Après mûre réflexion sur la situation déplorable de notre cher pays, j’ai décidé de m’associer, il y a plus d’un an, au combat de PASTEF, un parti dont je suis convaincu que les orientations et les leaders sont la solution.
Notre pays, comme le reste du continent africain, a été doté par mère nature de l’essentiel des ressources nécessaires à son développement. Sur le plan humain, la qualité ne fait pas non plus défaut. Il n’y a qu’à voir les milliers de jeunes diplômés – parmi eux, des doctorants, des médecins sans emploi, des milliers d’hommes et de femmes des villes et des villages – désireux de travailler et de produire de la richesse. À l’international, combien de compatriotes bien formés se distinguent dans toutes les spécialités ? Enormément ! Combien souhaitent rentrer travailler ou investir dans divers secteurs ? Sans doute beaucoup.
Alors, pourquoi notre Sénégal sombre-t-il dans la misère ? Pourquoi est-il l’un des pays les plus pauvres au monde ? La réponse est simple. Tous ces hommes et ces femmes pétris de talent et plein de bonnes volontés sont constamment inhibés, freinés, dépités par un système de gouvernance corrompu qui ne vit que de malversation et de racket. La bonne gouvernance, il faut croire que nos gouvernants sont allergiques à cette exigence des démocraties modernes. Et c’est là où le bât blesse depuis toujours.
D’abord, il faudrait arrêter de penser que notre pays est une démocratie. Il n’est même pas une république. Oui, je dis bien une république. Tous ceux qui tentent maladroitement de se glorifier de cette prétendue démocratie se fondent exclusivement sur l’organisation d’élections régulières. Ils disent « Au Sénégal on vote depuis la période coloniale ». Non ! la démocratie ne se limite pas au vote. Et même, s’agissant de ce critère, l’histoire est là pour nous dire que les élections n’ont quasiment jamais été organisées dans de bonnes conditions. Depuis le multipartisme intégral sous le pouvoir du président Diouf, combien d’opposants emprisonnés ? combien d’élections soupçonnées de trucages, de falsifications ? N’y a-t-il pas eu l’assassinat d’un juge constitutionnel ? Les élections législatives de 2007 n’ont -elles pas été boycottées par l’opposition ? Combien de morts en 2012 ? Comment se sont déroulées les dernières élections législatives ? La réforme récente des conditions d’élections, traficotée par le gouvernement de Macky Sall et votée sans débat à l’assemblée nationale renforce -t-elle le système électoral ?
Donc, Oui, tout cela nous amène à la conclusion suivante : au Sénégal, des élections sont organisées, mais pas dans des conditions de liberté, de transparence, et de démocratie suffisante.
En réalité, pas de démocratie ni de république sans Etat de droit qui implique que toute personne, toute autorité ou institution doit être soumise aux lois de manière égale. Tous égaux devant la loi selon qu’elle accorde un avantage ou qu’elle punisse. Or, le constat qui s’impose est que l’Etat de droit est un véritable mythe au Sénégal.
Le défaut de république et d’Etat de droit est d’autant plus facile à démontrer que la logique de personnification et de patrimonialisation du pouvoir est monnaie courante. Elle est ancrée dans la tête des dirigeants et même de beaucoup de citoyens qui s’estiment propriétaires du bien publics. Ils en usent à leur guise sans crainte d’aucune sanction. Aujourd’hui, le Sénégal est conçu comme la propriété exclusive de Macky Sall et de ses suppôts qui agissent sans crainte en dehors de la loi. Hier, le pays était la propriété de Wade, avant-hier, celle de Diouf.
Nos ressources et l’argent des contribuables servent à enrichir la classe politique qui en redistribue à la classe religieuse et aux personnalités du showbiz. Ces gens-là se soignent à l’étranger, y envoient leurs enfants étudier dans de bonnes conditions. Pendant ce temps, le reste de la population est plongé dans une misère indicible. Un horrible témoignage d’un ami suffit à décrire les drames que vivent les populations. Un bébé était acheminé par ambulance de Sédhiou vers Ziguinchor. Arrivé à Bignona, la seule bouteille d’oxygène à bord était à sec. Malgré les efforts du personnel, le pauvre bébé a rendu l’âme. Combien de tragédies similaires arrivent tous les jours ?
