La détresse des perdants
La défaite est un traumatisme difficile à surmonter, même pour les politiciens les plus aguerris et les plus résilients.
Qui n’a pas entendu les cors et les cris ?
Qui n’a pas entendu Les cris à hu et à dia *?
Depuis quelques jours, cela ressemble à s’y méprendre aux cris de détresse de ceux qui ont dirigé ce pays depuis 12 ans et l’ont laissé dans un état de délabrement économique et social indescriptible et révoltant.
La débandade, le « sauve-qui-peut » dans les rangs de la nouvelle opposition a déjà commencé et ne se limite pas à la seule frange politicienne. Tous ceux qui ont été conviés à la table du président Macky se sont empressés à déposer les couverts et à se torcher la bouche au risque d’avaler de travers.
La peur est à son apogée, jusque dans une certaine pseudo-presse, corporatiste et effrontément susceptible à raison. Celle qui est dirigée par ces petits bourgeois, prêts à vendre chèrement leur peau pour conserver leurs illégitimes privilèges.
Les audits en cours et les rapports des divers corps de contrôles de l’Etat font trembloter dans les chaumières des pilleurs de la république.
Pour se donner du courage, ils ont sonné la charge à l’unisson contre le premier ministre Ousmane Sonko.
Mais en réalité ils savent dans leur for intérieur, ne rien perdre pour attendre. Leur attitude correspond à l’énergie du désespoir, ce dernier sursaut du condamné ou de « l’homme qui a peur », face à son destin fatal. Ceux qui ont le plus peur sont ceux qui gesticulent et se débattent le plus.
Comme Yoro Dia qui chaque couple de jours, sort une compilation de ses cours de deuxième année d’université pour en faire une « contribution ». Il est dans le rôle du fantassin, chair à canon, lâchement envoyé en éclaireur par ses supérieurs qui se terrent encore dans l’inconfort de leur nouvelle position, parfois loin du pays.
Il y’a aussi les gesticulations inoffensives des micro-partis d’essence familiale et le patron de presse politicard, incapable de réunir suffisamment de parrains.
Mais ne vous y trompez pas, ce comportement n’est qu’un leurre, une diversion stérile qui n’impressionne nullement le double-As Diomaye-sonko, qui sait qu’il est en terrain miné et qui avance patiemment mais obstinément. Le duo est au charbon, il a la détermination du vainqueur, il fait FOCUS ! Et toute la garde patriote avec eux.
Le seul tort de SONKO est d’avoir annoncé la fin de l’enrichissement sans cause : aucun Sénégalais, quel que soit son statut ne pourra plus s’enrichir, impunément, aux dépens du plus grand nombre.
Le projet avait théorisé la reddition des comptes et le premier ministre vient de jeter les bases de l’opération « GOKHI ». Ces concepts sont en passe d’être matérialisés par l’avènement de la nouvelle justice impersonnelle et impartiale. La justice juste et Indépendante, issue des dernières assises voulues par le président Diakhar.
Mais la « dura lex » sera toujours là pour s’abattre sur tout impertinent, ennemi de l’ordre ou délinquant financier.
Le Projet a planifié la mort du Système et la mort du système consacrera la mort des privilèges indus et la faillite des privilégiés qui refuseront de transiger.
Le bien public est sacré. Or nous avons été habitués, par tous les régimes précédents, à son accaparement et à sa dilapidation arbitraires et partisans.
Le peuple sénégalais était habitué aux passe-droits, pistons et autres corruptions, même pour avoir accès à ses droits les plus élémentaires.
La victoire du patriotisme désintéressé a sonné le glas de cette société injuste.
N’en déplaise aux fossoyeurs de la vérité, n’en déplaise aux maîtres chanteurs, le nouveau Sénégal patriote et juste, ne se fera pas à la hâte. Il ne se construira pas sur les miteuses fondations laissées par le régime sortant.
La « vision Sénégal 2050 » est dans la couveuse des experts patriotes, il se développe en dehors de toute pression, de toute pollution politicienne. Il verra bientôt le jour, pour impulser un développement économique durable, principalement sur les plans agricole, industriel et énergétique. Elle permettra de limiter l’extraversion perverse de l’économie sénégalaise : le carcan dans lequel elle est enfermée depuis les indépendances, et même bien avant.
En attendant, l’annonce de la réduction effective des prix des produits de première nécessité, vient soulager le quotidien des ménages sénégalais.
*cette dernière expression renvoie aux cris des charretiers au XIXe siècle, « hu » voulant dire « devant » et « dia » voulant dire « à gauche ».
Djibril Ndiogou MBAYE