Dans le tumulte des luttes politiques, il est tentant pour certains de puiser leur énergie dans la colère, la rancœur, voire la haine. Pourtant, bâtir une action politique durable et légitime sur la haine, c’est poser les fondations d’un édifice instable et dangereux.
La politique doit être portée par des idéaux, des visions de société, des projets de transformation. Elle doit rassembler, éclairer et élever. La haine, elle, divise. Elle caricature les adversaires, attise les ressentiments, réduit le débat d’idées à une guerre de personnes. Or, un peuple ne peut se construire dans la peur ou l’hostilité de l’autre.
Faire de la haine un moteur politique, c’est refuser le dialogue démocratique. C’est renoncer à convaincre pour mieux dominer. C’est transformer l’adversaire politique en ennemi à abattre. C’est accepter que la violence symbolique, verbale ou physique prenne le pas sur le débat, sur la raison et sur la vérité.
Notre responsabilité, en tant qu’acteurs politiques ou simples citoyens, est de refuser cette dérive. Nous devons opposer à la haine l’éthique de la responsabilité, à l’invective la force des arguments, à l’intolérance la diversité des opinions. La politique, quand elle est portée par l’amour de la patrie, le souci du bien commun et le respect de l’humain, devient un outil de construction, de paix et de justice.
Construisons une politique de convictions, non une politique de vengeances. Car c’est dans l’unité, le respect et la solidarité que naît la vraie force d’un peuple.
Alassane Ndiaye, PASTEF Pikine