Nos frères et sœurs élèves et étudiants du public sont abandonnés à leur triste sort. Eh bien, ce sera toujours ainsi tant que la classe dirigeante et ses alliés continuent de bénéficier de tous les privilèges en matière de santé et d’éducation, employant les moyens de l’Etat pour se rendre à l’étranger comme on va au marché, avec des passeports diplomatiques à foison.
Et la justice dans tout ça ? un simple instrument à la disposition du gouvernement. Inutile de développer ce point. Ceux à qui il reste encore un peu de dignité le dénoncent de l’intérieur comme le président du syndicat de la magistrature, Monsieur Téliko Diallo. D’autres démissionnent tout simplement à l’instar du magistrat Dème. La justice au Sénégal a souvent servi la cause du fort face au faible. Elle a toujours œuvré à écarter les opposants gênants. Depuis Senghor contre Dia, Valdiodio … Diouf contre Wade, Wade contre Idy, Macky contre Karim Wade, et maintenant Khalifa Sall. Le même khalifa qui, alors ministre chargé des relations avec l’assemblée sous Diouf, avait demandé à l’assemblée nationale de lever l’immunité du député Mody Sy du PDS (Parti Démocratique Sénégalais) avec les mêmes arguments que le gouvernement de Macky lui a opposés lors de sa mise en cause. Bref, une véritable comédie des temps modernes.
En somme, alors que dans tous les pays réputés pour leur niveau élevé de démocratie, le pouvoir va de pair avec la responsabilité, au Sénégal, ceux qui ont toujours gouverné se sont cantonnés à profiter des privilèges du premier sans assumer les contraintes de la seconde.
Mais alors pourquoi cette situation perdure-t-elle encore ? Parce que les différents opposants ont trahi leurs promesses et vendu leur honneur une fois obtenu les suffrages des sénégalais.
Ils n’ont jamais eu la volonté ou l’intention de véritablement réformer le pays, ni changer la manière de le diriger, car ils y trouvent leurs comptes. Ils ne sont pas mus par l’intérêt général, mais juste intéressés par leurs petites personnes et celle de leurs clans. Pour eux, la victoire aux élections est la fin ultime qui leur permet d’assouvir leur volonté d’accaparement des deniers public. Là aussi, un seul exemple suffit à démontrer cette dérive. Aucun des opposants n’a jamais dénoncé le cancer du pouvoir, la « caisse noire » ou « fonds politiques », c’est à dire des milliards de francs issus des impôts des sénégalais et mis à la libre disposition (sans le moindre contrôle) du Président de la République, du Premier ministre, du Président de l’Assemblée Nationale et les dirigeants d’autres institutions. Inutile de discuter du pourquoi de ce silence, chacun se fera sa petite idée.
S’il y a un opposant qui a le plus trahi le peuple sénégalais, c’est à mon sens, Abdoulaye Wade qui a renié l’ensemble de ses engagements. D’ailleurs, à y voir de plus près, c’est le seul opposant élu à la tête du pays depuis son accession à l’indépendance ; Macky ayant été le sage élève de Wade qu’il n’a quitté que quand le système dont il s’est nourri a menacé ses intérêts personnels. Qu’est-ce que Wade n’a pas promis pendant 27 ans d’opposition ? Une fois au pouvoir, il a grandement endetté le pays et tant bien que mal construit quelques infrastructures. C’est bien. Mais combien de milliards dilapidés, volés ? Lui-même a dit qu’il a « fabriqué des milliardaires ». Il a installé la corruption au cœur du pouvoir. N’a-t-il pas dit que « chaque sénégalais à un prix » ? N’a-t-il pas tenté de corrompre un fonctionnaire du FMI ?
A-t-il seulement amélioré la gouvernance ? Non, bien au contraire. N’a-t-il pas placé son jeune fils, « le plus intelligent des sénégalais » disait -il, à la tête de tous les ministères juteux ? N’avait-il pas promis de supprimer le Senat ? oui, il l’a d’abord fait dans un premier temps, puis il l’a remis en s’assurant de nommer directement lui-même la majorité des sénateurs. Abdoulaye Wade, a-t-il réformé la justice ? non, il n’a fait qu’augmenter les salaires des magistrats à l’approche des élections, et l’a bien instrumentalisée dans le dossier Idy. Et c’est ce même Wade et son camp qui critiquent aujourd’hui la justice, arguant de son défaut d’indépendance. Le ridicule ne tue pas.
