Le talon d’Achille de Maître El Hadj Diouf (Par Amadou SOW)
Hier soir, lors de l’émission « MNF » sur la 7 TV, Bassirou Diomaye Faye, Coordonnateur du Mouvement national des Cadres patriotes, connu pour sa politesse et sa courtoisie, a mis mal à l’aise Maître El Hadj Diouf, un avocat qui confond plateau de média et salle de plaidoirie.
Un fait rarissime d’ailleurs ! Maître El Hadj Diouf a visiblement été affecté par une fine piqure de rappel sur une affaire d’ « agression sexuelle » le concernant et qui a fait l’objet de condamnation par la justice française.
En prenant cet exemple, Diomaye n’a fait aucune révélation, dans la mesure où c’est une affaire que l’opinion publique connaît parfaitement.
La nouveauté est l’effet que l’intervention de Diomaye a fait sur l’opinion et particulièrement sur le concerné, en rappelant à El Hadj Diouf que non seulement il n’a pas le monopole de la vulgarité, mais aussi qu’il est très mal placé pour saper la moralité des gens, en utilisant un langage de basses briques.
A mon avis, Diomaye qui a toutes les raisons d’être parfois discourtois vis-à-vis de la mauvaise graine qui pollue notre espace politique, voulait s’adresser à la raison des Sénégalais et non de réveiller une certaine émotivité.
Le peu que je connais de Diomaye, pour avoir travaillé avec lui depuis mon adhésion au PASTEF, et l’analyse des circonstances de son intervention, me permettent de soutenir que son objectif n’a absolument rien à voir avec une certaine compréhension superficielle, voire théâtralisée de son propos qui, malheureusement, est en train de prendre de l’ampleur.
En effet, pour comprendre l’intervention du Coordonnateur du MONCAP, il faut remonter un peu plus avant que ses propos.
La journaliste Maïmouna Ndour Faye l’a invité à intervenir au moment où El Hadj Diouf a fini de salir Ousmane Sonko, le Président du parti dans lequel Diomaye est un responsable de haut niveau. Pire encore, l’avocat tente de mouiller Ousmane Sonko dans un dossier très sensible, qui risque d’être plus politique que juridique ou judiciaire.
De ce point de vue, la bataille de l’opinion devient cruciale, primordiale, comme du reste ce fut le cas dans des affaires récentes impliquant des personnalités politiques du Sénégal.
Dans cette perspective, Diomaye, après avoir rappelé des principes généraux de droit, en rendant à la justice ce qui appartient à la justice, autrement dit, examiner les plaidoiries des avocats et prononcer une sentence, part d’un exemple concret qui interpelle directement l’avocat-insulteur.
Cet exemple est pris bien évidemment pour signifier à El Hadj Diouf qu’il est mal placé pour être le Maître de la vulgarité, à cause de cette affaire gravissime d’agression sexuelle qu’il traîne.
Ah oui, avant de s’engager dans la bataille du dénigrement, il faut au moins s’assurer la maîtrise de son bas ventre.
Cependant, l’objectif principal de Bassirou Diomaye, n’est pas arrivé à terme, dans la mesure où, l’avocat, visiblement très affecté- une grande première- par cette fine pique bien millimétrée (Diomaye n’a pas improvisé) a brusquement interrompu le raisonnement de l’invité surprise du débat.
Pour comprendre véritablement l’intention de Diomaye, il faut donc avoir à l’esprit qu’il voulait partir d’un exemple pour tirer une conclusion, sur la base d’une argumentation bien réfléchie.
Cette conclusion, j’en suis sûr, allait être plus retentissante que cette piqure de rappel qui n’est qu’un tremplin.
El Hadj Diouf, contrairement à ce qu’il laisse apparaître, est en réalité un être humain qui traîne des faiblesses sentimentales. L’avocat-insulteur a stoppé le débat, justement pour éviter d’entendre la suite.
Chacun a son talon d’Achille !
Dr. Amadou SOW
Pôle Formation et Débats – Ecole du Parti – PASTEF