vendredi 19 avril 2024
Paix sur Vous

Avortement volontaire et instrumentalisation du Droit islamique

Il est clair dans la littérature de la charia que l’avortement au motif de grossesse non désirée ou d’autres comme la honte, la stigmatisation, un possible suicide ou infanticide n’est pas autorisé. Y compris le viol et l’inceste.

C’est tout le processus de la grossesse qui est à sauvegarder, à toutes les étapes, de la conception à l’enfantement. Toute intervention avec l’intention d’interrompre ce processus sacré que le Coran décrit à couper le souffle (au 7ème siècle !) doit reposer sur des motifs légaux solides et irréfutables du point de vue de la Charia.

Ces motifs ne sont jamais laissés au ressenti personnel mais tirent leur légalité des évaluations que les professionnels de la santé au sens large y compris le domaine psychosocial font de chaque cas.

Le viol et l’inceste sont des abominations qui existent dans toutes les sociétés et qui doivent être combattus par des moyens efficaces et acceptables pour un pays comme le Sénégal. Ce qui recquiert une bonne connaissance de l’environnement social, économique, culturel, etc, qui les favorise.

Il s’agit alors de beaucoup travailler sur des outils de sensibilisation, de protection, et de suivi psychosocial y compris religieux des victimes. Sans oublier qu’il n’existe pas de risque zéro dans la vie de toute société.

C’est trop simpliste et inacceptable au regard de la Charia, de vouloir lutter contre un mal par un autre, à savoir, autoriser l’avortement volontaire pour soi-disant éviter les risques liés à la santé de la fille ou la femme qui veut se débarrasser d’une grossesse dite non désirée.

C’est se tromper et laisser les organisations qui prônent l’interruption volontaire de grossesse instrumentaliser l’islam que de leur fournir des « fatwas » qui autoriseraient cette pratique en dehors de raisons médicales établies sur la base des évaluations des professionnels de santé comme déjà dit. Or, les motifs d’inceste et de viol ne suffisent pas à établir une preuve légale de l’autorisation de l’avortement VOLONTAIRE médicalisé (fait dans un établissement de santé) ou clandestin. Ce sont les motifs liés à l’état de la grossesse qui sont décisifs et pas la cause de celle-ci.

Aussi, il faudra même durcir la peine prévue par le code pénal contre le personnel médical (médecins, infirmiers, infirmiers, sages femmes-pas du tout sages, tradipraticiens) qui seraient complices de ces actes délictueux juste pour l’argent.

J’invite les religieux musulmans à ne pas contribuer à l’agenda international qui promeut l’avortement volontaire par des fatwas et avis qui sortent des objectifs et intérêts propres à l’islam en général et sur les questions de modèle familial (les enjeux du code de la famille), de morale et éducation sexuelle à l’école, de santé de la reproduction et autres en particulier.

Les religieux musulmans devraient plutôt s’atteler à définir les enseignements de l’islam sur tous ces sujets à enjeux sociétaux et pas du tout se mettre au service d’autres agendas. Le droit islamique ne peut être qu’au service des objectifs et intérêts propres à l’islam et à ces fins, définit les moyens licites à utiliser.

Wa Salam

Imam Akhmedou Makhtar Kanté

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