Wade, n’avait-il pas promis de renforcer le Parlement ? oui mais il l’a bien exploité comme son prédécesseur Diouf, notamment pour se débarrasser de Macky. N’avait-il pas promis de respecter la constitution en se limitant à deux mandats ? oui, sauf qu’il a imposé de force sa candidature pour une troisième fois, occasionnant la mort de 12 sénégalais. Rappelons au passage que Wade a aussi voulu se maintenir au pouvoir par un système d’élection à un tour. Et l’ironie veut que, quand Macky a renoncé à réduire le mandat présidentiel à 5 années en utilisant le même conseil constitutionnel que Wade, les membres du PDS ont crié au scandale ; elle est où la cohérence, la décence ? Abdoulaye Wade n’avait-il pas aussi une idée de vice-présidence qu’il aurait voulu confier à son fils ?
Quant à Macky Sall, il est bien fait du même moule que son mentor Abdoulaye Wade. Il s’est accaparé les richesses du pays pour lui et son clan, laissant les sénégalais croupir dans la misère et le manque d’eau. Son gouvernement brille par son incompétence à proposer des vraies solutions à nos compatriotes. Il est inutile de s’étendre sur les innombrables scandales, plus ignobles les uns que les autres, dont nous avons été témoins depuis l’avènement de ce régime. Macky ne fait que continuer le chemin tout tracé de son mentor Abdoulaye Wade, qui mènera à coup sûr le Sénégal à la catastrophe !
Alors, quelle véritable alternative pour le Sénégal ? Pourquoi donc PASTEF me direz-vous ? Parce que c’est un parti créé par des jeunes cadres de la haute administration publique qui avaient la possibilité de se ranger aux côtés du régime en place et de profiter de ses privilèges.
Ces jeunes sénégalais ont choisi de renoncer à la facilité. Armés d’une volonté ardente, non pas de changer les hommes mais le système de gouvernance, ils n’ont pas hésité à risquer leurs carrières et les avantages, en dénonçant l’inacceptable. Parmi eux, le charismatique leader de Pastef les patriotes, Ousmane Sonko. Il a été inspecteur des impôts pendant 15 ans. Il est connu pour son intégrité et sa probité. À ce titre, un témoignage frappant d’un nommé Samuel Mendy que j’ai rencontré à Paris Barbes le samedi 4 août 2018 à l’occasion de la collecte de fonds dans le cadre du projet « Bokk Naa », mérite d’être partagé. Il dit militer pour Karim Wade mais a tenu à souligner l’intégrité et le sérieux de Ousmane Sonko, son ami du lycée Djignabo de Ziguinchor. Combien de millions et d’immeubles Sonko aurait-il pu avoir s’il le souhaitait, s’il avait choisi la facilité ?
Le parti Pastef ne verse pas dans la culture de la vulgarité et des invectives mais adopte une logique de l’argumentation et du respect de la contradiction. Il vise à convaincre, à sensibiliser les citoyens à engager un combat ferme contre la cause de notre malheur : le système de mal gouvernance profondément installée. Fait assez exceptionnel, Pastef ne construit pas un quelconque clientélisme, il ne verse pas de l’argent pour obtenir les voix des sénégalais. En revanche, le parti promet un avantage durable, construire un Sénégal nouveau, plus juste. Un Sénégal doté d’une gouvernance respectueuse de l’Etat de droit et des libertés humaines. Un Sénégal dont les ressources seront pourvues d’une gestion porteuse de prospérité pour tous ses enfants.
Enfin, c’est un parti entièrement financé, non par des fonds politiques ni par son père fondateur, encore moins par des sources occultes. Il est entièrement financé par les dons de ses adhérents. C’est d’ailleurs l’un des rares pour ne pas dire le seul parti qui dénonce haut et fort le système des fonds politiques qui gangrène la pratique politique sénégalaise.
J’appelle tous les jeunes sénégalais, de tous bords, à soutenir massivement le mouvement Pastef, à s’impliquer en créant ou intégrant une cellule Pastef dans son quartier ou village pour émettre ses idées pour un Sénégal meilleur et profitable à tous. Surtout, je vous appelle à sensibiliser nos papas, mamans, tantes, oncles – tous ceux et celles qui aiment le Sénégal – du bien-fondé de ce mouvement en les exhortant à cesser de voter contre de l’argent salement acquis, à penser à leur bien-être (santé, travail etc.) et à l’avenir de leurs enfants.
Vive la jeunesse, acteur du changement !
Vive Pastef !
Vive le Sénégal !
Hamadou SABALY
hamadou.sabaly@gmail.com