Locales 2022 : les dés sont pipés (par Boubacar BA)
Les élections locales 2022 s’annoncent compliquées. La tendance, vaille que vaille à contrôler la majorité des communes et départements de la part du pouvoir, est la pomme de discorde. Cette situation était à prévoir, elle a commencé depuis les inscriptions sur les listes électorales où nous avons noté beaucoup de transferts d’électeurs et de magouilles dans la délivrance des certificats de résidence. Alors, faut-il pour cela accepter, comme en 2019, d’être conduit docilement aux abattoirs ?
Je pense au contraire, qu’il faut mettre fin à l’aventurisme politique d’un homme aux abois, qui a perdu la confiance de son peuple depuis l’affaire du pétrole et du gaz. Il faut se dresser sur son chemin et poser des actes concrets crescendo pour le contraindre à quitter le pouvoir en 2024.
La lutte pour l’abandon des poursuites judiciaires de Barthélémy Diaz ne doit pas éclipser la principale revendication sur la table, celle de la régularisation des listes rejetées. Sinon, nous nous acheminons tout simplement vers une mascarade électorale.
Pour rappel, en 2019 nous l’avons laissé seul organiser les élections présidentielles, il a choisi les candidats qu’il a voulu et a donné des résultats à faveur. Les Sénégalais ont accepté sans rechigner. Il va refaire la même chose. C’est exactement ce que faisait son mentor Abdou Diouf, au lendemain de chaque élection truquée, il réprimait avant de tendre la main aux opposants pour un dialogue, cette sournoiserie lui a permis de survivre pendant vingt ans. Le Président Macky Sall est dans le même sillage. Si l’on n’y prend pas garde, il va tuer cette démocratie acquise de haute lutte par le peuple sénégalais.
Le PASTEF est considéré, à tort par une certaine opinion malveillante, comme étant un parti violent, c’est un préjugé. Les PATRIOTES combattront toujours l’injustice et les déprédations économiques de notre pays, si c’est qu’on appelle violence, alors nous l’assumons. Barthélémy Diaz l’étiquette révolutionnaire qu’ils nous collent n’est pas choquante, pour vu que nous ne soyons pas assimilés à ces barbudos à la kalachnikov dans le Macky pardon je veux dire le maquis. Mais plutôt à ces vaillants descendants de El hadj Omar Tall qui a résisté à l’impérialisme culturelle et religieuse de la France, de Lat Dior Goné Latir Diop qui a compris que le chemin de fer était un moyen d’occupation et d’exploitation de son Cayor natal, de Alboury Ndiaye qui a compris qu’il fallait délocaliser la résistance, de Aline Sitoé Diatta qui a, par la non-violence, fait trembler le colon. La liste est longue on peut citer d’autres encore.
Nous sommes révolutionnaires, parce que justement, notre mission première est de détruire ce système néocolonial, qui nous maintient dans un esclavage librement consenti par ceux-là même, qui se faisait pompeusement appeler père de l’indépendance ou père de la nation. Malheureusement ce système est encore plus vivant qu’il ne l’était. La France, depuis des siècles, ne fait que téter au sein noir, elle doit être sevrée maintenant.
Les malheureux évènements de Mars 2021 sont exploités par des personnes malévoles pour présenter le PASTEF et son leader comme des va-t-en-guerre en passant sous silence la grossière machination de viol source de la violence et de la répression aveugle qui s’en est suivie. Ces esprits vils sont dans la logique de blanchir, de manière éhontée un régime factieux qui ne prospère que dans le désordre. Rien ne peut justifier cette utilisation disproportionnée de la force contre des manifestants non armés et ce bain de sang. Un Tribunal et une commission nationale d’enquête s’imposent, comme dans les pays normaux, pour situer les responsabilités. Que les prêcheurs de « Paix et de Vérité » se calment les PATRIOTES ne sont pas des pourfendeurs de la République. Bien au contraire ils entendent la servir loyalement.
Nous invitons la coalition YAW d’être très vigilante, ces locales serviront de laboratoires pour expérimenter de nouvelles méthodes de vols de suffrages. Ils installeront la violence partout où ils se sentiront minoritaire pour espérer annuler le scrutin en ces lieux. Les PATRIOTES et YAW sont appelés à plus de sursaut à Ziguinchor où les élections sont piégées. Dans cette ville cosmopolite du sud le BBY croit dur comme fer à la victoire de son challenger, un candidat ne pesant pas plus lourd qu’une plume d’oiseaux.
Boubacar Ba
Chargé de communication du conseil des Sages départemental de Bignona.