Les conséquences du carnage !
Sous la houlette du Premier ministre Ousmane SONKO, le gouvernement du Sénégal a tenu le jeudi 26 septembre 2024 un point de presse. Cet exercice avait pour but de faire un état des lieux relatif à nos finances publiques.
Le résultat de cet audit est sans appel. Tous les indicateurs macroéconomiques sont au rouge :
- Un déficit budgétaire qui avoisine les 10,5% du PIB
- Une dette publique qui atteint 76,3 % du PIB
- Un taux de chômage qui tourne autour des 20 %
- Un montant de 605 milliards de FCFA de crédits prévu pour 2024, et qui a été dépensé.
- Une dette de 1892 milliards de FCFA , jamais déclarée aux sénégalais, encore moins au trésor public.
Nous avons tous constaté que le gouvernement sortant a « mackyllé » les comptes en laissant le pays dans un état de « quasi-faillite »
Ce point de presse a mis à nu le manque de sincérité dans nos finances publiques.
Ainsi, un budget non sincère est un budget qui ne reflète pas fidèlement la réalité des recettes et des dépenses publiques, ou qui dissimule volontairement certains éléments financiers. Or le ministre de l’économie, du Plan et de la coopération M. Abdourahmane SARR dans son « réquisitoire » nous explique clairement que les chiffres sont erronés et les comptes sont biaisés.
Les conséquences d’un tel manque de sincérité dans le budget sont nombreuses et peuvent être graves, tant pour le Sénégal que pour l’économie en général.
Voici quelques répercussions des crimes économiques et financiers orchestrés par l’ancien régime.
- Une perte de confiance des acteurs économiques
Les investisseurs et les partenaires techniques et financiers pourraient perdre confiance dans la capacité du Sénégal à gérer ses finances de manière transparente. Cela peut entrainer une baisse des investissements étrangers et nationaux
- Une hausse du coût de financement
Comme tous les pays du monde, le Sénégal emprunte de l’argent sur le marché financier pour réaliser des projets de développement, ou bien ,pour accélérer la croissance économique entre autres. Si les marchés détectent une manipulation budgétaire, cela pourrait se traduire par une dégradation de la note souveraine de notre pays. En conséquence, le coût de l’emprunt pour notre cher Sénégal pourrait augmenter, car les investisseurs demanderont des rendements plus élevés pour compenser le risque perçu. Cela accentuera forcément le poids de notre dette publique et rendra nos futures politiques budgétaires plus contraignantes.
- Une accumulation de notre dette publique
Si nos déficits sont sous-estimés, ce qui semble être le cas, cela pourrait conduire à une accumulation non maitrisée de la dette publique qui s’élève aujourd’hui à près de 76,3 % du PIB. En effet, cette absence de sincérité pourrait retarder les mesures correctrices nécessaires pour réduire la dette ou le déficit. Malheureusement l’Etat risque de prendre des mesures comme la baisse des subventions dans certains secteurs afin de rétablir les équilibres.
- Un problème de gestion publique
Ce manque de sincérité de nos finances publique pourrait nuire à la gestion optimale de nos ressources publiques. Les administrations peuvent mal anticiper les recettes fiscales ou sous-estimer les dépenses nécessaires, conduisant à un mauvais pilotage des finances publiques.
Cette mauvaise gestion de nos finances publiques peut entrainer une réduction de la qualité des services. Cette surévaluation de nos recettes/dépenses pourrait entrainer des coupes budgétaires imprévues durant l’exercice 2024, affectant des secteurs.
D’ailleurs le Premier Ministre Ousmane SONKO l’a martelé lors de ce point de presse « nous devrons ensemble faire des efforts dans les mois à venir ».
Une question fondamentale me taraude l’esprit depuis ce point de presse : Comment des personnes peuvent commettre ce forfait en bafouant les principes de base de la comptabilité ?
Vous me permettrez d’en rappeler trois principes très prépondérants omis sciemment par le régime de Macky SALL en comptabilité.
Premièrement : le principe de prudence qui implique que les incertitudes liées à des événements futurs doivent être prises en compte de manière conservatrice. Ainsi, on enregistre les pertes potentielles dès qu’elles sont probables, mais on enregistre les gains lorsqu’ils sont réalisés ou quasiment certains.
Deuxièmement : le principe d’indépendance des exercices ( ou de séparation des exercices) qui stipule que les charges et les produits doivent être rattachés à l’exercice comptable auquel ils se rapportent, indépendamment de leur date de paiement ou d’encaissement . Cela permet d’attribuer les résultats au bon exercice comptable.
Troisièmement : le principe de sincérité qui clairement implique que les comptes doivent refléter fidèlement la situation financière de l’organisation pour ne pas dire de l’Etat. Les informations comptables doivent être honnêtes , exactes et pertinentes.
Heureusement, l’ingéniosité du duo DIOMAYE-SONKO a permis au Sénégal de ne pas entrer en défaut de paiement.
Ibrahima DIOP
Professeur certifié de classe normale (Economie- Gestion : option comptabilité et finance) au lycée Général et Technologique Montgrand à Marseille.
Coordinateur de la Section de Pastef Nice Côte d’azur
Vice-président du Commissariat Bonne Gouvernance Patriotisme et Citoyenneté (MONCAP DIASPORA)
Membre de l’Assemblée Générale de Pastef France.
Ibrahima.Diop@ac-nice.fr
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