Quand Thierno Bocoum, Président de l’énigmatique et lilliputien Mouvement AGIR fait tomber le masque…
S’il y a une constante qui permet de cataloguer une certaine opposition de l’opposition significative et véritable c’est celle d’une insupportable surenchère. Franchement nous ne pouvons comprendre comment peut-on s’arroger le droit de délibérer sur la ligne d’un parti politique autonome, au point de le vouer aux gémonies parce qu’il a usé de son droit de sa libre alliance avec qui il veut. Nous ne voulons pas donner dans des attaques ad hominem contre Thierno Bocoum, dont nous avions jusque-là louer son sens de la mesure.
Qui est-il ? Qui et quoi représente-t-il pour accuser et menacer Sonko et le Pastef ? Ou le Pds et Khalifa Sall ? S’il évoque son refus de rejoindre Macky et Idy en quoi cela concerne l’unité de l’opposition ? Thierno Bocoum ne peut pas par lui-même décrocher le poste électif le plus facile. Agir son mouvement ne peut non plus décrocher rien de rien. S’il existe comme personnalité politique connue, il le doit plus à sa présence médiatique entêtée. C’est Idy qui les a fabriqués, lui et Dethie Fall, depuis qu’ils ne sont plus à Rewmi. C’est Idy le propriétaire de Rewmi qui avait choisi de leur donner une existence politique. Quand il a décidé de sceller leur sort, il les a négligés. La dernière preuve en date, c’est la colère de Dethie qui est parti pour n’avoir pas été associé aux souterraines négociations qui ont conduit au Mbourou ak Sow.
Pastef est in parti démocratique, ou le centralisme démocratique intelligent est l’outil de base de toutes les délibérations. Le Président Ousmane Sonko qui est souvent mis en minorité dans certaines décisions importantes sait de quoi nous parlons. Aussi, Pastef avec sa fusion-absorption de quatorze partis a gravi un palier historique, en s’enrichissant de fortes personnalités politiques et de grands intellectuels aux parcours exemplaires.
Qui peut croire que Diallo Diop ou Yacine Fall peuvent platement s’écraser devant Sonko ? Ils ne sont pas des ressortissants de Rewmi. Tout ce que Pastef entreprend est mûrement entrepris. Donc il apparait clair que cette ruade sur les brancards est juste un désir de marchandage maladroitement exprimé, histoire de ne pas être oublié dans le partage des responsabilités. Pastef dou parti yobaale, il est présentement la vérité politique incontestable et incontournable de la résistance contre la galaxie de politiciens apatrides qui amis le Sénégal a terre. Faire partie d’une alliance avec Pastef la locomotive garantit à coup sûr un strapontin électif. Pastef est dans le temps de l’action et du réalisme politique qui consiste à savoir que faire et dans quelle direction aller.
Donc Pastef a son agenda propre inspiré par son itinéraire dans l’opposition et son face à face avec le régime de Macky Sall. Les frémissements de l’histoire électorale récente de ce pays nous font regarder dans le rétroviseur des dernières élections. N’oublions pas, pour ceux qui ne le savent pas, que lorsqu’il était question de créer une forte alliance autour de Sonko, lors des élections présidentielles de 2019, Thierno Bocoum et tous ceux qui lui ressemblent avaient joué au dilatoire, pour finir dans les soirées dinatoires de Idrissa Seck le systemard, le Mbourou de Benno Bok Yakaar. Qui a bu boira. Qui a trahi, trahira. Et sous ce rapport Thierno Bocoum fait partie des caméléons versicolores de la politique sénégalaise, prêts à cogner à n’importe quelle porte.
Alors pourquoi attaquer Sonko ? Donc qu’est-ce que Thierno Bocoum peut reprocher à Sonko ? Le fait de l’avoir précédé dans le champs politique et de se voir dépasser par le néophyte ? Il reste à savoir si Sonko a besoin de l’opposition totale pour créer une alliance ? Assurément non. Par contre a-t-il besoin de s’allier ? Assurément oui. Mais avec qui ?
Le Pds et même le Pur ou Khalifa avec ce qui reste de Taxawu Dakar peuvent être crédités d’une constance dans leur opposition à Macky. L’expérience électorale du Pds, son implantation nationale et le lourd tribut payé pour s’être opposé à Macky malgré les défections et les trahisons subies font que ce parti peut être un allié de taille. Khalifa Sall un redoutable homme politique qui a payé de sa propre liberté travaille avec succès à remobiliser Taxawu Dakar malgré la transhumance de certains de ses alliés. Personne ne peut prétendre a quoi ce soit dans la bataille de Dakar sans l’onction de Khalifa Sall qui a mis historiquement en déroute l’attelage de Benno Bok Yakaar. La suite ce sont les déboires, les procès iniques, les entraves à sa liberté, la violation et la privation de ses droits civiques.
Quant au Pur, c’est un parti qui a une personnalité politique dont personne ne peut douter malgré la défection et le ralliement ignoble d’Issa Sall une personne d’une inconsistance légendaire. Ce parti a des militants disciplinés qui ne contourneront jamais les engagements de leur guide spirituel et politique. Serigne Moustapha Sy, quoiqu’il puisse créer la confusion sur plusieurs aspects de sa personne, met tout le monde d’accord quant à son opposition constante et résolue à Macky et a son régime. Personne ne peut dire qu’il pointe aux prébendes et jouit de rentes des animateurs actuels du système, contrairement à d’autres guides très en accointances avec Macky. Au contraire, il subit de l’acharnement.
Quant au Pastef c’est du begne begne beug.
Voilà ce qu’on peut caractériser d’embryon nucléique d’une alliance réaliste auquel peuvent s’agréger d’autres partis ou mouvements citoyens si lilliputiens soient-ils.
Donc que Thierno Bocoum fasse une révolte à genoux, crie sa détresse ou son angoisse politique, on le comprend car avec Pastef, il ne sera plus question de partage de gâteau mais partage de responsabilités.
Alioune SECK