vendredi 29 mars 2024
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Jeudi Noir N° 53 : Enquête BBC au Sénégal, un Tsunami national

Tsunami national au Sénégal ! Le rapport de la BBC a confirmé avec force les révélations du livre de SONKO. Pire, il a enfoncé le clou avec la révélation d’Agritrans, société qui aurait selon elle, comble de la sorcellerie, tenté de capter des fonds sous le prétexte de taxes nationales !

Quand on sait que les taxes sont créées pour la satisfaction des besoins des populations, alors on comprend que là on atteint un niveau très sensible qui touche à la « mystique » républicaine. La corruption, la concussion, les dérives en tous genres, nous en avons vu depuis des lustres et de toutes les couleurs, au point que même le livre de SONKO n’avait pas pu soulever l’ire des populations.

Pourtant l’essentiel y était dit dans cette affaire de pétrole au Sénégal : décret présidentiel d’octroi de deux contrats sur la base d’un faux rapport du ministre de l’énergie, contrat octroyé à une société Petro tim qui n’avait aucune expérience alors que les règles du code pétrolier sont claires en la matière et auraient du l’éliminer. Comble de l’entendement cette société n’ a existé réellement qu’après la signature de son contrat… oui, oui ! Tout y est dans ce livre ! Mais les montants annoncés ici sont astronomiques, le tout sur une base FAUSSE, totalement illégale. En effet, tous ces montants cités, s’ils sont avérés, sont assis sur un contrat illégal, celui de Petro Tim.

C’est la raison pour laquelle j’affirme que ceux qui réclament les sommes données par BP ont tout faux. Que BP ait donné des sommes importantes à Timis Corporation et se soit engagé à lui en donner encore plus comme royalties (10 millions de dollars sur 40 ans) ce n’est pas notre problème.

Ce qui est notre problème c’est de faire annuler ce faux contrat donnant les 2 blocs à Petro Tim ! Oui c’est bien cela qui devrait concentrer nos efforts. Puis on les laissera régler leur différend entre eux, c’est leur affaire.

Je suis pantois quand je lis le chronogramme donné par la porte parole du gouvernement : finalement après 2 mois de vérifications et de contrôle de conformité des procédures le président a signé les deux décrets portant attribution des blocs de Cayar off shore profond et St Louis Off shore profond ! What ???

Comment a-t-on pu laisser passer une telle attribution alors que le Code pétrolier ne le permettait pas, cette société n’ayant clairement pas l’expérience, ni les moyens financiers ? Cela révèle à tout le moins de graves failles administratives préjudiciables à la protection des intérêts de notre pays.

J’ai été aussi sous le choc quand je vois que : le contrat est signé avec Petro-Tim en juin 2012 mais c’est Timis Corporation qui reprend tous les droits liés à ces blocs dès avril 2014 et qui ensuite demande à l’Etat l’autorisation de les revendre dès avril 2017, empochant par cette formule des montants importants ! C’est de la haute voltige d’intermédiation ! Timis Corporation qui pourtant avait respecté la règle de faire créer une société locale Petro-Tim Senegal SAU – on se demande à quoi sert cette disposition – ne s’est pas gênée de récupérer les droits sur les blocs et de les revendre sans coup férir et sans, aux dires du gérant de Petro-Tim Sénégal, en informer ce dernier. Devant des équations aux nébuleuses encore nombreuses, devant l’ampleur des enjeux financiers, devant la réputation du Sénégal sur le marché international du business mais aussi sur le plan diplomatique, devant la souffrance des populations qui espèrent bénéficier des retombées futures de son pétrole et de son gaz, le minimum serait que :

  • Aliou Sall démissionne de ses fonctions nominatives actuelles,
  • le Procureur s’auto-saisisse pour diligenter une instruction,
  • l’Assemblée nationale lance une enquête parlementaire pour apporter les éclaircissements attendus.

En attendant, ces rebondissements nous obligent à modérer notre bonne volonté d’aller à un dialogue vicié. On ne peut se mettre à table dans des conditions impropres tout de même !

Allons donc nous nettoyer les mains d’abord, puis remettons nous à table. Le débat d’idées reste en effet incontournable dans une démocratie majeure. Je crains cependant qu’aujourd’hui nous devrions nous concentrer exclusivement sur les conditions d’organisation des prochaines Locales, pour ne pas aller vers un nouveau report dont les conséquences pourraient être néfastes pour la stabilité des collectivités territoriales et du pays.

Que Dieu protège notre pays.

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