 𝒊𝒍 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒓𝒆𝒑𝒓é𝒔𝒆𝒏𝒕𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒔. 𝑴𝒂𝒊𝒔 𝒄𝒆𝒍𝒂 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒓𝒂𝒑𝒑𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒂𝒖𝒔𝒔𝒊, 𝒅𝒆 𝒎𝒂𝒏𝒊è𝒓𝒆 𝒃𝒓𝒖𝒕𝒂𝒍𝒆, 𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒓𝒆𝒔𝒕𝒐𝒏𝒔 𝒑𝒓𝒊𝒔𝒐𝒏𝒏𝒊𝒆𝒓𝒔 𝒅𝒆 𝒄𝒆 𝒒𝒖’𝒐𝒏 𝒑𝒐𝒖𝒓𝒓𝒂𝒊𝒕 𝒂𝒑𝒑𝒆𝒍𝒆𝒓 𝒖𝒏𝒆 𝒑𝒓𝒆é𝒉𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 é𝒏𝒆𝒓𝒈é𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆.
L’humanité a déjà traversé cinq grandes transitions énergétiques. Et la majorité d’entre elles ont eu le continent africain comme principal combustible, mais aussi comme principale victime :

1. La découverte et la maîtrise du feu — la première conquête vitale.

2. L’énergie animale — la force du bœuf et du cheval, ancêtre du “cheval-vapeur”.

3. L’esclavage — l’énergie humaine africaine capturée pour bâtir des empires.

4. La machine à vapeur et la colonisation — la révolution industrielle, financée par la sueur et le sang des esclavisés et l’exploitation coloniale des ressources africaines.

5. Le néocolonialisme et le protectionnisme vert — présentés comme propres et équitables, mais qui dissimulent de nouvelles formes de dépendance.

Et nous ? Tandis que certains pays s’élancent vers l’hydrogène vert, les drones agricoles, les semences génétiquement sélectionnées et la prévision météorologique millimétrée par l’intelligence artificielle, 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐜𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐯𝐢𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐧𝐜𝐨𝐫𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞𝐮𝐱𝐢è𝐦𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 é𝐧𝐞𝐫𝐠é𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 : 𝐥𝐚 𝐭𝐫𝐚𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐧𝐢𝐦𝐚𝐥𝐞. Ce retard explique pourquoi notre pays est relégué aux dix dernières places de l’Indice de transition énergétique du Forum économique mondial (110e sur 118), symbole cruel de notre vulnérabilité. L’image du président n’est pas seulement une nostalgie. C’est un portrait actuel. Comme si, dans l’horloge de l’histoire énergétique, nous étions restés figés à la préhistoire.
𝐌𝐚𝐢𝐬 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐩𝐡𝐨𝐭𝐨𝐠𝐫𝐚𝐩𝐡𝐢𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐭 ê𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐪𝐮’𝐮𝐧𝐞 𝐝é𝐧𝐨𝐧𝐜𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧. 𝐄𝐥𝐥𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐭 𝐝𝐞𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐦𝐞𝐬𝐬𝐞. 𝐐𝐮’à 𝐥𝐚 𝐟𝐢𝐧 𝐝𝐞 𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐧𝐝𝐚𝐭, 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐨𝐩é𝐫𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐚𝐠𝐫𝐢𝐜𝐨𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐯𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐮𝐬𝐬𝐢 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐨𝐩é𝐫𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐝’é𝐧𝐞𝐫𝐠𝐢𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐝é𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐢𝐬𝐚𝐧𝐭 é𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐢𝐜𝐢𝐭é, 𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮𝐬 𝐞𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐧𝐞𝐭é.
𝐄𝐭 𝐪𝐮’𝐞𝐧 𝟐𝟎𝟐𝟗, 𝐥𝐞 𝐩𝐫é𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐮𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐚𝐮 𝐦ê𝐦𝐞 𝐞𝐧𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭 — 𝐧𝐨𝐧 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐞𝐧 𝐭𝐞𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐮𝐧𝐞 𝐦𝐚𝐜𝐡𝐢𝐧𝐞 𝐦𝐚𝐧𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐞𝐧 𝐠𝐮𝐢𝐝𝐚𝐧𝐭 𝐮𝐧 𝐭𝐫𝐚𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐧𝐞𝐭 𝐳é𝐫𝐨 𝟏𝟎𝟎% 𝐬é𝐧é𝐠𝐚𝐥𝐚𝐢𝐬, 𝐬𝐲𝐦𝐛𝐨𝐥𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐜𝐡𝐨𝐢𝐬𝐢𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐧𝐨𝐮𝐬. 𝐄𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐦𝐨𝐢, à 𝐓𝐚ï𝐛𝐚 𝐍𝐝𝐢𝐚𝐲𝐞, 𝐣𝐞 𝐩𝐮𝐢𝐬𝐬𝐞 ê𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐫é𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐭é𝐦𝐨𝐢𝐠𝐧𝐞𝐫 𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐨𝐧𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐢𝐧 𝐪𝐮𝐢𝐭𝐭é 𝐥𝐚 𝐩𝐫é𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 é𝐧𝐞𝐫𝐠é𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐫 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥’𝐚𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐝𝐢𝐠𝐧𝐢𝐭é. C’est exactement ce que le président Lula réalisa au terme de son premier mandat : faire du Brésil une puissance agricole en s’appuyant sur l’économie familiale, qui nourrit aujourd’hui près de 80 % des 215 millions de Brésiliens.
Car l’Afrique d’aujourd’hui, portée par une nouvelle génération de dirigeants et de bâtisseurs, est prête à écrire une autre page. Elle ne sera plus combustible ni victime des transitions des autres. Elle sera actrice et créatrice de sa propre histoire énergétique.

𝑀𝑎𝑚𝑜𝑢𝑟 𝑆𝑜𝑝 𝑁𝑑𝑖𝑎𝑦𝑒