Injures publiques : liberté d’opinion ou dérive démocratique ?
La liberté d’expression est un pilier fondamental de toute démocratie. Mais cette liberté, aussi précieuse soit-elle, n’est pas un permis d’insulter. Il y a aujourd’hui, dans notre espace médiatique et numérique, une banalisation inquiétante des injures publiques. Des individus sans foi ni loi, souvent sans légitimité ni respect des institutions, s’arrogent le droit d’insulter des citoyens respectables, y compris ceux qui exercent de hautes fonctions dans la sphère étatique.
Ce phénomène, que certains appellent à tort une « vivacité démocratique », n’est rien d’autre qu’une démocratie sauvage, où l’impunité alimente la haine et la violence verbale. Il ne s’agit plus d’opinion mais d’attaques personnelles, souvent gratuites, haineuses et destructrices.
Un État fort, ce sont des institutions qui se respectent et des gouvernants qui s’assument. Il est temps que la justice joue pleinement son rôle : nettoyer l’espace public des délinquants de la parole, des politiciens de circonstance qui pensent que le verbe vulgaire remplace le projet politique, et que l’insulte est une arme de mobilisation.
Trop c’est trop. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard. Préserver la liberté d’expression ne signifie pas tolérer l’irresponsabilité verbale. Il en va de la santé de notre démocratie et du respect dû à chaque citoyen.
Alassane Ndiaye PASTEF commune Tivaouane Diack Sao