La femme sénégalaise dans les instances électives.(Par Papa Fall)
Et si le Sénégal est socialement Macho ou Autrement configuré ?
La conscience collective est-elle plus dominatrice sur celle individuelle, que le masculin sénégalais sur le féminin ?
La première conscience citée, est définie comme les croyances, les comportements et mentalités partagés par les individus d’une même société. Elle se reflète sur les incidences de la seconde conscience citée, par la récurrence d’une pratique ou d’une perception conventionnées.
Et si le député n’avait dit que ce que tous perçoivent consciemment ou inconsciemment ?
Suspens !
Revenons dans le cadre électif d’où il parlait !
Au prisme du processus démocratique mondialiste, force est de noter qu’après 60 ans d’indépendance, plutôt 172 ans de droits de vote pour les indigènes sénégalais, ou 75 ans pour les femmes sénégalaises, les femmes demeurent toujours en arrière-plan dans les élections.
Aucune femme n’a été élue à la magistrature suprême. Et seulement deux premières ministres, nommées, ont occupé une si haute position.
Par ailleurs, aucune femme n’a été présidente de la deuxième institution de l’Etat. Et actuellement dans cette 13ème législature-ci il n’ya que 43% de femmes députées(71).
Dans les élections locales, le même phénomène est remarqué. Les femmes ne représentent que 47% des conseillers communaux/départementaux.
Il est à noter que ce fait est une conséquence de la loi de parité votée en 2010. Si ce n’était pas cette loi, quelle serait la situation en réalité ? En tout cas en 2007 le nombre de femmes à l’hémicycle était de 22%. Ce taux a presque doublé après l’avènement de la loi. Donc on peut bien dire que n’eut été cette parité absolue dans les institutions totalement ou partiellement élective, la réalité serait flagrante.
Ni au sommet de l’Etat ni au niveau décentralisé, le pourcentage dans les instances n’est représentatif de leur poids démographique (50,1%).
Cette figuration imposée dans les instances, n’est que leurre ou un revers de la société, montré à la face du monde.
La société elle-même conjugue les responsabilités au masculin. Les hommes ne sont pas aussi humbles pour ça ; les femmes quant à elles pensent de la même manière, c’est-à-dire être sous-couvertes de l’homme.
Même si 8 ménages sur 10 sont dirigés par les hommes, cela reste un titre et un pouvoir parcellaire normé. Bien qu’en réalité, les femmes managent les ménages sénégalais.
Les réalités sont plus complexes que tous ces chiffres au finish !
On a beau cité Ndatté Yalla , Aline Sitoé Diatta, ou Yacine Mboup, par contre, jusque-là l’histoire ne s’est pas encore répétée.
Vu tout l’enthousiasme autour du fait qu’une femme serait dans telle ou telle position politique, académique…etc, cela montre à suffisance comment l’exception est célébrée dans la conscience collective sans qu’on ne s’en rende compte.
Cependant, les femmes sont de plus en plus instruites et compétentes. L’instruction et la compétence quant à elles sont de plus en plus un facteur important dans cette nouvelle catégorisation sociale, pour ne pas dire un facteur d’ascension sociale.
Elles s’imposent par leur apport dans les familles, en termes d’indépendance financière et gagnent de plus en plus de considération dans les micro-instances de décisions (les familles, les communautés, les entreprises…etc.) ; peut-être avec cette nouvelle tournure dans l’organisation sociétale elles parviendront à avoir une entière considération dans les hautes instances électives.
Pour dire vrai, le sénégalais, homme comme femme, est culturellement macho (tradition-religion), et agit instinctivement ainsi. Et seule une reconfiguration sociale pourrait changer cela.
Et de loin s’en faudra qu’il serait ainsi !
Car, dans ce pays, disait le Sage dans la langue Maktumie, la religion malgré sa force ne dominera jamais la tradition.
Alors la mondialisation pourrait-elle arriver à ses fins face à ces deux-là, si têtues et obstinées ?
Papa Fall
Statisticien (Consultant d’Etudes/Data Analyst).
pafndio@gmail.com