Coude à coude souriant : ce que retiendront les sénégalais des audiences au palais de la République
Le 24 mars 2020 fut marqué par un ballet de défilé des personnalités de l’opposition et des guides religieux au palais de la république. Ceci à la suite de l’invitation du président de la république Macky SALL dans un contexte marqué par la propagation du Covid-19 à l’échelle nationale. Le chef de l’Etat justifie ces rencontres par le souhait de rassembler toutes les forces vives du pays à ses côtés pour lutter contre le coronavirus.
En ce qui concerne les présidents Ousmane SONKO, Idrissa SECK, Khalifa SALL, Issa SALL, Malick GACKOU et les chefs religieux Serigne Modou Kara MBACKE, Serigne Mansour SY Djamil etc., bon nombre de sénégalais restent persuadés qu’un appel ou une conférence téléphonique ou un mémorandum de propositions fortes ou une intervention en direct au journal télévisé de 20h à la RTS à la fois en français et en langues nationales aurait suffi pour démontrer leur compassion au gouvernement. Ces personnalités auraient ainsi montré à l’opinion nationale et internationale leur disposition à l’élan de solidarité. Ces personnalités auraient également montré leur capacité de dépassement idéologique face à la menace du Covid-19 tout en respectant l’esprit d’union nationale.
À travers ces rencontres, le président Macky, fin politique qu’il est, a rattrapé l’échec de son discours à la nation du 23 mars sur la chaîne nationale. Un discours très politique, marqué par des annonces et des spéculations. Aucune des mesures annoncées par le chef de l’Etat, mise à part le couvre-feu, ne répond dans l’immédiat aux préoccupations des sénégalais.
Les derniers chiffres publiés par le fonds monétaire international (FMI) place le Sénégal parmi les 25 pays les plus pauvres du monde avec un produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 24,13 milliards de dollars, soit 1 522 dollars par habitant. La dette publique a explosé ces dernières années, représentant près de 64 % du PIB. Un seuil qui se situait à près de 30 % en 2012. Le niveau d’endettement augmente plus rapidement que prévu, au point d’inquiéter le FMI. En début d’année, le fonds monétaire international a tiré la sonnette d’alarme et envisage de faire passer le Sénégal dans la tranche des pays à surendettement « modéré« . A cela s’ajoute des nébuleuses et des scandales financiers à coup de milliards orchestrés par le pouvoir en place (PETROTIM, COUD, PRODAC etc.).
Le Sénégal a besoin d’énormes ressources notamment financières pour combattre le Covid-19. L’Etat devrait-il épargner de la lutte contre le Covid-19, les entreprises du secteur privé et les particuliers dont la santé financière ne souffre d’aucuns griefs en leur accordant une remise fiscale de 200 milliards de francs CFA ?
Au même moment, le chef de l’Etat Macky SALL a lancé un appel aux partenaires bilatéraux, à la diaspora et aux bonnes volontés à venir financer le fonds FORCE COVID-19 à hauteur de 1000 milliards de francs CFA, soit 1/4 du budget annuel.
Le niveau alarmant d’endettement du Sénégal permet-il de creuser le déficit budgétaire ?
L’allocation des 50 milliards destinée à l’aide alimentaire suffira-t-elle à secourir les ménages fortement impactés par cette crise sanitaire ? Quels dispositifs l’Etat mettra-t-il en place pour assurer la bonne réception de cette aide par les ayant droits ?
Toutes ces questions relatives aux annonces du chef de l’Etat sont pour le moment sans réponses même au niveau des ministères de tutelle. Alors, se demande-t-on pourquoi les avoir annoncées alors qu’elles n’avaient pas encore été creusées ni élucidées dans le détail au niveau des ministères de tutelle ?
Le monde est en guerre, le Sénégal comme les grandes puissances, est en guerre face à cet inconnu fossile et dangereux. Cette guerre interpelle chaque sénégalais(e) et il y va de la responsabilité de tous pour des lendemains de gloire. Le coronavirus pousse le monde à changer ses habitudes encore moins les pays sous-développés.
Le pays ne disposant pas d’un plateau médical assez élevé et équipé, il appartient aux citoyens d’être conscient et réfléchi face à l’ampleur de cette crise sanitaire. Aux jeunes dans les rues au-delà des heures du couvre-feu, sachez que nul n’est infaillible face à ce virus. Le coronavirus peut s’avérer mortel dans certains cas. Par amour pour la nation, aidez la police nationale à faire respecter les barrières sanitaires. Pour ce faire, la consigne serait de rester à la maison.
L’heure est à la sérénité, aux respects des consignes médicales et aux prises de décisions pertinentes.
Le temps n’est pas aux comédies politiques ou partisanes, ni aux mimiques politiciennes. Ces pratiques sont inopportunes dans ce contexte de guerre sanitaire. L’heure n’est certes pas aux polémiques, mais force est de reconnaître que toutes les farces politiciennes d’antan ne sauveront point le Sénégal de cette guerre biologique.
La clé de la victoire de cette guerre sanitaire serait de laisser place au travail tout en suivant la maxime de Maître WADE : « travailler, toujours travailler et encore travailler« .
Une seule ambition devrait animer les acteurs politiques, la protection des Sénégalais et des Sénégalaises.
Ayez foi et confiance au divin et dieu vous sauvera tout en respectant au préalable les mesures barrières.
Vive le Sénégal
Pape Ndiamé Guèye,
Consultant en Finance
Bravo tout est dit dans cet article.
Contribution très pertinente.
Bravo frère pour ce message. Un très beau discours
Très intéressant et pertinent. Du courage et bonne continuation
Très bonne analyse, bravo et bonne continuation Mr GUEYE !
Toujours pertinent à travers ces articles
Bonne continuation mon frère.