lundi 29 avril 2024
Contributions

S’affranchir de la domination…..

La sagesse wolof le dit bien « ragal péete day wàññi wërsëg ». Appliqué à l’échelle de la société sénégalaise, cette maxime donnerait ceci : le choix entre « l’opportunité de s’affranchir de la domination et de la tutelle coloniale française » et « l’indifférence pour continuer à enrichir un clan tandis que le Sénégal continue à végéter dans le sous-développement économique et la misère sociale». « Vivre au Sénégal d ‘aujourd’hui signifie être partisan ». Le choix entre le justice et l’injustice, entre l’honnêteté et la malhonnêteté, entre la vérité et le mensonge, entre l’hypocrisie et la sincérité, entre des options crédibles de développement et des leurres démocratiques, entre la souveraineté et l’asservissement. On ne peut pas exister seulement comme des citoyens indifférents à la chose politique et être étrangers ou absents des moments décisifs de la cité. Car SI ON NE FAIT PAS LA POLITIQUE, LA POLITIQUE NOUS FAIT ET ELLE VA PASSER TOUT SON TEMPS A NOUS DEFAIRE. Celui qui vit vraiment ne peut qu’être citoyen, et prendre parti, soit par les urnes ou en amont dans la sincérité du jeu démocratique. L’indifférence assumée c’est l’inconscience, la lâcheté, ce n’est pas la vie. L’indifférence est le « grain de sable » dans la machine de la lutte des peuples. C’est un frein pour toute rupture et pour la révolution. Elle tue et décourage les héros et quelquefois les fait renoncer à l’entreprise héroïque. Ce que veut le régime de MS, ne s’est pas produit parce que quelques-uns (le clan BBY et les colons) ont voulu que cela se produise, mais parce que la masse des sénégalais a abdiqué devant sa volonté, a laissé faire, a laissé s’accumuler les frustrations, a laissé promulguer des lois scélérates que seule la révolte fera abroger (loi sur le parrainage, article L30 et L31 du code électoralismes), a laissé accéder au pouvoir des hommes corrompus et adeptes de la prostitution intellectuelle, que seule une bourrasque pourra renverser. Ce qui nous guette et qui risque de se produire, le mal qui va s’abattre sur nous tous, ne sera pas seulement dû à l’initiative des tenants du régime. Ce qui le rendra possible c’est l’indifférence et la neutralité coupables et même complices de l’élite (presse, justice, universitaires, etc.) et de beaucoup de nos leviers sociaux (guides religieux, coutumiers, etc.). La fatalité qui semble dominer notre histoire politique et notre quête interminable de souveraineté (un éternel recommencement, mais le cycle se répètera autant de fois que nécessaires) n’est pas autre chose justement que les effets anesthésiants de cette indifférence, de cet absentéisme, de cette soit disante neutralité. Des faits sont concoctés et mûris dans l’ombre, par quelques-uns, qu’aucun contrôle ne surveille, qui tissent la toile de la vie collective sénégalaise, de notre destinée à tous, et la masse l’ignore, parce qu’elle est distraite ou parce que ceux qui en ont la responsabilité se sont tus, toute honte bue. Le destin de notre Sénégal à cette époque est manipulé selon les intérêts, les ambitions et les passions personnelles du clan de MS et de petits groupes, et la masse des sénégalais ignore comment leur ressources sont bazardées. L’APR, a appliqué avec zèle toutes les exigences de Macky Sall en matière de stratégie de screening et de réduction de l’opposition à sa plus simple expression (liquidation d’adversaires politiques crédibles aux joutes électorales), de prédation foncière, de vols des deniers publics, de manipulation de la justice et d’hypothèque de la souveraineté nationale, donc impopulaire. Ce qui au final ne fait que faciliter la tâche à la France qui, faute de pouvoir continuer sa domination économique et militaire sur son pré carré africain pourra compter sur ces valets tropicaux pour maintenir la domination et donc la dépendance. L’ancienne puissance coloniale, garante de notre monnaie le CFA est toujours en embuscade, comme à l’accoutumée, pour s’accaparer nos ressources, quitte à favoriser le chaos (le scenario libyen). JFK disait avec sagesse que « à vouloir étouffer les révolutions pacifiques on rend inévitables les révolutions violentes » et l’histoire nous apprend chaque jour qu’une dictature, comme un volcan, ne peut engendrer rien d’autre qu’un énorme phénomène naturel, une éruption sociale dont nous tous serions les victimes, celui qui l’a voulu et celui qui ne l’a pas voulu, celui qui savait et celui qui ne le savait pas, celui qui avait agi et celui qui était indifférent. Certains se cacheront pitoyablement, d’autres jubileront avec gaieté, mais certains se demanderont: et si j’avais fait suffisamment valoir mon rôle de régulateur social, fait valoir moi aussi mon devoir, si j’avais essayé de faire valoir ma volonté, mon conseil, si j’avais décliné sans ambiguïté ma position, si j’avais assumé la sagesse qui est attendue de ma position, si je n’avais pas craint de perdre mes intérêts, si j’avais seulement pensé à ces jeunes qui suivent les ressources volées à leur patrie et qui défient l’océan pour un mieux-être légitime, si j’avais pris l’option de « Servir mon peuple et faire rentrer mon pays dans le rang des meilleures nations du monde» au lieu de – Voler l’argent de l’État, enrichir mes amis et mes parents, appauvrir mon pays, et en conséquence mettre mon peuple dans la misère » (Le Choix de Lee Kuan Yew, l’Homme qui a fait Singapour), si j’avais imaginé un seul instant qu’en manquant ce tournant historique mon peuple devra encore attendre 40 ans pour retrouver cette hypothétique opportunité (la conjonction actuelle sans précèdent, risque de ne pas se répéter), si j’avais seulement l’intérêt de mon peuple comme leitmotiv, si seulement nos illustres pères étaient vivants (Thierno Souleymane Baal, Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, Baye Lahat Mbacké, et j’en passe), si l’esprit des femmes de Nder et de Aline Siloé Diatta était ressuscité, serait-il arrivé ce qui est arrivé? Mais personne ou presque ne se sentira coupable de sa neutralité suspecte, de son indifférence complice, de son scepticisme coupable, de ne pas avoir prêté son intelligence, sa force, ses ressources et son activité à ces groupes de valeureux citoyens, femme, jeunes et vieux qui, précisément pour éviter un tel désastre, combattaient, et se proposaient de se battre pour la souveraineté définitive de notre cher SENEGAL, SUNU GAAL, GII ÑU BOKK, SUNUY MAAM YU JÀMBAAR YI, YU BAAX YI, BÀYYIL NU KO FI, TE NU WAR KOO DEFAR NGIR SUNUY DOOM AK SUNUY SËT AK SËTAAT

 

Dr MBEMGUE

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