Calméwou! (Par Ahmadou Bamba Gueye)
L’idée de voir Ousmane Sonko Président de l’Assemblée nationale est de plus en plus agitée par certains observateurs de la scène politique.
J’aime beaucoup écouter les analyses pertinentes de Maurice Soudieck Dione et son admirable éloquence. C’est un politiste hors pair pour qui je voue beaucoup de respect et d’admiration.
Toutefois, concernant la future fonction de l’actuel PM, je pense contrairement à lui, qu’Ousmane Sonko doit rester au cœur de l’Exécutif.
Ce risque de dyarchie que redoute M. Dione sera à mon avis plus élevé en cas de « séparation des pouvoirs » du tandem.
Cette dualité qu’on a eu entre Senghor et Mamadou Dia ou quand Wade s’est vu obliger de faire voter une loi qui a raccourci la durée du mandat du Président de l’Assemblée nationale pour faire partir Macky SALL, a plus de risque de s’installer quand les deux leaders se retrouveront l’un avec le pouvoir exécutif et l’autre à la tête du parlement. Ils ne pourront plus travailler ensemble sur les dossiers.
Une pareille situation risque de créer une étanche cloison entre les deux au nom du principe fondamental de séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Cette séparation pourrait constituer un terreau fertile pour accueillir les graines de la dualité. Ce serait une brèche dans laquelle pourraient s’engouffrer:
- d’opportunistes conseillers,
- les diffamateurs, détracteurs du projet et fabricants d’infox
- des zélateurs et autres colporteurs de ragots
Il vaut mieux donc qu’ils se partagent le pouvoir exécutif comme ils le font actuellement. Ils pourront sans doute apporter quelques réglages supplémentaires pour éviter les couacs.
Ousmane Sonko a fait toute sa campagne électorale sur l’agenda de transformation systémique Sénégal 2050. L’objectif n’est pas donc à mon avis qu’il aille après à l’assemblée nationale pour diriger l’institution parlementaire.
Il ne cherche pas à être deuxième personnage de l’ordre protocolaire. Il ne semble pas autant intéressé par ce genre de considérations.
Ousmane Sonko, premier ministre, n’a pas seulement une fonction de fusible ou de bouclier, il est aussi l’architecte numéro un du Projet. Après le lancement et la planification, il voudra certainement conduire la phase d’implémentation. Il ne pourra pas se contenter d’organiser le fonctionnement de l’institution parlementaire. À mon avis il risquerait de trop s’ennuyer.
Que la « monstrueuse » dimension politique d’Ousmane Sonko ne nous fasse pas oublier qu’il est aussi un technocrate aguerri, « il sait décider et agir en fonction des données techniques et économiques sans donner la priorité aux facteurs humains».
Il est important qu’Ousmane Sonko reste le premier conseiller et le premier collaborateur du Président Bassirou Diomaye Faye.
Un départ d’Ousmane Sonko de la Primature aurait aussi pour conséquence un remodelage de l’exécutif après quelques mois d’exercice. Ce qui serait une perte de temps considérable. Rappelons que l’assemblée nationale doit voter le budget de l’exercice 2025 dans des délais très courts. Il est difficile d’imaginer un remaniement du gouvernement dans un contexte.
Par ailleurs, les analyses politiques concernant le Président de la République et son Premier ministre doivent tenir compte des relations humaines entre les deux leaders. On ne peut pas ignorer ce qu’ils ont vécu ensemble et ce qu’ils sont devenus… ensemble. Leurs destins semblent lier.
Je pense donc, qu’après avoir fait élire un Président de la République, il fera élire un Président de l’Assemblée nationale et retournera à la Primature pour s’occuper des dossiers.
Et puis, Ousmane Sonko est bien installé au « petit palais », il ne va pas déménager une seconde fois nak😃
Que le tout Puissant veille sur le tandem Diomaye/Sonko.
Ahmadou Bamba GUEYE
Coordinateur Section PASTEF HAUTS-DE-FRANCE