samedi 12 octobre 2024
Contributions

Le dialogue, un repli tactique pour une réorientation stratégique du Plan mackyavéliste de guerre politicienne.

En matière de tactique militaire dans les tourments de l’encerclement et de l’étouffement des troupes sous l’étau, le repli est une solution opérationnelle efficace et efficiente pour éviter sournoisement et subtilement les grandes pertes lamentables. Le repli fait partie des méthodes de la tactique ou de l’art de conduire la guerre aux fronts, les combats de terrains, l’infanterie.

Ainsi, Macky dans la logique dictatoriale de son Plan stratégique de guerre politicienne visant à « réduire l’opposition à sa plus simple expression », à la neutraliser, à l’annuler, à l’éliminer, à la tuer, fait du dialogue un repli tactique quand il se retrouve blotti dos au mur dans ses machinations et ses instrumentalisations politiciennes. Il lui permet de réorienter sa stratégie, de réorganiser ses forces et de remobiliser ses troupes tout en visant la division des forces vives de l’opposition.

Le nouvel appel au dialogue après le décret d’annulation de l’élection présidentielle du 25 février faisant suite à son report s’inscrit dans cette optique de repli tactique face à l’encerclement et l’étouffement de l’opposition. Précisément, les mackyavélistes sont encerclés et étouffés par l’ex-PASTEF par l’entremise de la Coalition Diomaye Président qui se renforce par le ralliement de nombreux leaders considérables. Les patriotes par la ruse les ont trompé, dribblé en leur faisant croire naïvement et intelligemment qu’ils n’ont pas de plan B. A la surprise des faucons aux aguets, l’ex-PASTEF se retrouve avec trois candidats à l’élection présidentielle, notamment Habib Sy, Cheikh Tidiane Dièye et Bassirou Diomaye Faye.

Afin de déconstruire le repli tactique des mackyalistes pour une réorientation stratégique, une réorganisation opérationnelle et une remobilisation des troupes et une redivision de l’opposition, j’utilise la méthode des 4 R (Reculer, Réduire, Retarder et Référer) qui dévoilent ses non-dits, ses dessous et ses impensés politiciens.

Reculer pour se repositionner. En reculant devant l’encerclement et l’étouffement, les troupes mackyavélistes changent de position. Elles se repositionnent pour mieux réagir, rebondir. La rupture brutale, illégale et illégitime du processus électoral à 10 heures du démarrage de la Campagne électorale à cause d’une supposée crise institutionnelle entre le Conseil Constitutionnel et l’Assemblée nationale, sur fond de soupçons et d’accusations de corruption de deux de ses juges, injustifiés par des débuts de preuves tangibles, est un prétexte léger, fallacieux, déshonorant de la république et de la démocratie sénégalaises. Il viole sans aucune scrupule la Charte fondamentale de la République sénégalaise et les règles du jeu démocratique. Ainsi, le ténor Macky a profité subtilement des cas d’invalidation de la candidature de Karim Wade, des recalés, de double nationalité dénoncée de Rose Wardini en leur donnant un faux poids légitime pour servir de justificatif de son putsch. PDS est devenu un gringalet qui veut jouer dans l’arène politique des mastadons en faisant des tours de ruse et de traîtrise.

Alors que cette rupture brutale du processus électoral perturbé entraîne de suite une certaine pause, une détention, une décompression pour BBY en cassant la dynamique engagée et forcenée des troupes opposantes. C’est pour lui un temps favorable, opportun à la réorientation stratégique, la réorganisation des forces, la reformulation de nouvelles opérations tactiques. La mouvance présidentielle a horreur du candidat Bassirou Diomaye Faye, parce que « Diomaye Mooy Sonko ». Les mackyavélistes ne s’y attendaient pas. Ils voulaient zéro candidats patriotes. Il vaut mieux pour eux de Reculer en attendant de voir plus clair, de reprendre un nouveau souffle. Reculer leur permet de déjouer, de fausser le déroulement du plan stratégique des patriotes que le Président Ousmane Sonko a commencé à communiquer à travers des vidéos pré-enregistrées.

