jeudi 25 avril 2024
Contributions

Ndakarou Dias ? par Amadou Sow

L’après- élection présidentielle de février 2019 n’a pas encore connu tout son épilogue.
Loin s’en faut !
Le débat sur le statut de l’opposition, volontairement porté sur celui de son chef, a suscité beaucoup de passion.
Mais le coup sec du sombrero d’Idrissa, communément appelé Ndaamal Kajoor, par référence à sa taille et à son fief, aura le mérite de braquer tous les projecteurs sur Ousmane Sonko qui se positionne de facto comme le chef incontesté de l’opposition.
Le leader de PASTEF devient ainsi le point focal et la cible de toutes les convoitises.
Ainsi, des vautours, des renards, des lièvres, des araignées, des caméléons, des loups ; bref des saints et des moins saints se ruent vers lui.
Evidemment, la confirmation de sa position de leader ne fera pas que des heureux dans le camp de l’opposition d’où l’on compte pas mal de vieux routiers et de jeunes loups qui aimeraient certainement être à sa place aussi enviable que difficile à gérer.
C’est maintenant que le véritable travail commence.
Le fameux slogan de campagne « L’avenir, c’est maintenant ! » trouve sa véritable quintessence.
Tout doit être planifié, étudié, analysé et exécuté de façon minutieuse par des esprits avertis et experts qui foisonnent dans le parti et dont la plupart sont encore d’illustres inconnus.
Les débats relatifs à la défection de l’allié Boubacar Camara, suivie de l’éclatement très commenté de la Coalition Jotna et, depuis hier (sic), la médiation du leader de PASTEF dans le conflit politico-judiciaire opposant Dias-fils et l’ancien directeur de Dakar Dem Dikk, sont un ensemble de facteurs qui doivent pousser à la réflexion.
Bon nombre de réactions concernant cette dernière affaire Dias- Moïse Dem Dikk, marquée par la réconciliation des ennemis jurés dont les joutes oratoires encore fraîches dans nos mémoires ont fait les choux gras de la presse et des palabres de Grand-Place, donnent l’impression que Barth est un élément incontournable du dispositif du parti PASTEF à Dakar et même au-delà.
Depuis quand ?
Cette opinion qui a tendance à s’imposer dans le parti, parce que de plus en plus grouillante et portée par certaines voix néo théoriciennes de PASTEF, veut placer le sacré maire Dias au cœur du schéma électoral des patriotes qui sont en conséquence tenus de le sauver des déboires judicaires qui pourraient porter un coup de massue à sa probable candidature à la mairie de Dakar.
Fort heureusement, cette idée n’est pas encore sortie de la bouche ou de la plume d’Ousmane Sonko qui, visiblement, a la volonté d’inscrire cette médiation dans un cadre privé.
Tant que lui-même ne donnera pas une autre raison, le bon sens impose d’analyser cet acte en fonction des principes fondamentaux de PASTEF ; lesquels principes sont transmis et enseignés par l’Ecole du parti à tous les militants.
Chacun a le plein droit de venir avec sa propre vision ou de vouloir changer d’orientation en cours de chemin.
Cependant, il y a des règles de base immuables qui ne sauraient bouger, au risque de verser dans le reniement.
Ce n’est pas Ousmane Sonko qui me démentira. Je ne pense pas qu’il soit dans une logique de changer de cap et de démarche.
Ce qu’il convient de retenir dans cette médiation, c’est l’aspect purement humain, consistant à réconcilier deux acteurs politiques en passe de régler leur différend devant les tribunaux.
Ce qui n’a rien à voir avec la gestion de Maître Moussa Diop qui n’est pas à l’ordre du jour dans le cadre du procès annulé, suite au désistement du plaignant.
Jusqu’à preuve du contraire, que seul l’auteur de la médiation peut démontrer, c’est Ousmane Sonko, en tant que leader de l’opposition qui joue son rôle de fédérateur pour le renforcement d’un contre-pouvoir qui nécessite une opposition forte.
Par la même occasion, il aura donné une autre facette de lui-même, contrairement à une certaine opinion qui veut le peindre en homme belliqueux, vindicatif et foncièrement fougueux.
Cette médiation ne signifie pas forcément une alliance ou fusion en vue d’une quelconque élection.
C’est vraiment méconnaître PASTEF et son leader Ousmane Sonko que d’analyser cet épisode sous l’angle d’un jeu de combines et de combinaisons purement politiciennes ou électoralistes.
Cela ne fait pas partie de l’ADN des patriotes qui, dès les débuts, ont annoncé sans équivoque, leur ferme volonté de combattre le système et ses nombreux tentacules.
PASTEF ne doit en aucun cas présenter une quelconque personnalité de quelque ordre qu’elle soit comme un Messie.
Dans le système, figure justement en bonne place, ce qui est convenu d’appeler les grands électeurs qui utilisent leur position ou leur aura pour influencer le suffrage des citoyens dans un sens ou dans un autre.
S’appuyer sur eux conduit inéluctablement à reconstituer le système ou à la limite à en créer un autre qui sécrétera une nouvelle oligarchie au détriment des intérêts des populations sempiternellement abusées.
Et puis, depuis quand Barth est-il aussi incontournable pour PASTEF ?
Que vaut-il sans son mentor Khalifa Sall ?
Que vaut-il en dehors de sa circonscription Mermoz/Sacré-Cœur ?
Que vaut son image par rapport à celle de PASTEF ?
PASTEF a déjà tracé sa voie, consistant à ne pas verser dans la politique politicienne et les calculs d’épicier.
Par conséquent, ce parti ne peut être un réceptacle de frustrés, d’opportunistes ou de pseudo « influenceurs », qu’ils soient issus de la mouvance au pouvoir, de l’opposition ou de la société civile.
Dire que certains sont subrepticement qualifiés de puritains, d’orthodoxes voire d’illusionnistes ou de donneurs de leçons !
Aux yeux des illuminés, ils passent presque pour des ignares, voire des incultes en sciences politique !
Mais quelle prétention !
Quel mépris ! J’allais dire quelle méprise !
Bof !
Il importe de rappeler que la plupart des militants et sympathisants de PASTEF sont des gens indépendants intellectuellement, financièrement, professionnellement et socialement.
Cette indépendance leur donne d’ailleurs le courage de braver le système qui se répercute jusqu’au fin fond de leur sphère familiale, professionnelle, et d’affirmer leur encrage dans un parti considéré comme étant le tombeur de l’ordre établi.
Amadou SOW
MONCAP
SN FORMATION
PASTEF

 

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