Politique de la peur (Par Abib DIOP)
Les analystes politiques dotés de probité intellectuelle, peuvent noter la nouvelle trouvaille du camp du pouvoir, consistant à actionner la politique de la peur.
Le verrou de la catastrophe sanitaire pour imposer des actions liberticides ayant sauté, les voltigeurs de la manipulation jouent leur dernière carte, en désignant le leader de l’opposition comme le monstre qui ferait exploser la cohésion sociale.
Cette stratégie n’est pas nouvelle et Hobbes, considérait déjà que la peur de la mort violente était à l’origine du fondement du droit et de l’Etat, et qu’il était nécessaire de gouverner par la peur.
Le camp du pouvoir semble lancer la contre-offensive pour laver l’affront issu de la récente révolte populaire. Ils semblent vouloir être les acteurs principaux de la « deuxième vague ».
La politique peut être considérée comme noble, si les acteurs mettent en bandoulière la vertu et l’éthique.
Hélas, le machiavélisme semble être la référence de certains intellectuels malhonnêtes, qui mettent notre pays dans les tréfonds de l’obscurantisme.
Il est connu dans la gestion du changement, la nécessité d’insuffler la notion d’urgence pour faire adhérer plus rapidement ses cibles(Si on ne fait rien, on tend vers une catastrophe).
Le principe intangible de l’unité nationale dans le respect des spécificités culturelles de toutes les composantes de la nation, mentionné dans le préambule de la constitution du Sénégal, est bafoué par ceux la même qui devraient en être le garant. Qu’a t-on fait au bon Dieu?
La décrispation et l’apaisement de la scène politique, prétendument voulu par Macky, ne semblent pas trouver échos favorable chez ses partisans. Son discours était il de la poudre aux yeux, qui dissimule le chemin truffé d’écueils de manipulations et de mensonges, visant à instaurer la peur chez la population? Est il lui même victime d’un chantage de son entourage ou d’autres lobbies? Cette hypothèse n’est pas à écarter, si l’on connaît les enjeux d’une probable chute du pouvoir, qui risque de faire un effet domino au niveau de la cour du prince.
La surmédiatisation de cette politique de la peur, finira par « immuniser » Pastef, qui résiste de mieux en mieux et qui ne pourrait recevoir pires coups des gladiateurs d’en face. Comme disait Nietzsche, ce qui ne tue pas rend plus fort!
Pastef sera gagnant à tous les coups. Le capital sympathie de son leader augmentera, le peuple le verra comme victime d’injustice et considera les tenants du pouvoir, insensibles à leurs besoins latents, au détriment d’une farouche volonté d’éliminer un opposant politique.
Abib Diop