jeudi 25 avril 2024
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De ces forces intérieures qui manipulent quelques Sénégalais pour abandonner la résistance

Dans une démocratie, les divergences politiques se manifestent par l’expression d’opinions multiples et parfois contradictoires. Mais cette diversité ne doit jamais se transformer en tromperie. Une communication malhonnête concoctée par des professionnels peut y être insidieusement présente.

Le médiateur de la République, Alioune Badara Cissé, s’est exprimé sur la contestation populaire ayant conduit aux manifestations ces derniers jours sur l’ensemble du territoire sénégalais. Un message qui interpelle le Chef de l’Etat dans la nécessité qu’il doit avoir d’écouter le peuple mais surtout d’entendre et de décrypter le message de sa jeunesse.

Malheureusement, cette sortie vient après celle catastrophique et va-t-en-guerre du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, Antoine Diome, du Président du Conseil Economique Social, Idrissa Seck, et du Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Aissata Tall Sall. Ces trois interventions peuvent être différemment appréciées, avec des degrés de sincérité plus ou moins profonds, mais tous vont s’appesantir sur quelques éléments de langage communs.

D’abord, ils parlent de terrorisme, insurrection, collaboration avec des forces obscures étrangères, gourou manipulateur, groupuscules djihadistes armés aux frontières du Sénégal… Et ils font comme si ces maux sont subitement apparus, ou sont la conséquence immédiate de la contestation populaire. Dans tous les cas, ils essaient tous d’établir un lien direct entre les manifestations et ces risques.

Ensuite, aucune de ces interventions ne donnent des solutions immédiates à la crise qui risque d’installer le pays dans une instabilité. Tous taisent les arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes, les violations des libertés de réunion pacifique et de liberté d’expression, les violations des droits du député Ousmane SONKO protégé par son immunité parlementaire. Personne ne parle de toutes les graves charges et chefs d’accusation que l’instigateur de la crise, le régime de Macky SALL, tente de coller au leader du parti PASTEF, accusations qui relèvent exclusivement d’intentions politiques et de tentative de liquidation d’adversaire. Idrissa SECK tente même de faire croire malhonnêtement que la crise découle du refus de Ousmane SONKO de répondre à la justice, alors même qu’il a été kidnappé sur le trajet pour répondre au juge.





Dans toutes ces interventions, il s’est agi de jouer une comédie médiatique destinée au grand public, aux institutions internationales, avec des phrases simples, dépourvues de réalité, mais comportant des mots qui choquent et qui sont facilement mémorisables. Les messages deviennent ainsi un élément d’une stratégie de communication créée de toutes pièces par des spécialistes et des professionnels pour faire peur.

La manipulation de l’opinion publique sur toutes les plateformes de médias sociaux et sur toutes les chaînes de télévision constitue un risque majeur pour la démocratie, pour nos libertés et pour la sécurité de notre pays. Il n’existe pas de démocratie véritable que dans l’honnêteté et la transparence.

Le peuple finira par prendre le dessus et aucune manipulation, aucune force de répression, aucune milice, aucun groupe de nervis ne peut l’arrêter. Une issue possible pour sortir de la crise est que le Président Macky SALL écoute le peuple sénégalais qui lui parle depuis très longtemps, qu’il lui parle et qu’il appelle au calme avec à la clé des actes de leadership forts et constituants de la paix civile : libérer le Président Ousmane SONKO, renoncer sans ambiguïté à une possibilité de troisième mandat, lever le couvre-feu et permettre aux sénégalais de vaquer à leurs occupations et gagner leur vie, reprendre en main la vaccination et la lutte contre la pandémie du COVID… Jamm ne ñoy.

Je vais emprunter une expression du journaliste Siré SY qui s’adressait à son « frère » de Président Macky SALL et qui lui disait « Monsieur le Président, faites preuve de sagesse, ce n’est pas de la faiblesse, faites preuve de justesse en plus de justice, faite preuve dans l’intelligence politique et stratégique au lieu de faire dans l’ingénierie judiciaire. L’avenir et le devenir de ce pays est entre vos mains ».

Abdou SONKO

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