La politique selon les pensées diaiste et sonkoiste, par Papa Fall
PARTIE 1 : « LE DEVOIR »
Si la politique, pour beaucoup, est « la gestion de la cité », il est, en plus, dans les pensées de Mamadou Dia (qui débuta ses activités politiques entre 1944 et 1947), et de Ousmane Sonko (qui débuta en 2014, soit 5 ans après le rappel à Dieu de Dia), un DEVOIR.
Ce devoir, dans son sens premier et non loin de la définition philosophique, est tout justement « une obligation qui engage l’être humain à respecter les principes moraux, juridiques, politiques et sociaux de la communauté dont il fait partie. Cet engagement, impliquant répression volontaire des tendances instinctives et des passions égoïstes, pacifie les rapports à autrui et fait émerger des conduites raisonnées, réfléchies, mesurées. » Il s’agit d’un engagement, qui taise le soi au détriment du commun.
Mamadou Dia, ancien président du conseil du Sénégal, déchu à la suite d’un complot de politique politicienne, par son ami et compagnon de tous les jours, nous rappelle ce devoir lorsque celui-ci lui écrivit ceci en vue de sa libération après 10 ans d’emprisonnement : « Je veux bien libérer Mamadou Dia, mais il faut qu’il écrive pour demander sa grâce et qu’il s’engage à renoncer à la politique ».
Dia, bien que répondant à son bourreau et lui rappelant ses convictions avec lesquelles il eût à user tout au long de leur compagnonnage, venait de dégager un nouvel axe, une orientation novatrice d’engagement dans le chemin tortueux de la politique au Sénégal.
Dans cette très longue réponse, ces mots : « On peut renoncer à des droits, mais comment renoncer à des devoirs ? Voter, pour ne citer qu’un exemple, est un devoir, dans la conception que je me fais de la démocratie, beaucoup plus qu’un droit, à tel point que l’esprit de la Constitution sénégalaise me semble exclure la possibilité, pour un citoyen, de faire acte de renonciation volontaire à la qualité de citoyen participant aux préoccupations de la politique de la Cité… »
Et Ousmane Sonko, qui fit de Mamadou Dia un de ses pères idéologiques en politique (D’ailleurs le siège de son parti porte son nom), l’étaye par ces mots : « Et d’ailleurs, qu’est-ce le pouvoir si ce n’est simplement un sacerdoce, le serment de s’oublier et de se sacrifier pour sa patrie… Ce qui est indispensable à un leadership étatique de qualité, c’est d’avoir un bon background intellectuel et socioprofessionnel, une vision claire, une détermination à servir sa nation sur la base de l’intégrité, du désintéressement, du patriotisme, un cran indéfectible et une bonne équipe…… »
Ces définitions, loin d’être des idéaux seulement, sont omniprésentes dans les discours et les actes politiques de ces deux leaders.
Dans l’analyse discursive de ces deux références livresques, reviennent des concepts forts en contenu :
• la qualité de citoyen participant aux préoccupations de la politique de la Cité : Le citoyen, pour témoigner de sa reconnaissance envers sa société, sa cité, son pays, se doit de se préoccuper de la politique de la Cité, c’est-à-dire la gestion de la cité. Cette participation très large en possibilités, est d’abord permanente(le contrôle de ses actes de tous les jours et les conformer à la citoyenneté et l’intérêt commun), fréquente (s’activer constamment à toute opération individuelle ou collective de développement de sa cité), occasionnelle (participer par le vote à toute décision politico-historique)…
• s’oublier et se sacrifier pour sa patrie : Cette assertion est la base du patriotisme sans lequel les contre-valeurs (corruption, injustice, oligarchie…) républicaines ralentissent ou freinent tout élan de développement. Le patriote est prêt à se dévouer ou à se battre pour elle (sa patrie) afin d’en défendre les intérêts ? Dixit Sonko.
Ce devoir, au-delà d’une prise de conscience, est une panoplie d’exigences. Il se meut sur les rails solides de la morale en politique.
Alors selon les pensées, diaiste et sonkoiste, que sous-entend l’éthique politique ?
À suivre…
Papa FALL
Responsable du Pôle Statistique & IT
Secrétariat National aux Opérations Electorales/PASTEF