mardi 19 mars 2024
Contributions

Réduire l’injustice à sa plus simple expression (Mangue Sène)

Après avoir neutralisé des adversaires politiques comme Karim Wade et Khalifa Sall, apprivoisé nombre d’opposants, ils s’en prennent (encore) au leader de Pastef. C’est à présent à Ousmane Sonko qu’ils veulent faire subir l’injustice et l’infamie réservées à ceux qui osent défier ce régime. Cette sordide affaire de mœurs est leur dernière trouvaille pour liquider (au propre comme au figuré) Ousmane SONKO, un adversaire politique aussi intègre qu’intransigeant.

En matière démocratique notre pays a toujours été à l’avant-garde, en étant l’un des rares pays en Afrique à avoir connu deux alternances démocratiques. Des changements au sommet de l’État rendus possibles par une justice indépendante, une presse dynamique et libre et une opinion publique avertie. L’émergence d’une société civile à équidistance des partis politiques et jouant son rôle de vigie a également été fondamental.

Cependant, force est de constater que tous ces acquis démocratiques sont en train d’être bafoués par le régime en place. Le calendrier électoral est chamboulé à leur guise, toute voix discordante ou critique est muselée, les opposants les plus radicaux exilés ou emprisonnés, une partie de la presse corrompue, la justice et les forces de sécurité instrumentalisées. Pendant ce temps des personnes (toutes de la mouvance présidentielle) soupçonnées de malversations ou épinglées dans divers scandales sont protégées.

Le Sénégal a perdu son statut de vitrine démocratique et il ne serait pas exagéré de dire que les libertés publiques sont moins respectées que dans un régime de parti unique. Notre pays vit un recul démocratique digne d’une république bananière.

Pourtant nos honorables autorités qui s’acharnent sur les opposants et les pauvres populations ont des problèmes autrement plus sérieux à résoudre.

À l’urgence sanitaire que constitue la pandémie du Covid-19, s’ajoutent la problématique de l’émigration clandestine et les inondations récurrentes ; les paysans et les pêcheurs éprouvent autant de difficultés à vivre de leur labeur ; le marché du travail est chaque année inondé de centaines de milliers de jeunes diplômés à la recherche de leur premier emploi. Autant de questions aiguës qui nécessitent des réponses structurelles, donc sérieuses et durables. Un pouvoir sérieux devrait penser à relever ces défis et non à traquer un adversaire politique dont le seul tort est l’amour inconditionnel de sa patrie. Cependant, en s’attaquant à Ousmane Sonko, ils s’attaquent à un symbole. Un symbole de

toute une nation qui a trop souffert de l’incompétence et de la lâcheté de sa classe politique.

« Quand un peuple ne défend plus ses libertés et ses droits il devient mûr pour l’esclavage » avertissait déjà J. J. Rousseau.

Serions-nous mûrs pour l’esclavage ? La vague d’indignation et la forte mobilisation en réaction à cette machination aussi abjecte que grotesque nous incitent à répondre par la négative.

Nous devons cependant demeurer vigilants et déterminés, car le combat pour la liberté est un combat de tous les jours.

Mangue SÈNE Pastef Rome

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x