Jeudi Noir N°61 : l’Afrique Noire a bien l’intention de s’émanciper
Bien sûr qu’il restera noir ce jeudi, rien à faire ! D’abord la série noire des condamnations expresses pour délits de … « communication » continue. On peut se demander légitimement à qui le tour ? Facebook devient au Sénégal un outil très dangereux, c’est une évidence. Ensuite les agressions morales venant des proches du palais continuent de choquer la nation tout entière. Est ce pour pouvoir annoncer que le fameux livre » …au coeur » s’est vendu en milliers d’exemplaires que l’on se sent obligé de les acheter avec l’argent du contribuable ? Pour en faire quoi d’ailleurs ? Excusez moi, ce n’est pas de l’ironie, le résumé qui en a été fait nous a suffi pour beaucoup d’entre nous.
Notre pays vit en ce moment les affres les plus abjects en matière d’éthique politique, judiciaire et tout simplement sociétale. Les gens se demandent désormais qui faut il croire au point que, finalement, mobiliser le public pour une cause devient une gageure. L’attraction du pouvoir ou de la fortune vite acquise nécessite-t-elle une telle débauche (de débauche, si vous voulez)? J’y vois en ce qui me concerne une grande preuve d’immaturité générale. Car l’histoire nous apprend qu’un pouvoir finit, et très mal quand il est géré au détriment du peuple. L’histoire contemporaine nous montre que les peuples qui progressent sont ceux qui privilégient l’éducation et les valeurs communes y compris celle du partage (ressources). Si l’on ne comprend pas en effet que l’injustice sociale dans son acception large est le germe des révolutions alors nous demeurons dans les ténèbres de la vallée de l’autodestruction.
N’attendons rien des « soutiens » étrangers y compris militairement, nous devons construire notre souveraineté au prix du sang…, le sang de la sueur, la sueur du dur labeur.
Nous devons commencer par la reconstruction de l’unité nationale et la gestion prudentielle de l’autorité. Dans un cas comme celui de Guy Marius Sagna par exemple il eut été plus cohérent qu’on l’écoutât plutôt qu’on le muselât.
La France doit fondamentalement revoir sa politique en Afrique Noire. En tous les cas cette dernière a bien l’intention de s’émanciper « by any means » comme disent les anglo saxons, c’est le sens de l’histoire et celui de l’évolution des moyens de communications. C’est aussi cela le sens du message qui s’étend en Afrique subsaharienne par les nombreuses marches de contestation et la création de mouvements anti-impérialistes africains.
Je persiste à penser qu’ici, au Sénégal, ce sera par une grande réconciliation nationale que nous pourrons relancer la marche en avant du pays, si tant est qu’elle fût commencée.