Infrastructures contre Industries: Pourquoi Macky Sall a échoué à abaisser le chômage?
Le Rapport 2019 de l’OCDE (Dynamique du Développement en Afrique) contient quelques pépites qui nous renseignent sur la persistance voire l’aggravation du chômage en dépit d’investissements colossaux et d’une croissance soutenue en Afrique de l’ouest.
On n’y apprend que la contribution de l’industrie au PIB et à l’emploi est la plus faible de tous les secteurs.
L’industrie ne contribue qu’à 20℅ du PIB, pendant que la part des Services est en forte hausse passant de 43 à 52℅, au moment où l’agriculture est en déclin permanent en passant de 30% à 24℅.
Cette configuration de la structure économique explique pourquoi les taux de croissance élevés génère une grande pénurie d’emplois décents et la difficile réduction de la pauvreté et des inégalités.
En concentrant des investissements astronomiques autour de Diamniadio et ses infrastructures de prestige au détriment des industries de transformations de nos produits agricoles et halieutiques, le chômage de masse accentue la fragilité du tissu économique et augmente les tensions sociales.
TER, BRT, Cité ministérielle de Diamniadio, Réfection Building administratif et autres.. auront coûté plus que le budget annuel du Sénégal sur 7 ans. Ce qui est effarant et glaçant à la fois.
En effet, au même moment, des secteurs clés pour la survie de notre nation comme l’éducation, la santé, la formation professionnelle, l’agriculture, sont sacrifiés et ne bénéficient guère de l’effet de ruissellement escompté de cette politique du TOUT INFRASTRUCTURES.
En se délestant de ces montagnes de milliards au profit d’entreprises étrangères (Turques, chinois, marocaines, françaises…) plus en avance dans la maîtrise des ouvrages et infrastructures, Macky Sall a perdu tous les leviers financiers pour la transformation structurelle de notre économie, gangrénée par une tertiarisation précoce aux effets artificiels sur le chômage.
Du coup, Dakar, au bord de l’asphyxie démographique, continue d’attirer l’exode rural national et l’immigration sous-régionale. Les jeunes restés dans les régions et les zones rurales sont contraints de s’agripper aux emplois « indécents », les fameux emplois de survie ( conducteurs moto Jakarta, ambulants..) ou le jeu de la mort de l’immigration clandestine.
Prions et espérons, que la deuxième phase du PSE mystiquement codé avec le fameux 5-3-5 opère un changement radical de paradigme en faveur de l’industrie, la seule pourvoyeuse d’emplois.
Par Amadou Ba (Pastef)