Il arrive que la politique se perde dans ses propres éclats de voix, que la confusion volontaire se substitue à la rigueur, et que la volonté de nuire prenne le pas sur le souci du pays. C’est dans ces instants de tumulte, quand l’essentiel menace de se dissoudre dans le vacarme des interprétations biaisées, qu’émergent les hommes d’exception. Amadou Ba, député de PASTEF, est de cette trempe rare. Il n’a pas crié plus fort que les autres, il a pensé plus profondément. Et dans l’ombre portée d’une loi d’amnistie instrumentalisée à outrance, il a éclairé la République.
L’exigence du vrai contre le confort du flou
Face à une loi d’amnistie présentée par certains comme une échappatoire générale, Amadou Ba a compris que le vrai danger ne venait pas du texte lui-même, mais de son interprétation volontairement tordue par ceux qui, tapis dans les recoins de la mauvaise foi, voulaient assimiler le militantisme au crime, et la contestation politique à la barbarie. Il a alors posé une question simple, mais décisive : quelles sont les limites de cette loi ?
Dans un débat que beaucoup voulaient verrouiller par le silence ou l’approbation mécanique, il a fait preuve d’un génie rare : celui de remettre le droit au centre du jeu. Ce n’était pas une contestation, c’était une clarification. Ce n’était pas un doute, c’était un acte de responsabilité.
Un geste visionnaire, confirmé par le Conseil Constitutionnel
La suite lui a donné raison. Le Conseil Constitutionnel a acté ce que son regard anticipait : les crimes de sang, les actes de torture, les traitements inhumains n’ont jamais été couverts par l’amnistie. Non pas parce qu’ils ont été ajoutés tardivement à la marge, mais parce qu’ils sont, par essence, exclus de toute loi républicaine digne de ce nom. Ce que certains considéraient comme une faiblesse du texte était en réalité une force implicite du droit sénégalais — qu’Amadou Ba a su traduire et anticiper avec une précision d’orfèvre.
Là où certains voyaient un “revers juridique” pour PASTEF, il fallait l’intelligence d’Amadou Ba pour comprendre que cette décision ne venait pas invalider une démarche, mais au contraire, l’asseoir sur des fondations incontestables. Il n’y avait pas de défaite, seulement une victoire du bon sens, éclairée par l’exigence de vérité.
Là où les autres spéculent, Amadou Ba élève le débat
Le véritable courage politique, ce n’est pas de parler fort. C’est d’oser parler juste. Dans un moment où l’amnistie était instrumentalisée pour salir un mouvement, et où la confusion juridique était entretenue pour affaiblir les patriotes, Amadou Ba a refusé de prêter le flanc à la manipulation. Il a élevé la barre. Il a montré que PASTEF n’a rien à craindre de la clarté : bien au contraire, c’est elle qui légitime son combat.
Il a également protégé la mémoire des victimes, en s’assurant que la loi ne puisse jamais être utilisée pour justifier l’horreur. Il a protégé ses camarades, en s’assurant que leur lutte soit dissociée des crimes qui n’ont jamais été les leurs. Et il a protégé la République, en réconciliant le droit, la morale et la politique.
Le génie d’un député, l’honneur d’un parti.
Oui, il faut du génie pour comprendre que le détail peut porter l’honneur d’un peuple. Il faut du courage pour dire non à l’ambiguïté, même quand elle semble servir son propre camp. Et il faut une vision claire pour comprendre que dans une démocratie véritable, la vérité ne se négocie pas : elle s’exige.
Aujourd’hui, grâce à Amadou Ba, la loi d’amnistie n’est plus une zone grise à interpréter. Elle est un texte net, transparent, qui dit ce qu’elle protège et ce qu’elle condamne. Et à travers cela, elle redonne aux Sénégalais ce qu’ils attendent le plus de leurs élus : le respect de leur intelligence, la défense de leurs droits, et l’engagement profond pour une justice sans compromis.
L’histoire retiendra qu’un député a refusé de se contenter du flou, et qu’en agissant ainsi, il a renforcé tout un peuple. Amadou Ba, dans ce combat-là, a non seulement été juste,il a été grand.
SALL MAMADOU OUMAR


