jeudi 28 mars 2024
Contributions

Les pages sombres d’un régime en perte de vitesse

Un opposant qui fait trembler toute une république : des ministres, des DG, des magistrats … Comment en sommes-nous arrivés là ?
Il faut comprendre d’abord que la décolonisation de l’Afrique était un gros mensonge. L’accession à l’indépendance n’était qu’un passage de témoin de colons blancs à colons noirs.Depuis lors, les choses ont pris d’autres tournures. Il faut désormais passer la main mais dans ce semblant d’indépendance, les réformes majeures n’ont été structurelles que pour la mère patrie.

En vérité, des ministres formés dans les grandes universités françaises, députés de la France, des secrétaires d’État français d’origine africaine ont relayé le colon blanc dans la gestion des colonies. Le Sénégal fut une grande colonie jusqu’aux années 2000. Car, dans les années de gestion Senghor et de DIOUF, on avait même des ministres blancs ou fonctionnaires français dans tous les postes stratégiques. Cette main-mise de la France et de l’occident sur notre pays sera graduellement affaiblie par le Président Abdoulaye WADE.

Cependant, les changements structurels ne sont pas fondamentalement opérés. Car, sur l’éducation et la santé, si d’énormes efforts ont été consentis, la gestion gabégique des ressources économiques a fini par les stériliser. Il fallait pour tous les Sénégalais revenir à un Etat plus orthodoxe et plus particulièrement plus transparent. C’est ainsi que le choix fut porté sur un ex élément de WADE pour la continuité d’une part et la rupture d’autre part.

Ainsi, Macky Sall fut élu Président de la République du Sénégal. Il arriva avec des promesses alléchantes. Tout le monde y rêvait. Un Sénégalais de souche, qui a fait ses études au Sénégal et qui a eu la chance d’occuper des postes stratégiques d’administration et de gestion dans les gouvernements de WADE. Il prône l’État de droit et clame la reddition des comptes. Faut-il souligner que c’est un critère fondamental pour le développement d’un pays. On doit être redevable à ceux qui t’ont confié la gestion de leurs deniers publics.

Le pays s’embrase dans la chasse aux sorcières. La justice courbée cachait bien son jeu. Il fallait créer des bouc-émissaires et arrêter L’ex ministre Karim WADE, un opposant dangereux pour le régime de MACKY SALL. La C R E I ( Cours de Répression de l’Enrichissement Illicite) est ressuscitée et toutes les forces, les énergies sont focus sur la fouille afin de trouver la moindre preuve incriminant le fils du Président Abdoulaye WADE. Pendant ce temps, dans les débats de télé, on annonce des milliards , on déclare des saisines et on prône la rupture. Le régime procède à l’arrestation de Karim WADE et impose un procès inédit. *On assiste au reversement de la charge de la preuve.* C’est à la défense d’apporter des preuves sur les faits qui lui sont reprochés. La justice courbée force et met Karim WADE en prison. La première plus grosse erreur de Macky Sall. Pour son deuxième mandat, en perte de popularité, il récidive en arrêtant khalifa Sall, maire de Dakar et l’envoie en prison. Et pendant ce temps, ses ministres, DG et sa famille, pillent les ressources de l’État et on assiste à une gestion clanique et nébuleuse. Des ministres épinglés par les rapports de corps de contrôles, des DG compromis dans des histoires de prédation foncières inédites.

De ce contexte pourri, naquit un homme politique parfaitement conçu pour rétablir l’ordre et ramener l’équité et la justice. Un groupe de jeunes cadres dynamiques de l’administration constituant son premier bouclier avant que les Sénégalais découvrent ses talents d’homme politique exceptionnel. Seul à l’hémicycle, il ravit la vedette et mit à nu tout le système. Il sort les cafards embusqués et grâce à son parler franc, il obligea une majorité mécanique à fuir ses interventions lors des plénières. Il conquit la Diaspora et l’élite intellectuelle. Il se positionne comme le successeur probable de MACKY SALL. La République tremble.
Non! Non et Non!

Un Ousmane SONKO président, nous sommes morts. Mais donc pourquoi ? Le mortel combat commença. Il faut vaille que vaille l’éliminer ou l’écarter de l’échiquier politique. Mais, comme l’inspecteur a un passé irréprochable et enviable, il fallait justement trouver un moyen de lui faire un procès moral. C’est désormais dans la rue que le jeu politique sera transféré. Une surveillance accrue, un nouveau ministre de l’intérieur plus jeune et plus envieux est nommé pour faire le sale job. La chasse à l’homme est lancée. Trouver ses failles et les exploiter.

L’homme jouit d’une bonne moralité aux yeux du monde entier. C’est là qu’il faut le toucher. Montrer que l’opinion s’est trompée mieux qu’il est un menteur, un joueur. Une vieille traînée, transformée en gamine par un régime en perte de vitesse sera l’actrice principale. Des hommes incapables ont misé sur une femme immature et irresponsable pour éliminer un adversaire politique. La haine et la rancune les rendirent aveugles.

Mamour Diallo, DG, met son destin enjeu. Il soumet le projet de vengeance à une fille immature et déploie tous les moyens de la voler à la République. Le ministre de l’intérieur active ses pouvoirs et lui donne la sécurité. Pendant ce temps l’accusé, par ailleurs député, présumé innocent est Traqué, violenté par la sécurité intérieure. Les forces de l’ordre sont déployées pour son arrestation et le peuple s’y oppose.

L’homme politique fait face par un discours franc, courageux et met à nu le complot visant à éliminer un adversaire politique. Le premier opposant de ce régime bénéficie du soutien de tout le pays . Partout des voix se sont élevées. Malgré la manipulation à outrance des médias, la magie du clic résista et opéra. 14 morts fut le bilan macabre de la répression des FDS. Le Président de la République regroupera la jeunesse à Diamniadio et promet de se donner les moyens d’atteindre ses objectifs la prochaine fois. Qui sait lesquels ? Des auditions sont préparées, des convocations …Entre temps le leader de l’opposition monte en puissance, il gagna la conquête des élections municipales et départementales et conduit bon nombre de députés à l’Assemblée nationale. Et relance son nemmekou tour. Avec des localités importantes et des élus à l’assemblée nationale, il se dirige inévitablement vers le palais de la République.

Ce procès ou l’accusé déposa toutes les preuves, où le peuple connaissait la vérité avant la justice courbée, où la partie civile est sans preuve, où la femme est utilisée comme un objet politique, où les coupables pris en flagrant délit ne sont toujours pas auditionnés, où le juge perd les PV, où le sentiment d’indignation à atteint son paroxysme, où la liberté est partie pour être bafouée, où des journalistes d’investigation sont arbitrairement arrêtés, où des activistes sont traités de terroristes, où la plaignante se dédit, où le mensonge n’offusque et gêne point le juge, où la plaignante a pris comme avocat un agresseur sexuel, où l’intention est d’écarter un adversaire politique, où on cherche a salir un homme politique, ne condamnera pas Ousmane SONKO et ne l’empêchera d’être candidat en 2024. Mais Oui, le gardien actuel du temple sera out.

Yaya DIEME
Chargé de communication Pastef Bignona/

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