vendredi 26 avril 2024
Contributions

Les chiffres ne mentent pas!

Chiffres de la présidentielle 2019 : un crime n’est jamais parfait.

Les chiffres de la présidentielle 2019 publiés par certains journaux et sites internet le 26 février interpellent tout observateur. La première incongruité c’est que des législatives du 30 juillet 2017 à la présidentielle de 2019, le parti au pouvoir passe de 1.637.766 voix à 2.483.122 voix, soit un bond de 845.356 voix en 18 mois.

Avec le taux de participation fixé à 64 %, pour passer au premier tour il faut obtenir 2.138.574 voix. Rapporté aux résultats des législatives, il fallait au parti au pouvoir faire un bond de 500.807 voix alors que la dernière révision des listes électorales n’ a permis d’enregistrer que 381.000 nouveaux inscrits dont l’essentiel est constitué de primo votants.

L’analyse des chiffres publiés permet de constater que les records de votes engrangés par le parti au pouvoir s’est fait en dehors des régions Diourbel et Thiès. Ce même recul a été observé au niveau de la diaspora. L’opposition a fait des progrès notables dans ces régions. Il s’y ajoute un fait nouveau constitué par le contrôle de la région de Ziguinchor par le candidat Ousmane SONKO. Il faut donc jeter un regard pointu sur le bond de 845.000 voix enregistrées en 18 mois. A titre d’illustration, le parti au pouvoir est passé de 114.165.voix à Dakar lors des législatives à 212.355.voix. Malgré ce fait inexplicable, le parti au pouvoir est encore minoritaire.

Les chiffres de la zone nord sont mirobolants. Le candidat du parti au pouvoir a obtenu des gains automatiques que rien ne justifie. Il est donc essentiel de jeter un regard sur les écarts qui ont été notés dans certaines régions.

A Podor, le parti au pouvoir est passé de 78 997 aux législatives de 2017 à 127 639 soit une différence 48 642 alors que Osez l’avenir qui était arrivé deuxième n’avait que 6.248 voix. A Matam, il passe de 66.650 à 92.454 voix soit un écart de 25.804 voix. A Kanel, il passe de 44334 à 65 679 soit un écart de 21 345 voix. A Ranérou, il passe de 7973 à 14827 soit un bond de 100%. Au total, sur ces quatre départements un bond de 102 645 voix a été dans ces localités ou le candidat frise des scores de l’ordre de 90%.

Des bonds de l’ordre de 20.000 voix sont constatés à Linguère et Louga. A Fatick, le bond noté est de plus de 25.877 voix et à Foudiougne 19.811 sans explication ni fait nouveau. A ce niveau, les procès-verbaux des bureaux de vote de ces régions doivent être passés au crible.

Si le taux de participation par rapport aux législatives n’a bondi que de 10%, les voix engrangées par le parti au pouvoir, selon les chiffres publiés, ont cru de 34%. Est-ce que le croit du taux de participation n’a bénéficié qu’au parti au pouvoir alors qu’il avait plutôt intérêt à resserrer ce taux.

Le bond de 845.356 voix en 18 mois ne trouve pas d’explication plausible. Il faut revenir à la vérité du terrain et des données politiques du contexte afin d’éviter l’embrasement du pays. Les magistrats ont la lourde charge de distinguer le vrai de l’ivraie.
#luklkpart
#paradisnoir

Usman Noreyni GUEYE

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