Reculer après le coup d’État constitutionnel, les vagues de soulèvements populaires qui s’en suivent pour contester vigoureusement l’annulation de l’élection présidentielle du 25 février et le projet de loi voté sans débat parlementaire par les députés du BBY et du PDS pour son report au mois de décembre 2024. Les forces vives du peuple sénégalais, de l’intérieur et de la diaspora, s’érigent en défenseurs de la République et de la Démocratie contre le Coup d’État constitutionnel. Les organisations de la société civile se regroupent dans le collectif AAR SUÑU ELECTION, enchaînent des sorties médiatiques et des marches pour dénoncer le coup d’État et défendre la Constitution contre le tripatouillage et le viol des règles du jeu démocratique. Dans cette même ligne de combat républicain et démocratique, les universitaires en intellectuels engagés se positionnent dans un Collectif des Universitaires pour la Démocratie (CUD) en lançant des tribunaux subversifs, des appels au sursaut national. Les organismes internationaux et les représentations diplomatiques pressent Macky d’organiser l’élection présidentielle « dans les meilleurs délais » et dans le respect des règles du jeu démocratique.

Réduire les tensions en contribuant à la décrispation, à l’apaisement en libérant les prisonniers politiques sans justificatif légal et en insistant sur la nécessité d’un dialogue pour la stabilité et la paix. Ce qui montre, trompeusement, à la face du monde l’élan pacifiste du putschiste Macky pour une régularisation du calendrier électoral. Ces libérations massives des activistes, militants, leaders patriotes comme Fadilou Keita, Toussaint Manga, Waly Diouf Bodian, bien nécessaires et exigées, participent insidieusement de faire semblant d’une démarche de coexistence pacifique.

Retarder la prise de décision sur la nouvelle date effective de l’élection présidentielle en jouant au dilatoire par les supposées concertations, consultations s’inscrivant dans le cadre du dialogue appelé. Ce retard de la décision gouvernementale compromet l’organisation normale de l’élection présidentielle par rapport à la date légale et légitime de fin du mandat à savoir le 2 avril prochain. Plus la décision tarde, plus il devient difficile de rester dans « les meilleurs délais ». La logique consiste à gagner du temps par le dilatoire, par la fabrication des zones d’ombres, de camouflage, d’incertitudes pour raffiner, aiguiser les tactiques en allongeant le temps de jeu électoral. Le temps gagné est une ressource précieuse pour les prochaines manœuvres politiciennes. Le format d’entretien correspond bien à ce dilatoire sur la date précise de l’élection présidentielle, puisqu’il permet au putschiste de sortir du cadre formel et solennel de communication officielle du Président de la République. L’entretien favorise la liberté d’opinion, l’expression libre, étendue des points de vue personnels, éloignés des fondements juridiques.

Se Référer aux forces vives de la nation tels que les candidats, l’opposition, la société civile pour fixer la date de l’élection présidentielle par consensus après consultation. C’est un désistement, une fuite de responsabilité déguisée en voulant à tout prix dialoguer pour fixer une meilleure date. Alors que, sachant bel et bien les contraintes et les exigences légales et légitimes, le Président de la République compétent en la matière peut décréter à bon escient une meilleure date réaliste pour convoquer le corps électoral. Pas besoin réellement de dialogue là-dessus ! Non.

Tout compte fait, il est à retenir que l’abrogation du décret de la convocation du corps électoral, l’appel au dialogue national pour la fixation de la nouvelle date de l’élection présidentielle sont du dilatoire faisant partie intégrante de la tactique de repli de Macky sous l’encerclement et l’étouffement de l’opposition, des patriotes. De son accession à la magistrature suprême à sa fin de mandat présidentiel, Macky a fait du dialogue un repli tactique de réorientation stratégique, de réorganisation et de remobilisation des troupes. Son but politique reste : « réduire l’opposition à sa plus simple expression » pour s’ériger en dictateur outrancier sans aucune limite de légalité, de légitimité et de dignité. Sa cible principale à abattre à tout prix, reste : éliminer tout leader politique populaire et favori comme autrefois Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko de nos jours. Pour opérer son repli tactique, il joue avec la méthode des 4 R : Reculer, Réduire, Retarder et Référer.

Tel un faux lutteur poltron qui, conscient de sa chute ou son chaos imminents, appelle toujours à un faux dialogue pour re-négocier les règles du jeu sabotées par l’arrêt brutal du processus de combat. « Bëg bëre, bañ bëre, dinga daanu ».

Le seul besoin nécessaire et urgent du peuple sénégalais, en ce moment incertain, reste l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleurs délais avant le 2 avril prochain pour l’exercice plein et libre de sa souveraineté.

18 février 2024
Bourama Sow BADIANE
Patriote Africain du Sénégal

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