PASTEF / Lettre ouverte aux militants (Par Ibou Mbow)
Chers militants, frères et sœurs.
Sur la toile, j’ai aperçu, lu et médité avec recul beaucoup d’interventions et commentaires des sujets qui enflamment la sphère médiatique. Tous les thèmes qui ont été abordés avec brio ou non : de l’obligation de réserve à Falémé en passant par le devoir d’imposition des députés, de la loi de finance, des scandales sur le pétrole, de la fusillade, des 94 milliards, etc, nous ne parvenons toujours pas à cerner la majeure partie de l’opinion. C’est vrai qu’il est clairement aisé de noter les séries d’adhésion de tout azimut à la fois rampante et constante. Mais au regard du cliché d’une société caractérisée par la dualité entre une déchirure du tissu social et la candeur inouïe des populations, force est de devoir améliorer ou changer de méthode pour se projeter aux prochaines échéances.
Juste pour vous rappeler ce que vous savez déjà : Nous nous engageons en politique, sur un terrain politique, émettons et recevons des attaques politiques. Alors le traitement ne peut être que politique. Je conviendrai avec nombre d’entre vous qui théorise le creuset entre le niveau de nos militants et de celui du citoyen lambda. Je comprends également que le fil de transmission et de réception des messages aurait pu exiger un format zen pourvu d’un décodage facile par le citoyen. Ne dit-on pas que la politique autrement, comme nous le percevons, va de pair avec des signaux verts à tous les segments de la société ! Lourdement trompés à tous ceux qui pensent que le parti, sa composition ainsi que son contenu renvoient à l’archétype exempt de toute réserve.
De ce point de vue, répondre avec lucidité les questions suivantes permettra de poser les premiers jalons impératifs de maturité pour une formation politique :
1. Avons-nous un peuple entièrement instruit, de bonne foi, réfléchi ou conscient des vrais enjeux ? Bref idéal ?
2. Envers qui devons-nous expliquer notre offre politique ?
3. Qui doit être éclairé dans ces séries de feuilletons statiques de plus en plus obscures pour le citoyen ?
4. Pensez-vous que tous les sénégalais sont obligés d’entériner automatiquement notre communication, même si elle est parfaite selon vous ?
5. Estimez-vous que la population intéressée ou non par la politique se résume à notre score de 15% ?
Alors c’est à partir de ce moment-là qu’il urge à mon avis, de nous débarrasser quelque fois de nos lunettes de militant robotique pour orienter la loupe en direction d’un canal d’autocritique et d’exercice d’améliorations permanentes. Ce n’est que cette posture qui permettra au parti de remplir son compteur d’oxygène et de lui servir de piston pour aller à l’assaut des défis présents et futurs. Il se pourrai que je me trompe mais mon adhésion dans les instances de Pastef n’est point motivée par un statut de laudateur. Applaudir les exploits du leader et récuser en vrac tout ce qui émane de l’autre côté est tout simplement simpliste. A la limite, génère une odeur réductrice qui n’intègre pas la diversité et la pluralité des avis d’autrui. A l’échelle interne, notre leader est un collaborateur de travail avec qui, nous devons recenser l’ensemble de ses points perfectibles, les inscrire dans un moteur de lubrification pour le permettre à incarner cette charge managériale dans sa plénitude à l’échelle externe. Sinon le considérer comme un démiurge balise le chemin du parti vers un tunnel de faillite irrécupérable.
En stratégie de façon générale, il est essentiel et important de connaître l’une des règles cardinales qui consiste à faire le discernement entre 2 phases : préparer un combat et aller en combat. Sur ce, je vous suggère de tendre le micro aux champions de lutte, de boxe ou de MMA pour se rendre compte de leur épreuves sulfuriques endurées au moment de la première phase en perspective de leur compétition. Période pendant laquelle toutes les faiblesses et atouts du challengeur ainsi que l’adversaire sont mis sur la balance pour identifier les ombres du penchant ou de l’équilibre.
En définitive, je lance un intime appel à tout un chacun de resserrer les blocs, d’identifier les besoins et d’intensifier les actions en les articulant avec les attentes réelles de la population. Il faut à priori que chacun d’entre vous dans son domaine de compétence, s’inscrive de façon quotidienne dans une quête continue et constante de perfectionnement et l’élargir au cas échéant dans le cadre général.
Fraternellement.
Ibou MBOW.