Pourquoi les Syndicats d’enseignants acceptent-ils le sacrifice de certains élèves pour sauver l’année scolaire (Par Ismaila Goudiaby)
Le gouvernement s’active pour rouvrir les écoles le 2 Juin prochain pour les élèves en classe d’examen.
A ma grande surprise, et franchement la mort dans l’âme, je vois que tous les syndicats d’enseignants sont au pas. Ou s’ils ont tenté de s’y opposer – je n’en ai pas eu vent personnellement – ce ne pouvait être que de façon timorée. A tout le moins pas de façon aussi véhémente et soutenue que quand ils revendiquent leurs intérêts.
Doit-on sacrifier certains élèves pour sauver l’année scolaire ?
Cela fera bientôt trois mois que ma fille est à la maison. Qu’adviendra-t-il de sa scolarité ? Je m’efforce de l’astreindre à étudier tous les jours pendant au moins deux heures, afin qu’elle ne soit pas sclérosée au moment de la reprise des cours, mais ce n’est que pour cela.
Ces deux heures d’études ne peuvent nullement remplacer plus de six heures de classe auxquelles elle assistait au moins chaque jour à l’école.
Mais la véritable question est la suivante : Quel enseignant peut jamais rattraper trois mois de retard de cours sur une année ?
Ce ne sont donc tous les élèves, y compris ceux qui sont en classe d’examen, qui vont être sacrifiés. Le gouvernement en déclarera certains admis aux examens, mais à l’exception des doués parmi eux, ces élèves traineront des lacunes qui se répercuterons sur leurs futures études, mais aussi et surtout sur leur future carrière professionnelle.
Il n’y a vraiment qu’une seule solution de bon sens : invalider l’année scolaire, et que le gouvernement les syndicats d’enseignants, les parents d’élèves et les élèves eux-mêmes se préparent à une reprise en Octobre ou dès que les circonstances le permettront.
Ismaila Goudiaby
PASTEF Ziguinchor