Hajar, la femme du prophète Ibrahim Paix et salut sur lui : L’héritage d’une femme noire croyante, de la mère patiente, source de vie.
Chaque année, à cette période du pèlerinage à la Mecque, on se souvient de l’histoire d’une personnalité particulière dans notre communauté qui, par une présence discrète évoque celle de nos mères et grand-mères. Cette femme est Hajar, la mère d’Ismaïl, épouse d’Ibrahim, arrière-grand-mère de notre prophète Mohammed Paix et Salut sur eux, et donc mère spirituelle des musulmans.
Il est important de se rappeler de son histoire en ces jours du mois de Dhul-Hijjah. Premièrement, car il correspond au mois islamique du pèlerinage, un pilier de l’islam qui n’existerait pas sans le sacrifice et la foi d’Hajar.
Et deuxièmement, Hajar, cette jeune femme d’origine Égyptienne qui selon certains chroniqueurs était une princesse africaine capturée par Pharaon, a donné naissance à la lignée prophétique par dessein divin.
Agar, la même citée dans la Bible, fut abandonnée avec son fils Ismaël par son époux Ibrahim paix et salut sur eux pendant les moments les plus difficiles dans une terre isolée et aride, qui serait plus tard connue sous le nom de la Mecque.
La mère croyante qu’elle était demande à son époux « Où vas-tu en nous laissant dans cette vallée où il n’y a ni humain ni objet ? » Elle lui dit : « Est-ce Dieu qui te l’a ordonné ? » Il répondit : « Oui ! » Elle dit : « Alors, Il ne nous abandonnera pas ! » et elle s’en retourna.
Quand elle vit son fils souffrir de soif, elle se dirigea vers la montagne la plus proche as-Safa puis jusqu’à la vallée où elle ne vit personne, puis retourna vers al Marwa. Un trajet qu’elle répéta sept fois avant de recevoir le secours de Dieu à travers l’apparition d’un ange qui frappa avec son aile jusqu’à ce que jaillisse de l’eau pure et douce appelée Zam Zam.
C’était donc autrefois l’histoire d’une femme qui se tenait là, seule avec son bébé, tous deux assoiffés. L’histoire d’une jeune femme exceptionnelle dans sa foi, dotée d’une grande force de caractère et de courage, pour vaincre ses peurs et survivre dans ce désert aride.
Aujourd’hui, ce même désert se remplit de millions de personnes, des hommes et des femmes venus du monde entier qui répètent les mêmes va- et vient en invoquant Allah, entre le mont Safa et Marwa, un acte obligatoire pour remplir le cinquième piller de l’Islam.
L’histoire de Hajar, c’est l’histoire et le parcours extraordinaire d’une maman perdue devenue gardienne de la source de vie, l’eau ; d’une femme immigrée involontairement (Hajar signifie « l’immigrée ») devenue la mère des croyants, celle qui transmet la foi et les valeurs essentielles du monothéisme.
Soukeyna Ly