Jeudi Noir – N°38 (Par Bruno d’Erneville)
Pas si noir chers amis, pas si noir !
En effet, à l’examen de la situation qui prévaut au CONGO, il y a lieu de croire que le grand changement est possible le 24 février prochain. Dans cette RDC où le potentat Kabila avait fini de faire racines, où il a fait reporter durablement et en toute illégalité la date de l’élection (ce que notre Buur n’imagine même pas !), dans ce Congo disais-je l’élection présidentielle a d’abord pu se faire sans Kabila ! Attendez la suite !
Le dauphin de Kabila venu pour assurer la pérennisation du système a été malheureusement laminé pour se retrouver à la 3ème place. Du coup certains de nos dirigeants se mettent à ergoter en se demandant pourquoi l’église catholique se mêle du processus en qualité d’observateur et, pire, pourquoi elle donne son point de vue sur les écarts notés dans les résultats annoncés. J’affirme que toute cette gesticulation relève à la fois du cocasse et du détail.
J’ose dire que c’est cocasse, car ces messieurs du système sénégalais tentent très maladroitement de faire un amalgame entre le souhait de la CENCO (conférence épiscopale du congo) de faire la clarté dans les résultats avec un supposé vœux d’imposer un candidat favorable à la France. C’est cocasse, c’est même risible quand on sait la neutralité et la pondération légendaires des évêques d’où qu’ils soient et surtout quand on a lu le texte qu’ils ont « pondu ». Ce texte disait avoir relevé des données différentes, s’inquiétait des risques de soulèvement et appelait à des actions conformes à la loi. Il est d’ailleurs disponible sur le net. Le caractère cocasse provient aussi du fait que ces caciques sénégalais oublient que les Congolais ne les attendent pas pour régler leurs affaires intérieures tandis qu’ils feraient mieux de balayer devant leur propre porte où buurba ndoumbelane se trouve en train de brader sa patrie.
La patrie est en effet depuis longtemps devenue un appétissant gâteau que l’on a placé avant, ou devant c’est tout comme, le parti pour se le partager généreusement y compris avec les amis étrangers. C’est cela la triste vérité et là il n’y a pas eu de wax waxet, c’était juste une question de compréhension : la patrie avant (devant ou à la merci de) le parti. Donc la décence demandait de ne pas évoquer au moins ces questions de défense du droit des africains face à l’ex colonisateur.
Pourtant le véritable intérêt de cette élection réside ailleurs : c’est la première fois dans nos contrées africaines que le candidat du pouvoir en place n’est même pas en finale puisque ce sont deux opposants qui y sont ! Ainsi nos peuples commencent véritablement à comprendre les calculs machiavéliques des dirigeants et arrivent même à discerner les prête-noms des vrais candidats !
Si le Congo a pu faire cela, combien plus le Sénégal pourra ! Personne ne va nous rentrer dans la tête, comme on dit en MMA, pour nous battre à l’avance, le combat sera livré avec toute la pugnacité nécessaire partout et par tous ! Diouf est passé ! Wade est passé ! Macky va passer, inch Allah s’il est bien minoritaire, malgré toutes les gymnastiques imposées aux candidats et aussi aux citoyens électeurs !
Quand ce système aura été balayé, il sera alors temps de nous occuper des vrais aspirations de ce peuple.