Bataille rangée au temple du savoir : rien de nouveau sauf la mauvaise foi d’une certaine presse mille collines (Par Dr. Lamine SANE)
Des étudiants qui se bagarrent entre eux pour des questions syndicales ou politiques n’est pas chose nouvelle à l’UCAD. Des actes certes déplorables mais compréhensibles si l’on sait que la motivation de l’engagement syndicale de la majorité des représentants des étudiants est plus guidée par des besoins pécuniaires que le désir du service à la communauté. D’ailleurs ces attitudes de subordonnées qui font perdre la raison au point que certains ‘’intellectuels’’ aient des comportements indignes de leurs rangs ne devraient pas nous étonner. Eh Oui, quand un Professeur titulaire des universités, formateur de certains de ses étudiants, pour les mêmes raisons, déclique publiquement sa position sur une question d’ordre constitutionnel, c’est bien parce que le mal est profond. Ce qui est plus désolant dans son retournement de veste, ce Pr dont je tairais le nom, s’est justifié en invoquant son droit de réserve oubliant au passage que pour l’enseignant-chercheur qu’il est, la liberté d’expression est un principe à valeur constitutionnelle. Bref, passons.
De façon générale, les étudiants sénégalais ont toujours participé à tous les combats démocratiques. De la lutte des indépendances aux récents événements de ce mois de Mars 2021, les étudiants ont été et continueront d’être les fers de lance de l’émancipation et de l’affirmation. Néanmoins, dans le registre syndical, pour inculquer la culture du mérite à nos étudiants, donc aux futurs dirigeants du pays, il faudra introduire des critères d’excellence dans le choix de leurs représentants (j’y reviendrais dans une autre contribution.).
Dans mon cursus universitaire, j’ai vu toutes sortes d’affrontements entre étudiants, et même des fois pour des raisons souvent dérisoires. Toutefois, JAMAIS ou plus grand JAMAIS, ces bisbilles entre étudiants n’ont été présentées comme opposants des ethnies. Pourquoi donc certains journalistes cherchent -ils ces derniers temps à aborder les questions les plus anodines sous l’angle ethnique tels des employés de la radio dont était actionnaire le colonel Théoneste Bagosora ?
Aussi jeune ou courte de mémoire qu’on soit, le génocide rwandais est encore frais dans notre mémoire. Rappelons-le, en 1994, le troisième génocide du 20e siècle a causé près d’un million de morts en trois mois. Bien que ce génocide soit la finalité d’une opposition ethnique entre Hutu et Tutsi créée et entretenue par les colons, il a été amplifié à travers les ondes de la radio mille collines dans un contexte particulier de tension.
Nous le savons tous, le Sénégal traverse depuis le 8 février 2021, l’une des périodes les plus sombres de son histoire. Dans ce contexte où ce pays jadis démocratique envié pour sa stabilité et surtout sa Téranga a failli de peu s’agripper dans le fond, car l’ayant touché depuis belle lurette, il n’est point admissible de laisser cette folle liberté à certains mercenaires de la plume, sous la bannière du journalisme, jouer avec la fibre ethnique au risque de faire sombrer définitivement ce beau pays.
S’il est vrai que le Sénégal, sous l’angle social et ethnique, n’a pas la même organisation et le même passé historique que le Rwanda ou même la Côte d’Ivoire, la naïveté ne doit pas nous amener à penser qu’on est définitivement à l’abri de conflits ethniques si on laisse la latitude de communiquer sans mesure ni retenu à une certaine presse de mauvaise foi. En réalité, la non-violence complète est absence complète de mauvaise foi envers tout ce qui vit disait Mahatma Gandhi. Ainsi, pour lutter contre toute forme de violence de cette nature dans le futur, la justice doit sévir. Notre justice, aussi limitée et démissionnaire qu’elle soit, doit pour ce cas précis avoir les coudées franches et jouer pleinement son rôle afin de mettre hors d’état de nuire tous ses démoniaques qui cherchent à mettre de l’huile sur le feu.
Toucher le fond n’est pas forcement mauvais, car il permet de rebondir. En effet, ce n’est pas qu’une loi de la physique, elle est métaphysique. On peut donc bien profiter de cette occasion pour sortir du gouffre dans bien des domaines.
La diversité culturelle et ethnique est une richesse pour ce pays. Que le Président poète, koor Gnilane BAKHOUM en soit remercié.
Le Sénégal, notre facteur commun.
Dr. Lamine SANE
Fils d’un Socé et d’une Sérère. Oups…, fils de deux sénégalais.
Tres bonne analyse.
Un article très intéressant.
Très pertinent
Bravo Dr. SANE
Triste mais vrai