mardi 8 octobre 2024
Politique

Dialogue politique : Aly Ngouille Ndiaye livre les termes de référence

En prélude au dialogue politique du 28 mai prochain, Aly Ngouille Ndiaye, a présidé hier, jeudi, la réunion marquant le démarrage des concertations et la présentation des termes de référence

En prélude au dialogue politique prévu le 28 mai prochain par le Président de la République, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Aly Ngouille Ndiaye, a présidé hier, jeudi, la réunion marquant le démarrage des concertations. Il s’agissait de la présentation des termes de référence en vue de recueillir de propositions d’amendements. L’opposition (du moins une partie de l’opposition) qui était présente n’a pas manqué de fixer ses préalables, à savoir une personnalité neutre en charge des concertations.

L’évaluation de l’élection présidentielle du 24 février dernier, le fichier électoral, les modalités d’organisation des élections locales et la détermination du chef de l’opposition, l’autorité dont dépend l’organe de gestion des élections, le mode d’élection du maire, la perspective du maintien à date échue des élections locales fixées au 1er décembre 2019 ou à défaut leur probable report. Tels sont les sujets sur lesquels les acteurs politiques vont discuter à l’occasion du dialogue politique prévu le 28 mai prochain.

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Aly Ngouille Ndiaye, a présidé hier, jeudi 8 mai, une rencontre préparatoire en vue des propositions d’amendement aux termes de référence. C’était en présence de plusieurs acteurs politiques aussi bien de la majorité présidentielle que de l’opposition. Selon Aly Ngouille Ndiaye, il existe trois pôles pour le dialogue. Il s’agit du pôle de la majorité, de celui de l’opposition et de celui des non-alignés avec l’assistance de la société civile « pour qu’on amende le projet des termes de référence et qu’on définisse un code de conduite pour la suite du temps ». Il a ainsi regretté l’absence du Parti démocratique sénégalais (Pds) au dialogue. « Si vous ne participez pas, votre préoccupation ne sera pas prise en compte. Elle ne sera pas défendue. Je pense qu’il faut venir participer dans l’intérêt du pays et dans cette participation, s’abstenir de récuser le ministre de l’Intérieur parce que le ministre de l’Intérieur lui-même ne dirige pas les débats », a déclaré le « premier flic du Sénégal ».

Concernant l’autorité en charge des élections, Aly Ngouille Ndiaye pense que c’est un sujet sur lequel les acteurs vont discuter. « Si vous voyez les termes de référence, on en a même parlé. Ça veut dire qu’on n’est pas fermé à ça. C’est un sujet qui n’est pas un tabou. C’est des concertations qui sont ouvertes dans les différents pôles »,  a fait savoir Aly Ngouille Ndiaye avant de préciser qu’à « la date d’aujourd’hui, les élections locales sont encore retenues au 1er décembre mais les acteurs politiques peuvent en discuter et choisir librement est-ce qu’on veut les maintenir ». Les propositions d’amendements aux termes de référence devront être envoyées au plus tard le 15 mai prochain.

REACTIONS… REACTIONS…

MOCTAR SOURANG, COORDONNATEUR DU FRONT DE RESISTANCE NATIONALE (FRN) : «Nous proposons la mise en place d’une commission paritaire indépendante et équidistante»

« Le Front de résistance nationale s’est réuni afin de statuer sur l’invitation relative aux concertations dans le cadre du dialogue. Après de larges concertations, nous avons décidé, d’une part de réaffirmer notre disponibilité au dialogue en matière électorale pour restaurer par cette voie la démocratie sénégalaise, d’autre part, nous proposons la mise en place d’une commission paritaire indépendante et équidistante des partis politiques dirigée par des personnalités indépendantes choisies d’un commun accord. Nous avons expérimenté ce format, malgré cela à chaque élection, il y a des problèmes. L’expérience d’un passé récent doit servir à quelque chose. A chaque fois qu’on a fait ce schéma-là, il y a eu des contestations. La seule fois où on a eu un consensus fort dans ce pays-là, c’est quand on a choisi des personnalités indépendantes, équidistantes des partis politiques pour conduire ces négociations. Nous sommes pour le dialogue mais ce schéma ne nous convient pas ».

AMSATOU SOW SIDIBE, MOUVEMENT CAR LENEEN : «Il faut une instance avec des personnalités qui ont autorité…pour gérer ces concertations»

« Nous avons eu des élections problématiques mais ce n’est pas la seule préoccupation des Sénégalais et des Sénégalaises. Les élections oui mais il y a d’autres grandes questions qui interpellent la nation entière. La question de l’éducation par exemple, la question de la gouvernance des ressources naturelles, le pétrole, le gaz, la réforme des institutions. On doit par exemple voir quel est aujourd’hui le rôle de l’Assemblée nationale qui est la représentation populaire. Donc, à ce niveau-là, il y a des problèmes. Ne parler que des élections, c’est intéressant mais c’est largement insuffisant. Ensuite, nous sommes en train de poser la question de savoir qui va être en charge de l’orientation, de l’organisation du suivi de l’évaluation des concertations ? Ça ne peut pas être le ministre de l’Intérieur. Il faut un organe. Nous avions proposé un comité d’observation de la concertation. Le Front a proposé une commission cellulaire. En tout cas, il faut une instance avec des personnalités qui ont autorité dans le pays pour gérer ces concertations. Nous voulons des concertations utiles. Tout ce qui s’est passé jusqu’ici n’avait pas produit des résultats escomptés ».

