Jeunesse sénégalaise aux-temps-tic : Internet sans mode d’emploi (Par Salimata Dieng)
Nous sommes cette jeunesse tête baissée, utilisant nos doigts pour surfer sur facebook, instagram, Snapchat, Tik Tok, disons simplement les réseaux sociaux. Nous sommes, cette jeunesse qui ouvre des brèches sur tout: du tintamarre des folies de Pawlish au « voyez-moi » de Niang « cc sinap ». Par ricochet, la jeunesse sénégalaise est celle qui chantonne et fait chantonner « liki liki lam faya » avec une pléthore de commentaires. Sous nos tropiques encore, d’autres qualifiés d’intellectuels veulent nous faire avaler un combat où ils ne maîtrisent pas les grandes lignes: le féminisme.
Et là, ça devient beaucoup plus intéressant au moins on y évoque des questions sociales primordiales notamment les inégalités socio-économiques. Mais force est de constater que, si les jeunes de l’autre camp réussissent à leur manière qu’on le veuille ou non à nous faire danser ou adopter des termes plus ou moins anodins, d’autres ont la manie de nous faire croire que le féminisme est une volte-face de la féminité non et non!
Certaines féministes, je parle bien des femmes je persiste maintiens et signe qu’elles ne maîtrisent pas les grandes lignes de leur combat parce que très souvent, elles ont la propension à ramener le débat à un duel entre l’homme et la femme. Le féminisme est tout simplement pour l’égalité des chances, il lutte avec hargne contre les injustices sociales telles que les violences basées sur le genre. Si on s’en tient simplement à cette référence; qui d’entre nous désireux de vivre dans une sphère où en amont et en aval on privilégie l’humain et respecte ses droits sans se réfèrer au genre n’est pas féministe ? Être féministe c’est être d’ores et déjà hommiste. Les jeunes féministes gagneraient mieux à contextualiser leur lutte qui cohérence pour cohérence devrait s’arc-bouter sur nos réalités socio-culturelles. Le féminisme sénégalais oui chaque peuple doit avoir son féminisme du moment où les pratiques sociales sont intrinsèquement particulières. A mon sens, le féminisme sénégalais ne doit être ni trop traditionnel ni trop moderne.
En résumé, les jeunes sénégalais aux temps-tic perdent trop du temps sur des choses futiles, pire sur des choses dont ils n’arrivent pas à cerner les contours, ça tire à hue et à dia.
En sus, les débats sur la toile prouvent derechef et à suffisance que nos gouvernants ont échoué en matière de formation et de politique d’emploi. Par conséquent, nous avons une jeunesse qui verse dans l’amateurisme, qui est à fond dans les dialectes « lii comme guerre, niarel lay done bamou beuri dolei, tay samay noone douniu agne seine xol dou nexx, mane rek si xalei, laneeee, foooonéé ».
Et vous les médias vous en faites quoi? Vous préférez que les gens restent estomaqués sur les inepties de Mame Gor Diazaka , le « saw lal de Pawlish » que d’éclaircir la lanterne des sénégalais sur le concept de féminisme par exemple. Et nous jeunes connectés, tels des moutons de panurges nous suivons j’allais dire agrémentons le débat avec beaucoup d’imaginations tant hilarantes. Hélas, certains n’ont toujours pas compris que les médias sont trop dans le sensationnel surtout les sites internet.
Chers jeunes et votre responsabilité? Vous préférez les potins, les nouvelles danses aux questions sociales(précarité, viol, vol, détournement de deniers publics..).
A ces jeunes pimbêches souffrant de l’hémiplégie intellectuelle prompt rétablissement le pays a besoin de tous ses dignes fils!
Chers gouvernants faites un effort offrez nous des conditions de travail selon nos domaines de prédilection les jeunes flânent.
Nous avons du talent, de l’engagement du sens de la responsabilité, de l’expertise, de la compétence à vendre pour un Sénégal économiquement bien portant.
Voilà d’ailleurs la jeunesse authentique qui se démarque ou saurait se démarquer des jeunes aux temps-tics.
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Jacques Chirac, Sommet de la terre 2 Septembre 2002,Johannesburg
Salimata Dieng