mardi 23 avril 2024
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Jeudi Noir N°69 : 74ème Assemblée Générale des Nations Unies, On règle des compte

Chers amis, les Nations Unies viennent de faire leur 74ème assemblée générale. 60 chefs d’Etat présents sur 193, comme pour dire « on n’y croit plus trop ». Quand on y va, c’est soit pour y faire de la figuration comme nos dirigeants, soit pour régler ses comptes comme Bolsonaro avec Macron, ou encore Trump avec l’Iran.

Finalement cette 74 ème session a révélé l’engagement citoyen des jeunes vis à vis du climat. Il y a danger en effet et les peuples du tiers monde sont les plus impactés mais n’arrivent pas à parler d’une seule voix pour faire valoir leur droit à un plan d’aide international. Il nous faudrait procéder à une check list des pays les plus affectés pour déclencher un programme supranational de préservation des terres et des écosystèmes, en accord avec ces états. Ce sera vital pour sauver ces millions de vies en danger. Bravo donc à nos jeunes mais honte à nos dirigeants qui continuent leurs parades inutiles sans stratégie globale.

Il y a cependant un danger plus imminent et plus violent qui pointe le bout du nez. Désolé de faire l’oiseau de mauvais augure mes amis mais notre système financier mondial est vérolé tout le monde le sait mais fait mine de l’ignorer. Les symptômes de ce malaise sont entre autres la quasi faillite de la Deutsche Bank qui a licencié plus de 18 000 employés cette année affichant des comptes très inquiétants avec plus de 20 trilliards de dollars d’engagements de couverture de dettes. La crise de confiance interbancaire en Europe est à un niveau jamais égalé aggravé en cela par une Europe politique à vitesse multiple et désunie.

Les causes du crash de 2008 sont toujours là : un endettement chronique des etablissements bancaires, des actifs peu fiables (plus de la moitié des grandes entreprises mondiales sont gravement endettées et les produits financiers sont encore issus de spéculations de plus en plus risquées), l’effet domino reste une constante en cas de chute, la crise de confiance est une réalité qui oblige les banques centrales à injecter des fonds pour soutenir les banques sur les marchés boursiers. Mais ces marchés eux mêmes sont de plus en plus déconnectés de l’économie réelle, ainsi les mouvements d’actifs en bourse n’ont presque plus aucun lien avec le developpement réel des sociétés cotées. Pis, depuis 2016 les banques européennes prêtent à des taux négatifs, car l’avenir devient incertain, mais cela encourage l’augmentation de la spéculation chez les plus riches qui en profitent pour racheter des actifs.

Une bulle est en train de se former à nouveau et il n’est pas étonnant que beaucoup prédisent son éclatement d’ici 2021 ! Ce qui est grave c’est que le seul mécanisme trouvé pour pallier à ces crises systémiques est d’injecter des fonds (publics) à partir des banques centrales. Nous venons d’en avoir un aperçu avec les 270 milliards de la FED injectés ces derniers jours pour sauver la bourse d’une surcote à l’ouverture des actifs pétroliers. De même la BCE utilise des artifices pour soutenir les banques européennes qui toutes craignent la chute (imminente ?) de la DEUTSCHE. Le problème est que tout le monde s’accorde pour dire que cette fois il ne sera plus possible de faire comme en 2008, les États n’ont plus assez d’argent ! Alors ?

Eh bien, les conséquences seront dures pour les classes moyennes et basses qui vont trinquer comme d’habitude : limitation des possibilités de retrait, réduction de l’activité économique générale (déjà qu’ici ce n’est pas folichon…), bien sûr … licenciements et tuti quanti !

Donc pour résumer : 2021 risque d’être chaud en Europe et par ricochet en Afrique. Il nous faut trouver une nouvelle voie pour la finance mondiale qui ne fait que creuser le fossé entre riches et pauvres. Tenez 1% des américains détiennent 85% des cotations en bourses et durant l’année 2019 les plus riches francais ont vu leur patrimoine augmenter de plus de 35% selon Bloomberg pendant que les banques sont obligées de prêter à des taux négatifs ! Ainsi donc en Europe, si je te prête 100 millions pour dix ans tu me rendras entre 99 et 99,5 millions, c’est à n’y plus rien comprendre.

Ma question est : pourquoi n’engage t-on pas ces finances mondiales qui ont besoin d’exutoire vers l’Afrique qui a tant besoin d’argent ? N’est ce pas le système de gestion qui pose problème ? Et pourquoi continue t-on d’emprunter à des taux de plus de 5% alors que la quasi totalité des pays européens aujourd’hui prêtent à des taux négatifs ? Mon postulat est qu’aujourd’hui seuls les marchés africains pourront sauver les pays riches de l’implosion sociale. Il est évident que par une gouvernance vraiment vertueuse nos pays pourront capter ces fonds pour créer des investissements structurels et tirer l’économie par la consommation. Or donc les migrants clandestins n’étaient que des symptômes visibles du pillage de notre continent mais désormais la crise risque d’être transférée massivement en Europe.

L’affaire des gilets jaunes constitue une alerte très sérieuse. Le principe de conservation de la matière qui énonce que « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transfome ! » sera cette fois une vérité macroéconomique ou à tout le moins géopolitique.

Je ne saurais vous dire au revoir chers amis, sans avoir une pensée pieuse pour nos morts (2000) du JOOLA, dix sept ans après, et un regret appuyé pour notre inconséquence et passivité. Enfin, j’aurais aimé bien sûr que la mosquée de Massalikul Jinan fût inaugurée un autre jour…une belle oeuvre tout de même, à l’image de celle de Serigne Touba.

PS: A Jacques CHIRAC, qui reconnut que si l’Afrique en est encore à ce stade c’est bien à cause de l’exploitation des anciennes colonies par la France entre autres, nous disons au revoir, reposes en paix. Au peuple Français nos sincères condoléances.

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