ISSA SALL, PARTI DE L’UNITE ET DU RASSEMBLEMENT : «L’administration ne doit pas modérer le dialogue, mais une personnalité neutre»

« Nous voulons participer au dialogue, c’est pourquoi nous sommes venus ici. L’autre point, c’est qui va modérer le dialogue ? Pour le Front dans lequel je fais partie, l’administration ne doit pas modérer le dialogue. C’est une personnalité neutre qui doit le faire à qui nous avons confiance. Tout le monde va participer au dialogue et ce ne soit pas seulement à propos des élections. Ce n’est pas deux mots qui viendront à bout de nos maux. C’est pourquoi nous sommes d’accord pour le dialogue mais on veut avoir des personnes qui coordonnent le dialogue ».

MAMADOU DIOP DECROIX, AJ/PADS : «Naturellement, nous sommes prêts à aller aussi loin que possible»

« Le plus important, c’est comment traiter ces questions et là-dessus, le problème des modérateurs qui seraient des personnalités indépendantes, des gens capables de dire au Président Macky Sall, ce n’est pas ça, capables aussi de dire à l’opposition que ce n’est pas ça. Ce sont des personnalités comme ça dont nous avons besoin. Elles existent dans le pays. Naturellement, le ministère de l’Intérieur jouerait un rôle important. Nous avons combattu depuis 2014 les règles consensuelles qui ont été sabotées par le régime en place. Si aujourd’hui, la volonté de se retrouver est exprimée, nous avons le devoir d’explorer cette volonté-là. Naturellement, nous sommes prêts à aller aussi loin que possible pour que les problèmes soient réglés. Si en cours de route, nous  apercevons que c’est du dilatoire ou on cherche à nous rouler dans la farine, nous le dirons aux Sénégalais et nous partirons ».

BENOIT SAMBOU, RESPONSABLE POLITIQUE DE L’APR : «On ne saurait dénier au ministre… d’être le maitre d’œuvre du dialogue politique»

« A travers les élections présidentielles passées, notre pays a fait un pas très important dans la consolidation de la démocratie. Il faut que nous évitions ici la désinformation et les amendements. On ne saurait dénier au ministre en charge des élections d’être le maitre d’œuvre du dialogue politique. Il y a maintenant le cadre de concertations où nous, les acteurs politiques, nous choisissons celui qui va mener la concertation et lors de la dernière concertation, c’est l’opposition elle-même qui a fait les propositions. Il ne faut pas désinformer les Sénégalais, il ne faut pas faire des amendements. L’autre chose, il faut que l’opposition comprenne que ce format qui nous a valu d’organiser ces élections saluées par la classe politique, les Sénégalais, le monde entier  ne saurait être changé parce que c’est le format que nous avons choisi.  C’est la somme des propositions des différents acteurs politiques. Nous demandons à ce que le format soit validé maintenant parce que cela nous a valu beaucoup de succès ».

DJIBRIL GNINGUE, COLLECTIF DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE POUR LES ELECTIONS : «Poursuivre notre démarche de facilitation et de médiation»

« Je voudrais dire que la société civile s’est réunie à l’effet d’examiner la convocation du ministre à des concertations dans le cadre du dialogue politique appelé par le Président de la République. A cet égard, nous avons retenu trois grandes décisions. La première décision, c’est de poursuivre notre démarche de facilitation et de médiation entre les différentes parties prenantes au dialogue politique jusqu’à ce que les conditions d’un dialogue inclusif et sincère soient remplies. La deuxième décision, c’est de terminer le processus d’évaluation de l’élection présidentielle que nous avons entamé pour en tirer toutes les leçons. La troisième et dernière décision, c’est de prendre des initiatives aussi dans le sens d’améliorer la démarche pour un dialogue politique productif mais également dans le sens de faire des propositions de réformes politiques et institutionnelles permettant de faire avancer notablement le dialogue politique relatif au processus électoral ».

ALY NGOUILLE NDIAYE SUR LE SUPPOSE RENFORCEMENT DE SES PREROGATIVES, SUITE A SA RECONDUCTION COMME MINISTRE DE L’INTERIEUR : «Il n’y a rien de nouveau»

« Il n’y a rien de nouveau ici. Ce pouvoir-là, le l’ai trouvé ici, peut-être que mes prédécesseurs l’ont trouvé ici, mon prédécesseur l’avait. C’est pourquoi, je n’ai pas de pouvoir nouveau. C’est le même pouvoir en 2017 quand j’ai été nommé, il n’y a rien qui a changé dans le décret », a déclaré Aly Ngouille Ndiaye après de nouvelles attributions par décret pour lui pour mener à bien sa mission de sécurisation et de protection des citoyens et leurs biens. Un décret qui permet désormais au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique de pouvoir mobiliser la Gendarmerie. (Sud Quotidien)

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